Depuis l’automne dernier, les agriculteurs de Loire-Atlantique font face à une situation météorologique exceptionnelle. Les pluies diluviennes qui s’abattent sans répit sur le département ont des conséquences désastreuses pour le monde agricole. Entre récoltes dévastées et cheptels fragilisés, les exploitants tirent la sonnette d’alarme et réclament un soutien financier pour traverser cette crise.
Des intempéries qui noient les cultures
Blé, maïs, colza… Aucune culture n’est épargnée par ce déluge qui s’éternise. Les terres gorgées d’eau sont devenues impraticables, empêchant les semis d’automne et retardant ceux de printemps. Quand ils parviennent à semer, les agriculteurs voient leurs efforts réduits à néant par les précipitations incessantes qui noient les jeunes pousses.
Mes terres sont complètement gorgées d’eau, ce qui est invraisemblable au milieu de juillet. Je vais être contraint d’acheter du foin pour la première fois en neuf ans.
– Un éleveur bovin de Procé
L’herbe des prés dégradée
L’humidité persistante dégrade aussi la qualité de l’herbe des prairies où paissent les animaux. Moins nourrissante, elle perd en valeur fourragère. Les exploitants craignent de manquer de fourrage pour alimenter leurs bêtes durant l’hiver à venir et s’inquiètent déjà pour la prochaine saison.
Des cheptels affaiblis
Maintenus à l’intérieur pendant de longues périodes, les animaux sont plus vulnérables aux maladies. Le taux d’humidité élevé dans les bâtiments favorise la prolifération des germes et des parasites. Les éleveurs déplorent une recrudescence des pathologies qui déciment leurs troupeaux.
Les averses ont provoqué une inondation, tant la terre était gorgée d’eau. Puis un épisode de maladie est survenu, et j’ai perdu le tiers de mon troupeau.
– Lauriane Dubreuil, éleveuse à Sainte-Pazanne
Une production laitière en berne
Fatigue, stress, alimentation dégradée… Tous les facteurs sont réunis pour faire chuter la production de lait. En Loire-Atlantique, elle aurait baissé de 20 à 30% dans certaines exploitations. Un coup dur pour la filière qui peine à se remettre de la sécheresse de 2022.
Un appel à l’aide des agriculteurs
Face à ce contexte agricole préoccupant, la Confédération paysanne a saisi la préfecture début juillet. Le syndicat réclame la mise en place d’un dispositif d’aide d’urgence pour soutenir les exploitants fragilisés par ces aléas climatiques à répétition. Une demande restée sans réponse pour l’instant.
Entre récoltes détruites et cheptels décimés, les pluies diluviennes mettent en péril de nombreuses exploitations de Loire-Atlantique. Sans un soutien rapide des pouvoirs publics, certains agriculteurs pourraient ne pas se relever de cette crise. Un nouveau défi pour un secteur déjà confronté aux multiples impacts du changement climatique.