En dépit d’un printemps marqué par des pluies répétées en Île-de-France, l’horizon s’éclaircit pour la Seine à l’approche des Jeux Olympiques 2024. Les dernières analyses publiées ce vendredi confirment une nette amélioration de la qualité de l’eau du fleuve, fruit d’une décennie d’investissements massifs de la part de l’État et des collectivités franciliennes. Un immense défi en passe d’être relevé.
1,4 milliard pour dépolluer la Seine
Depuis 10 ans, pas moins de 1,4 milliard d’euros ont été injectés par les pouvoirs publics pour assainir la Seine et permettre le retour de la baignade dans le fleuve, interdite depuis 1923. Un chantier titanesque qui vise à offrir aux Parisiens des sites de baignade pérennes, mais aussi à accueillir dans des conditions optimales les épreuves olympiques de triathlon et de nage en eau libre en 2024.
Un débit trois fois supérieur à la normale
Les pluies abondantes du printemps ont mis à rude épreuve les efforts engagés, le débit de la Seine étant actuellement plus de trois fois supérieur au débit habituel en été. Malgré cela, les prélèvements effectués quotidiennement depuis début juin montrent une qualité d’eau “relativement bonne”, avec plus de 80% des analyses conformes aux normes en vigueur.
Au niveau du pont Alexandre III, futur point de départ du triathlon olympique, les analyses étaient même conformes 6 jours sur 7 la semaine dernière.
Ville de Paris et Préfecture de Région
Vers une baignade pérenne dans la Seine
Si ces bons résultats se confirment dans les prochaines semaines, les Parisiens pourraient bien renouer durablement avec la baignade dans la Seine, comme c’était le cas il y a un siècle. Plusieurs sites sont d’ores et déjà identifiés pour accueillir les baigneurs, après les Jeux Olympiques :
- Les quais de Seine dans le centre de Paris
- Le bassin de la Villette (19e arrondissement)
- L’île de Monsieur à Sèvres (Hauts-de-Seine)
Des aménagements sont prévus pour rendre ces zones propices à la baignade, avec des espaces végétalisés, des pontons et des douches. L’objectif est d’offrir aux Franciliens de nouveaux espaces de loisirs et de fraîcheur en plein cœur de la métropole.
Un enjeu écologique majeur
Au-delà de l’enjeu sportif et récréatif, la dépollution de la Seine représente un immense défi écologique. Pendant des décennies, le fleuve a souffert des rejets des eaux usées, de l’industrie et des déchets. Un cercle vicieux que les pouvoirs publics se sont attachés à briser, en modernisant les réseaux d’assainissement et en sensibilisant les citoyens.
Certains rêvent même de voir les poissons migrateurs, comme le saumon ou l’alose, remonter à nouveau la Seine jusqu’à Paris comme autrefois. Un symbole fort de la reconquête du fleuve et de la résilience de la nature, pour peu qu’on lui donne les moyens de se régénérer.
Les Jeux Olympiques 2024 pourraient bien agir comme un déclic, en prouvant au monde entier qu’il est possible de se réapproprier un fleuve urbain longtemps délaissé. Et de transmettre aux générations futures un héritage naturel et patrimonial dont les Franciliens pourront être fiers. Le défi est immense, mais les premiers résultats incitent à l’optimisme. La Seine n’a pas dit son dernier mot.