C’est un tournant historique qui s’annonce pour la célèbre City de Londres. Le régulateur britannique des marchés financiers, la FCA, vient de dévoiler un vaste plan de simplification des règles de cotation boursière. L’objectif affiché est clair : redonner des couleurs à la place financière londonienne, qui souffre d’un déficit d’attractivité depuis plusieurs années, en partie dû aux conséquences du Brexit.
Un “Big Bang” des règles boursières
Selon la FCA, il s’agit là des changements les plus importants apportés au régime de cotation depuis plus de 30 ans. Au menu de ces réformes chocs :
- Fusion des deux catégories d’actions (premium et standard) en une seule
- Suppression du vote obligatoire des actionnaires sur certaines transactions
- Assouplissement du régime des actions à droit de vote multiple
- Réduction de 25% à 10% du flottant minimum exigé
L’ambition est d’attirer un éventail plus large d’entreprises, notamment les licornes technologiques et les sociétés en forte croissance. La FCA assume un “plus grand risque”, estimant que ces changements répondent mieux à l’appétit pour le risque nécessaire à la croissance économique.
Le soutien du gouvernement britannique
Ces annonces interviennent alors que le nouveau gouvernement travailliste s’est positionné en “champion de la finance”. La ministre des Finances Rachel Reeves a salué “un premier pas important” pour redynamiser les marchés financiers britanniques. Après le Brexit, la City avait subi une série de revers avec le transfert de certaines entreprises vers les places concurrentes, à commencer par New York.
Nous devons saisir les opportunités offertes par le Brexit pour remodeler nos marchés et attirer les entreprises les plus innovantes.
Rachel Reeves, ministre des Finances britannique
Reconquérir le trône boursier européen
En assouplissant ses règles, Londres espère bien reprendre la main face aux autres grandes places financières, au premier rang desquelles Paris, Francfort et Amsterdam. Des rivales qui ont largement profité du Brexit pour grappiller des parts de marché dans la finance européenne.
Autre indicateur préoccupant pour la City, le nombre d’entreprises cotées à Londres a plongé de 40% depuis le pic de 2008. Et entre 2015 et 2020, le Royaume-Uni ne pesait que 5% des introductions en Bourse dans le monde.
Les premiers assouplissements dès cet été
Les nouvelles règles de cotation entreront en vigueur dès le 29 juillet prochain. Un tempo rapide qui témoigne de la volonté des autorités britanniques de ne pas perdre de temps pour renforcer la compétitivité de la City.
Reste à voir si cette cure de jouvence réglementaire portera ses fruits et convaincra les entreprises du monde entier de lister leurs actions à Londres. Une chose est sûre, la concurrence entre les grandes places financières internationales n’a jamais été aussi vive. Et la City compte bien reprendre son trône de reine des Bourses mondiales.
