Le projet tant débattu d’Emmanuel Macron d’installer des vitraux contemporains dans la cathédrale Notre-Dame de Paris vient de subir un nouveau revers. Selon nos informations, le plasticien de renom Pascal Convert, qui figurait parmi les cinq finalistes de ce concours très médiatisé, a pris la décision de se retirer de la compétition ce vendredi. Une annonce qui intervient au lendemain du vote à l’unanimité de la commission d’experts du patrimoine et de l’architecture contre cette idée portée par le Président et soutenue par l’archevêque Mgr Ulrich.
Un projet controversé depuis le début
Dès son lancement en avril dernier, l’idée de doter Notre-Dame de nouveaux vitraux contemporains pour son réaménagement prévu en 2026 a suscité de vives critiques. De nombreuses voix se sont élevées contre cette “atteinte” à l’identité et à l’histoire de ce joyau gothique, meurtri par l’incendie dévastateur d’avril 2019. Mais Emmanuel Macron est resté droit dans ses bottes, avec la conviction que cette cathédrale “éternelle” devait aussi se tourner vers la création du 21e siècle.
Jeudi, le verdict sans appel de la commission d’experts, qui n’a aucune valeur contraignante mais un poids moral et symbolique important, a constitué un premier coup dur. Prenant acte de ce rejet, Pascal Convert a donc choisi de jeter l’éponge, lui qui avait pourtant déposé un dossier jugé solide avec le maître verrier Olivier Juteau et la réputée Maison Lorin, spécialisée dans les vitraux d’art.
Les raisons d’un retrait
Dans un communiqué concis, l’artiste et ses partenaires expliquent que c’est “par respect” pour le vote des experts qu’ils ont décidé de se retirer du concours. Une façon élégante de prendre ses distances avec un projet qui apparaît de plus en plus fragilisé. Selon nos sources, Pascal Convert considérait comme difficilement tenable de poursuivre l’aventure dans ce contexte de plus en plus hostile.
Son retrait est d’autant plus notable que son équipe faisait figure de favorite parmi les cinq finalistes retenus, grâce à un dossier alliant audace artistique et savoir-faire dans le domaine des vitraux. Sa décision de renoncer, aussi surprenante soit-elle, est révélatrice des doutes et des interrogations qui entourent ce projet présidentiel depuis l’origine.
L’avenir incertain des vitraux contemporains
Avec ce nouveau coup dur, l’avenir du projet de vitraux contemporains semble plus que jamais compromis. Si Emmanuel Macron et l’archevêché maintiennent pour l’instant leur volonté d’aller au bout, il paraît difficile d’imaginer qu’ils puissent passer outre le rejet massif exprimé par les experts et l’opinion. D’autant que la restauration de Notre-Dame, déjà complexe et très scrutée, n’a pas besoin d’une polémique supplémentaire.
Certains évoquent désormais la possibilité d’un “plan B” qui consisterait à réinstaller les anciens vitraux historiques, en partie sauvés des flammes. Une option qui aurait le mérite de faire consensus mais qui enterrerait définitivement le rêve d’une cathédrale résolument inscrite dans son époque. Quoi qu’il en soit, le feuilleton des vitraux contemporains de Notre-Dame est loin d’avoir livré son dernier rebondissement.
Ce retrait est un signal fort. Le projet de vitraux contemporains apparaît plus fragilisé que jamais mais rien n’est encore tranché. Emmanuel Macron n’a pas dit son dernier mot.
Un proche du dossier à l’Elysée
En attendant, les travaux titanesques de restauration et de consolidation de l’édifice se poursuivent. Avec toujours cet objectif ambitieux réaffirmé de rouvrir la cathédrale au culte et à la visite en avril 2024, cinq ans jour pour jour après l’incendie. Avec ou sans vitraux du 21e siècle.