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Un Tueur en Série Reconnu Coupable de Meurtres de Femmes Autochtones au Canada

Un homme a été reconnu coupable du meurtre de quatre femmes autochtones à Winnipeg. Cette affaire symbolise la violence disproportionnée subie par ces femmes au Canada, qualifiée de "génocide" par une enquête nationale. Le verdict soulève des questions sur le racisme systémique et les droits des peuples autochtones dans le pays...

C’est un verdict qui résonne comme un cri d’alarme sur la situation des femmes autochtones au Canada. Jeudi, Jeremy Skibicki, 37 ans, a été reconnu coupable des meurtres avec préméditation de quatre d’entre elles, dont il avait jeté les corps dans une décharge de Winnipeg, dans le centre du pays. Rebecca Contois, 24 ans, Marcedes Myran, 26 ans, Morgan Harris, 39 ans, et une femme non identifiée surnommée Buffalo Woman : autant de vies fauchées par celui que beaucoup voient désormais comme le symbole d’un fléau qui ronge le Canada.

Un “génocide” dénoncé par une enquête nationale

Car au-delà de l’horreur des crimes, cette affaire met en lumière la violence disproportionnée à laquelle font face les femmes autochtones dans le pays. Une enquête publique nationale avait qualifié en 2019 la situation de “génocide”, pointant du doigt les 1200 disparitions et homicides de femmes et filles autochtones recensés entre 1980 et 2012. Surreprésentées parmi les victimes de féminicides, elles constituent moins de 4% de la population féminine canadienne, mais près d’un quart des victimes de meurtres de femmes.

J’espère vraiment que cela ouvrira la voie à une prise de conscience de la gravité de la situation, en particulier en ce qui concerne les femmes autochtones disparues.

– Jeremy Contois, frère d’une des victimes

Un tueur coutumier des diatribes racistes

Jeremy Skibicki, lui, était connu pour ses diatribes racistes. Il a spécifiquement ciblé des femmes autochtones vulnérables, rencontrées dans des foyers pour sans-abri. Arrêté en décembre dernier après la découverte de restes humains, il a fini par admettre les faits juste avant son procès, après avoir plaidé non coupable pendant deux ans. Des aveux glaçants, où il reconnait avoir eu des relations sexuelles avec les cadavres de ses victimes.

Des familles soulagées mais des questions qui demeurent

A l’annonce du verdict, des cris de joie et des applaudissements ont retenti parmi les proches des victimes. “Justice a été rendue aujourd’hui”, a déclaré la sœur de l’une d’entre elles. Mais au-delà du soulagement, des interrogations persistent. Seul le corps de Rebecca Contois a été retrouvé, et la police estime que deux autres se trouveraient toujours dans une décharge. Surtout, cette affaire illustre une nouvelle fois le racisme systémique qui gangrène la société canadienne et le sort réservé aux peuples autochtones.

Elle met en lumière l’urgence d’agir pour protéger ces femmes, victimes silencieuses d’une tragédie qui ne dit pas son nom. Car derrière ces morts, ce sont des mères, des sœurs, des filles qui disparaissent dans l’indifférence. Au Canada, être une femme autochtone reste un facteur de risque majeur. Un constat glaçant, que le procès de Jeremy Skibicki vient tristement rappeler.

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