Scène surréaliste et choquante lors d’un match de football de deuxième division au Brésil. À l’issue de la rencontre entre Gremio Anapolis et Centro Oeste mercredi soir, une altercation a éclaté entre plusieurs joueurs sur la pelouse. C’est alors qu’un policier est intervenu de manière totalement disproportionnée, en tirant à bout portant une balle en caoutchouc dans la jambe du gardien de but de Gremio Anapolis, Ramon Souza, qui se trouvait à seulement un mètre de lui. Un geste d’une violence inouïe qui a provoqué la stupeur et l’indignation.
Une marque profonde dans la cuisse du gardien
Les images de l’incident font froid dans le dos. On y voit clairement une marque profonde laissée par le projectile dans la cuisse du portier de 22 ans, qui a dû être soigné sur la pelouse avant d’être transporté à l’hôpital. Son club a immédiatement condamné “un acte horrible, impensable et criminel de la part d’une personne qui devrait veiller à la sécurité de ceux qui se trouvaient dans le stade”. Gremio Anapolis a annoncé son intention de prendre toutes les mesures nécessaires pour que justice soit faite.
Le ministre des Sports monte au créneau
Face à cet évènement choquant, le ministère des Sports brésilien est immédiatement monté au créneau. Dans un communiqué, il condamne “avec véhémence” la réaction “violente et disproportionnée” du policier, qualifiant l’incident de “lamentable” et “inacceptable”. Le ministre exprime également sa solidarité envers le gardien blessé et réclame l’ouverture d’une “enquête rigoureuse et transparente” au sein de la police de l’État de Goias où se sont déroulés les faits.
C’est un acte horrible, impensable et criminel de la part d’une personne qui devrait veiller à la sécurité de ceux qui se trouvaient dans le stade.
– Communiqué de Gremio Anapolis
Le football brésilien encore entaché par la violence
Malheureusement, cet incident choquant n’est pas un cas isolé dans le football brésilien. Les violences dans les stades sont un fléau récurrent qui ternit l’image du ballon rond dans le pays de Pelé. Bagarres entre supporters, affrontements avec les forces de l’ordre, joueurs ou arbitres pris à partie… Les exemples ne manquent pas ces dernières années. Ce nouveau drame impliquant directement un policier représente cependant un degré supérieur dans l’horreur et l’absurdité.
Il met en lumière les graves dysfonctionnements dans la gestion de la sécurité des matchs, y compris en deuxième division brésilienne. Des mesures drastiques devront être prises pour assainir le climat autour du football et éviter que de telles scènes ne se reproduisent. Tous les acteurs (clubs, fédérations, pouvoirs publics) devront se mobiliser main dans la main dans cette lutte de longue haleine. Car au-delà de cet épisode affligeant, c’est bien l’avenir du sport roi au Brésil qui est en jeu.