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Un homme abattu à Ajaccio dans un guet-apens lié au grand banditisme

Ajaccio est à nouveau secoué par un assassinat lié au grand banditisme. Un homme de 49 ans, condamné pour trafic de drogue, a été abattu dans un guet-apens par deux individus cagoulés. La piste d'un règlement de comptes est privilégiée par les enquêteurs de la police judiciaire et de la JIRS de Marseille. Plongée dans les méandres du crime organisé en Corse...

La ville d’Ajaccio vient d’être une nouvelle fois le théâtre d’un crime qui porte la marque du grand banditisme. Ce mercredi 10 juillet, vers 23h20, un homme de 49 ans surnommé “le Cubain” a été abattu de plusieurs balles alors qu’il rentrait chez lui à scooter. Le mode opératoire ne laisse guère de doute sur le caractère prémédité de cet assassinat.

Un guet-apens minutieusement préparé

Selon les premiers éléments de l’enquête, deux individus cagoulés attendaient la victime sur le trajet menant à son domicile, dans le quartier des Sanguinaires. Postés en hauteur, les tireurs avaient une vue dégagée sur la route et ne laissaient aucune chance à leur cible. Après avoir fait feu à plusieurs reprises, les assassins ont rapidement pris la fuite à bord d’un véhicule, retrouvé calciné peu après près du cimetière marin.

Le mode opératoire de cet assassinat orientait les enquêteurs sur une action signée par le grand banditisme.

Nicolas Septe, procureur d’Ajaccio

La victime récemment condamnée pour trafic de stupéfiants

L’homme abattu, Angel Luis Hernandez Batista, avait été condamné fin 2023 dans une affaire de trafic de drogue. Originaire de Cuba, il s’était installé en Corse où il avait monté une entreprise de traiteur, fermée suite à sa condamnation. Bénéficiant d’un aménagement de peine, il avait été remis en liberté conditionnelle peu avant son assassinat.

Au vu du profil de la victime et des circonstances du crime, la piste d’un règlement de comptes sur fond de grand banditisme est jugée plus que probable. Une enquête pour assassinat a été ouverte et confiée à la division criminelle de la direction interrégionale de la police judiciaire.

La Corse, une île gangrénée par la criminalité organisée

Ce nouvel assassinat vient s’ajouter à la longue liste des crimes et règlements de compte qui endeuillent régulièrement l’île de beauté. Trafic de drogue, racket, extorsion… Le grand banditisme insulaire a étendu ses ramifications criminelles et noue des liens étroits avec le milieu marseillais.

Face à ce fléau, la justice tente de riposter avec les moyens dont elle dispose. La JIRS de Marseille, juridiction spécialisée dans la criminalité organisée, est ainsi systématiquement saisie dès qu’un acte lié au grand banditisme est commis sur l’île. Mais le combat est ardu et les réseaux mafieux solidement implantés.

Une population corse excédée par cette violence

Si une partie de la population corse semble s’être habituée à cette violence récurrente, beaucoup ne cachent plus leur ras-le-bol et leur colère face à cette situation. Manifestations silencieuses, appels au calme des élus… Les Corses aspirent à retrouver la sérénité et à ne plus voir leur île associée au crime organisé.

Nous ne pouvons pas accepter que notre île soit devenue le far-west. Il faut une réponse pénale à la hauteur de cet ensauvagement de la société.

Gilles Simeoni, président autonomiste du Conseil exécutif de Corse

L’assassinat d’Ajaccio est malheureusement venu rappeler que le chemin est encore long pour que la Corse se débarrasse définitivement de l’emprise des organisations criminelles. Les forces de l’ordre et la justice restent mobilisées pour tenter d’endiguer ce fléau. Mais c’est un travail de longue haleine qui nécessite détermination et moyens pour être mené à bien. En attendant, l’île de beauté demeure sous la coupe réglée du grand banditisme, au grand dam de ses habitants.

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