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Législatives 2024 : La gauche toujours en quête d’un consensus

Alors que la gauche se targue d'être la gagnante des législatives anticipées, les tractations en coulisse pour désigner le futur premier ministre s'enlisent. Entre la France insoumise et le PS, la bataille pour Matignon fait rage, menaçant l'unité affichée. Parviendront-ils à un consensus d'ici la fin de semaine comme promis ?

Près d’une semaine après le second tour des élections législatives qui a vu la victoire relative du Nouveau Front populaire, l’union des gauches peine toujours à accoucher d’un nom pour Matignon. Alors que l’impatience grandit dans les rangs, les négociations achoppent sur le bras de fer que se livrent la France insoumise et le Parti socialiste pour décrocher le poste tant convoité de Premier ministre.

Un « gouvernement NFP » promis pour la fin de semaine

« Nous aurons une équipe gouvernementale à la fin de cette semaine », martelait jeudi la députée LFI Mathilde Panot, évoquant ouvertement le poste de Premier ministre et les ministères clés. Une promesse qui sonne comme un défi alors que l’entente semble difficile à trouver entre les différentes composantes de la gauche.

Car si le NFP s’estime vainqueur des législatives avec ses 195 députés, il lui manque encore une centaine de sièges pour atteindre la majorité absolue. Un fait mathématique qui n’empêche pas la coalition de gauche de considérer que le président de la République doit appeler un des siens à former un gouvernement.

La rivalité LFI-PS pour Matignon

Mais c’est là que le bât blesse. Qui pour incarner cette nouvelle équipe ? La France insoumise et le Parti socialiste se livrent une guerre des tranchées en coulisse pour arracher Matignon. « Pour l’instant, les Insoumis ne veulent pas totalement se résoudre à laisser ce poste à un socialiste », confie un proche des négociateurs.

Ils ont mis de l’eau dans leur vin en ne proposant pas Jean-Luc Mélenchon, mais ils tiennent à garder la main.

Un négociateur anonyme

Problème, côté PS, on refuse de se laisser dicter son choix par l’aile gauche de l’alliance. Les éléphants socialistes font bloc derrière l’idée d’un Premier ministre issu de leurs rangs, histoire de rééquilibrer le rapport de force. Résultat, les tractations patinent et l’hypothèse d’un accord dans les temps prend du plomb dans l’aile.

L’impatience grandit sur les bancs de la gauche

Une situation qui agace en interne, où de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer un geste d’apaisement et de responsabilité. À l’image de Yannick Jadot qui presse ses camarades écolos « d’être à la hauteur des enjeux » et de ne pas s’arc-bouter sur des postures.

Même son de cloche du côté du PCF, qui craint que ces chamailleries ne finissent par écorner l’image d’unité savamment construite pendant la campagne. « On a réussi à gommer nos différences pendant des mois, ce n’est pas pour se diviser maintenant », s’agace un député communiste.

Vers un compromis in extremis ?

Conscients que l’opinion ne leur pardonnerait pas un échec, les états-majors tentent depuis 24h de renouer le fil du dialogue. Des concessions de part et d’autre pourraient déboucher sur un Premier ministre de consensus, ni LFI ni PS, afin de satisfaire tout le monde. Les noms de personnalités de la société civile commencent d’ailleurs à circuler.

Mais le temps presse. Emmanuel Macron a déjà fait savoir qu’il n’attendrait pas indéfiniment un signe de la gauche. À défaut d’accord, il pourrait être tenté de reconduire Élisabeth Borne par défaut. Un scénario cauchemardesque pour le NFP, condamné à réussir. Verdict d’ici dimanche, date butoir fixée pour l’annonce tant attendue.

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