Les élections législatives de 2024 ont rebattu les cartes à l’Assemblée nationale. Avec de nouveaux groupes parlementaires et des rapports de force inédits, c’est un véritable séisme politique qui s’est produit. Au cœur de ces changements, les présidents de groupe jouent un rôle crucial. Véritables chefs d’orchestre, ils devront manœuvrer habilement pour faire entendre leur voix dans l’hémicycle. Mais qui sont ces femmes et ces hommes qui dirigeront les débats ? Quelles sont leurs ambitions pour les prochaines années ?
Un nouveau visage pour le Rassemblement National
Sans surprise, Marine Le Pen conserve son poste de présidente du groupe RN. Forte de ses 126 députés, un record pour le parti, elle compte bien peser de tout son poids dans les débats. Malgré une déception aux législatives par rapport aux attentes, le RN devient la première force d’opposition. Marine Le Pen devra cependant composer avec le refus catégorique de la majorité présidentielle et de la plupart des autres groupes de toute alliance.
Renaissance : l’homme fort de la campagne prend les rênes
Chez Renaissance, c’est Gabriel Attal qui prend logiquement la tête du groupe, composé de 99 députés. Omniprésent pendant la campagne, il a réussi son pari en limitant la casse pour le camp présidentiel. Habile communicant, il sera le visage de la majorité dans l’hémicycle. Surtout, il pourrait profiter de cette position stratégique pour préparer l’après-Macron et se placer pour 2027.
Pas de révolution chez les Insoumis
À la France Insoumise, Mathilde Panot est reconduite par ses pairs. Très proche de Jean-Luc Mélenchon, elle suit la ligne du parti en excluant toute participation à un gouvernement incluant Renaissance. Les Insoumis pourraient néanmoins être courtisés en cas de nécessité pour atteindre une majorité.
Le Parti socialiste renaît de ses cendres
Vainqueur surprise de ces élections, le PS voit son groupe doubler de taille, passant de 31 à 69 députés. Une renaissance orchestrée par le président du groupe Boris Vallaud, reconduit à l’unanimité. Cet énarque passé par l’Élysée sous François Hollande compte bien pousser le PS au sein de la future majorité, en soutenant la nomination d’Olivier Faure à Matignon.
La droite se divise, Wauquiez revient sur le devant de la scène
La recomposition bat son plein chez Les Républicains. Laurent Wauquiez prend la tête d’un nouveau groupe baptisé « La Droite républicaine », fort de 46 députés. L’ancien président de LR entend s’opposer frontalement au RN et exclut toute alliance avec les Insoumis. Il devra composer avec la concurrence du groupe d’Éric Ciotti, qui a réussi à attirer une partie des députés LR.
MoDem et Horizons : petits groupes, grandes manœuvres
Chez les alliés d’Emmanuel Macron, on prépare l’avenir. Réélu de justesse à la tête du groupe MoDem, Marc Fesneau appelle à un « dépassement des clivages partisans » pour constituer une majorité. Tandis que chez Horizons, Laurent Marcangeli, reconduit à l’unanimité, se dit favorable à une coalition allant « de la droite républicaine aux sociaux-démocrates », en intégrant écologistes et communistes.
Au final, ces élections législatives ont profondément transformé le paysage politique français. Avec une Assemblée morcelée comme jamais, les tractations pour former un gouvernement s’annoncent intenses. Les présidents de groupe seront au cœur de ces négociations, défendant pied à pied les intérêts de leur famille politique. En jeu : la gouvernabilité du pays pour les 5 prochaines années, mais aussi le lancement de la course à l’Élysée pour 2027. Une nouvelle page de la vie politique française s’ouvre, pleine d’incertitudes mais aussi de promesses.