Un drame s’est noué à l’aube à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Des dizaines de migrants illégaux massés du côté biélorusse ont lancé une pluie de lances de fortune sur les gardes-frontières polonais à travers la haute clôture d’acier qui sépare les deux pays. Cette attaque d’une violence inouïe a coûté la vie à un jeune garde de 21 ans, le sergent Mateusz Sitek, originaire du village de Nowy Lubiel. Plusieurs de ses collègues ont été blessés dans ce qui apparaît comme un nouveau palier franchi dans la “guerre hybride” que mène la Russie contre l’Europe.
Des armes de fortune d’une redoutable efficacité
Si certaines des lances lancées par les migrants n’ont pas atteint leur cible, celles récupérées par les forces de sécurité polonaises témoignent d’un inquiétant niveau de préparation. Il s’agit de simples branches d’arbres au bout desquelles une lame d’acier a été fixée avec du ruban adhésif. Des armes très rudimentaires mais qui se sont avérées d’une redoutable efficacité, comme en témoigne le lourd bilan côté polonais.
L’ombre de la Russie
Pour les autorités polonaises, cette attaque très coordonnée porte la marque de la Russie, qui aide en sous-main les vagues de migrants se pressant aux portes de l’Union Européenne via la Biélorussie. Un nouvel axe de la guerre hybride asymétrique menée par Vladimir Poutine contre l’Occident. Moscou utiliserait ainsi l’arme migratoire, en encourageant les exilés du Moyen-Orient à gagner l’Europe, avec la promesse d’un accès facilité à l’UE.
La Russie mène depuis longtemps une guerre hybride aux portes de l’Europe en combinant cyberattaques et désinformation.
The Telegraph
Des milices privées russes aux commandes
Mais le Telegraph affirme que ces migrants sont de plus en plus encadrés par des milices privées russes, comme le tristement célèbre groupe Wagner. Une influence de Moscou qui expliquerait le degré de violence et de coordination de l’attaque ayant visé les gardes-frontières polonais.
L’Europe face au défi migratoire
Ce drame met en lumière les immenses défis posés à l’Europe par la pression migratoire à ses frontières, instrumentalisée par des puissances hostiles. Il soulève des questions complexes :
- Comment protéger l’intégrité des frontières européennes sans porter atteinte aux droits humains ?
- Comment contrer cette forme de “guerre hybride” utilisée par certains États comme la Russie ?
- Quelles solutions politiques et diplomatiques mettre en œuvre pour tarir les flux de migrants ?
Autant de dilemmes qui vont continuer à occuper les dirigeants européens dans les mois et années à venir. Car au-delà de ses aspects sécuritaires, la crise migratoire pose la question du projet de société et des valeurs que veut incarner l’Europe sur la scène internationale au XXIe siècle.