Dans un contexte de tensions croissantes entre la Chine et l’Occident, l’Allemagne vient de franchir un pas décisif. La ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, a annoncé jeudi l’interdiction prochaine des équipementiers télécoms chinois Huawei et ZTE sur les réseaux 5G du pays, invoquant des raisons de sécurité nationale. Une décision forte qui pourrait faire des émules en Europe, sur fond de méfiance grandissante envers Pékin.
Un bannissement progressif mais ferme
Concrètement, les opérateurs télécoms allemands devront retirer tous les composants Huawei et ZTE du cœur de leurs réseaux 5G d’ici fin 2026 au plus tard. Pour les réseaux d’accès et de transport, l’échéance est fixée à fin 2029. Une transition en douceur, mais un message sans ambiguïté de Berlin, qui entend ainsi “protéger le système nerveux central de l’économie allemande”, selon les mots de la ministre.
Cette décision fait suite à un examen approfondi des risques que pourraient faire peser les deux géants chinois des télécoms sur la sécurité de l’Allemagne. Si aucune preuve formelle d’espionnage ou de sabotage n’a été avancée, Berlin a jugé le danger potentiel trop grand au regard de la dépendance technologique du pays envers la Chine.
Une tendance de fond en Occident
L’Allemagne emboîte ainsi le pas aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada, qui ont déjà banni ou fortement restreint Huawei et ZTE ces dernières années. Washington fait pression depuis longtemps sur ses alliés pour qu’ils excluent les entreprises chinoises de leurs réseaux, les accusant d’être des chevaux de Troie de Pékin.
En Europe, les pays sont divisés sur l’approche à adopter. Si la France et les Pays-Bas ont opté pour des limitations plus souples, la Suède a été le premier pays de l’UE à bannir purement et simplement Huawei de la 5G en 2021. Un patchwork qui pourrait évoluer après le coup de semonce allemand et l’appel de la Commission européenne en juin dernier à exclure les deux groupes chinois.
Nous devons réduire les risques de sécurité et éviter les dépendances unilatérales. Les menaces actuelles soulignent l’importance d’une infrastructure de télécommunications sûre et résiliente.
– Nancy Faeser, ministre allemande de l’Intérieur
Des intérêts économiques en jeu
Au-delà des considérations de cybersécurité, cette décision revêt aussi une dimension économique et géopolitique. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Allemagne, et de nombreuses entreprises allemandes y sont implantées. Berlin cherche à trouver un équilibre délicat entre la défense de ses intérêts de sécurité et la préservation de relations économiques vitales.
Pour les opérateurs télécoms européens, le bannissement de Huawei et ZTE est aussi un défi financier et logistique. Les deux groupes proposent des équipements 5G parmi les plus avancés et les moins chers du marché. Leur remplacement forcé pourrait retarder le déploiement des réseaux et renchérir les coûts, au moment où la course à la 5G bat son plein.
Vers une 5G plus “souveraine”
Au final, l’interdiction allemande des équipementiers chinois s’inscrit dans une tendance plus large vers une 5G plus “souveraine” et sécurisée en Europe. Face à la montée des tensions géopolitiques et des cybermenaces, les Européens prennent conscience de leur vulnérabilité dans ce domaine stratégique.
Reste à savoir si cette prise de conscience se traduira par une véritable politique industrielle commune, pour développer des alternatives européennes crédibles à Huawei et ZTE. Les initiatives se multiplient, comme l’alliance entre Nokia et la française Orange, mais le retard reste conséquent. La route vers une 5G “made in Europe” est encore longue.
En attendant, la décision allemande marque un tournant et envoie un signal fort à Pékin. Sur fond de rivalité sino-américaine et de tensions multiples, la 5G devient un enjeu géopolitique et de souveraineté majeur. Un front de plus dans la tectonique des plaques numériques mondiales.
L’Allemagne emboîte ainsi le pas aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada, qui ont déjà banni ou fortement restreint Huawei et ZTE ces dernières années. Washington fait pression depuis longtemps sur ses alliés pour qu’ils excluent les entreprises chinoises de leurs réseaux, les accusant d’être des chevaux de Troie de Pékin.
En Europe, les pays sont divisés sur l’approche à adopter. Si la France et les Pays-Bas ont opté pour des limitations plus souples, la Suède a été le premier pays de l’UE à bannir purement et simplement Huawei de la 5G en 2021. Un patchwork qui pourrait évoluer après le coup de semonce allemand et l’appel de la Commission européenne en juin dernier à exclure les deux groupes chinois.
Nous devons réduire les risques de sécurité et éviter les dépendances unilatérales. Les menaces actuelles soulignent l’importance d’une infrastructure de télécommunications sûre et résiliente.
– Nancy Faeser, ministre allemande de l’Intérieur
Des intérêts économiques en jeu
Au-delà des considérations de cybersécurité, cette décision revêt aussi une dimension économique et géopolitique. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Allemagne, et de nombreuses entreprises allemandes y sont implantées. Berlin cherche à trouver un équilibre délicat entre la défense de ses intérêts de sécurité et la préservation de relations économiques vitales.
Pour les opérateurs télécoms européens, le bannissement de Huawei et ZTE est aussi un défi financier et logistique. Les deux groupes proposent des équipements 5G parmi les plus avancés et les moins chers du marché. Leur remplacement forcé pourrait retarder le déploiement des réseaux et renchérir les coûts, au moment où la course à la 5G bat son plein.
Vers une 5G plus “souveraine”
Au final, l’interdiction allemande des équipementiers chinois s’inscrit dans une tendance plus large vers une 5G plus “souveraine” et sécurisée en Europe. Face à la montée des tensions géopolitiques et des cybermenaces, les Européens prennent conscience de leur vulnérabilité dans ce domaine stratégique.
Reste à savoir si cette prise de conscience se traduira par une véritable politique industrielle commune, pour développer des alternatives européennes crédibles à Huawei et ZTE. Les initiatives se multiplient, comme l’alliance entre Nokia et la française Orange, mais le retard reste conséquent. La route vers une 5G “made in Europe” est encore longue.
En attendant, la décision allemande marque un tournant et envoie un signal fort à Pékin. Sur fond de rivalité sino-américaine et de tensions multiples, la 5G devient un enjeu géopolitique et de souveraineté majeur. Un front de plus dans la tectonique des plaques numériques mondiales.