Alors que le bras de fer se poursuit entre les élus du Nouveau Front Populaire et l’exécutif pour la nomination du prochain Premier ministre, la CGT est montée au créneau ce jeudi pour appeler à la mobilisation. Dans un communiqué publié la veille, le syndicat des cheminots avait donné le ton en appelant à des rassemblements le 18 juillet « devant les préfectures et à Paris à proximité de l’Assemblée nationale pour exiger la mise en place d’un gouvernement issu du Nouveau Front Populaire ».
La CGT exhorte Macron à respecter le « vote populaire »
Sur le plateau de LCI ce jeudi matin, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a enfoncé le clou. Dénonçant l’attitude d’Emmanuel Macron, elle a comparé le Président à un « Louis XVI qui s’enferme à Versailles », l’exhortant à « préserver le pays au lieu de jeter des bidons d’essence sur les incendies qu’il a allumés ».
L’objectif affiché est clair : « faire pression » sur l’exécutif. « Il faut, toutes et tous, rejoindre ces rassemblements, pour mettre l’Assemblée nationale sous surveillance et appeler au respect du vote populaire », a martelé Sophie Binet, mettant en garde contre un risque de « plonger le pays dans le chaos ».
Des compromis plutôt qu’un programme intégral ?
La patronne de la CGT a toutefois nuancé la position de Jean-Luc Mélenchon qui affirmait la volonté du NFP d’appliquer « rien que son programme, mais tout son programme ». Elle s’est dite ouverte à des compromis, insistant sur la nécessité de « laisser le parlement trouver des majorités de projets ».
On est dans un contexte inédit, notre République et notre démocratie sont en danger, dans ce type de moments, la CGT prend toujours ses responsabilités.
Sophie Binet, le 18 juin dernier
La CGT en première ligne pour faire barrage au RN
Déjà le 18 juin dernier, une semaine après l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale, la CGT avait appelé à faire barrage au Rassemblement National et à voter pour le Nouveau Front Populaire. Un appel qui avait suscité des remous en interne, certains militants y voyant un positionnement politique trop marqué.
Mais pour Sophie Binet, ce positionnement est indispensable au vu du contexte actuel. « On est dans un contexte inédit, notre République et notre démocratie sont en danger, dans ce type de moments, la CGT prend toujours ses responsabilités », avait-elle expliqué.
Des rassemblements déterminants pour l’avenir politique ?
Cette nouvelle mobilisation syndicale s’annonce comme un rendez-vous crucial dans le bras de fer qui oppose actuellement le pouvoir en place aux élus du Nouveau Front Populaire. L’attitude d’Emmanuel Macron sera scrutée de près, alors que l’hypothèse d’un blocage institutionnel plane toujours.
En appelant à « mettre l’Assemblée nationale sous surveillance », la CGT veut clairement mettre la pression sur le Président pour qu’il se conforme au résultat des urnes. La mobilisation du 18 juillet apparaît comme un véritable test pour mesurer le rapport de force et la capacité de l’exécutif à passer outre les injonctions du NFP et des syndicats.
Une chose est sûre, la nomination du prochain Premier ministre sera déterminante pour la suite du quinquennat. Si Emmanuel Macron venait à céder aux pressions en nommant une personnalité issue du Nouveau Front Populaire, cela constituerait un véritable séisme politique et un désaveu cinglant pour sa politique. À l’inverse, s’il choisit de s’arc-bouter sur ses positions, le risque d’un blocage durable et d’une crise sociale d’ampleur n’est pas à exclure. Les rassemblements du 18 juillet donneront un premier aperçu du rapport de force et de la suite des événements. Un rendez-vous à ne pas manquer.