Ce mercredi soir, les amateurs de ballon rond ont rendez-vous avec une confrontation aussi alléchante qu’intrigante entre les Pays-Bas et l’Angleterre, en demi-finale de l’Euro 2024. Deux nations fortes, souvent placées dans les tournois majeurs mais rarement gagnantes ces dernières années, qui rêvent enfin de briser le plafond de verre et d’accéder à une finale internationale.
Deux sélections en quête de rédemption
Malgré un vivier de talents indéniables et des générations dorées, Néerlandais comme Anglais peinent à concrétiser leur potentiel et enchaînent les désillusions. Depuis leur titre européen de 1988, les Oranje courent après un nouveau sacre. Finalistes malheureux du Mondial 2010, éliminés aux tirs au but en demi-finale du Mondial 2014, absents de l’Euro 2016 et du Mondial 2018… les coéquipiers de Virgil van Dijk ont une revanche à prendre sur leur destin.
Le constat est similaire outre-Manche, où les Three Lions comptent un seul titre mondial en 1966 pour consoler leurs supporters. Demi-finalistes du dernier Mondial en 2018 puis finalistes frustrés de l’Euro à domicile en 2021, les hommes de Gareth Southgate restent sur une élimination décevante en quarts du Mondial qatari. Une nouvelle chance s’offre à eux de conjurer le sort.
Des parcours en demi-teinte jusqu’ici
Si leur présence dans le dernier carré n’est pas totalement imméritée au vu de leur pedigree, force est de constater que ni les Pays-Bas ni l’Angleterre n’ont particulièrement convaincu jusqu’ici dans cet Euro. Dans un groupe B abordable avec l’Ukraine, la Croatie et la Roumanie, les Néerlandais se sont contentés du service minimum avec deux victoires et un nul. Qualifiés in extremis en huitièmes grâce à un penalty généreux contre l’Ukraine (2-1), ils ont dû attendre les tirs au but pour écarter une coriace Pologne en quarts (1-1, 4 TAB 3).
Idem pour l’Angleterre, pourtant servie par un tirage clément. Première d’un groupe D composé de la République Tchèque, Israël et la modeste Albanie, elle n’a guère brillé avec deux petites victoires (1-0) et un triste nul vierge. Opposée à une séduisante Suisse en huitièmes, elle s’en est remise à un penalty de Kane pour s’imposer (1-0) avant de souffrir pour dominer le Portugal en quarts (0-0, 5 TAB 3).
Avec seulement trois buts marqués en cinq matchs, les Three Lions affichent un réalisme famélique qui tranche avec leur statut.
Opta
Des stars attendues au tournant
Pour espérer une place en finale, Bataves et Anglais devront en montrer davantage et compter sur un sursaut de leurs stars offensives. Côté néerlandais, le capitaine et meneur de jeu Georginio Wijnaldum, le prometteur Cody Gakpo et le taulier Memphis Depay se doivent d’élever leur niveau.
De son côté, le capitaine anglais Harry Kane doit prouver qu’il n’a pas perdu son instinct de buteur malgré une saison éprouvante à Tottenham. Phil Foden et Bukayo Saka, si brillants avec Manchester City et Arsenal, sont aussi attendus.
Derrière, les charnières centrales Van Dijk – De Ligt et Maguire – Stones, qui comptent parmi les meilleures du monde sur le papier, devront justifier leur réputation en muselant les attaquants adverses.
Un duel tactique Koeman – Southgate
Cette demi-finale offrira également un face à face intéressant entre deux sélectionneurs au profil différent. D’un côté, le Néerlandais Ronald Koeman, adepte d’un jeu offensif fidèle à la tradition du pays, mais critiqué pour ses choix tardifs et son manque de réactivité.
De l’autre, l’Anglais Gareth Southgate, architecte de la progression de l’Angleterre ces dernières années, loué pour son management mais jugé trop conservateur dans son approche et sa gestion des changements.
Face à la pression populaire de tout un pays, les deux techniciens joueront gros et devront faire les bons choix pour tirer le meilleur de leur effectif talentueux. La capacité à s’adapter et peser sur le cours du match sera cruciale.
Un dénouement incertain
Difficile dans ces conditions de prédire qui des Néerlandais ou des Anglais ralliera la finale de dimanche pour défier la redoutable Espagne. Les deux équipes se neutralisent sur le papier et ne sont pas dans une dynamique irrésistible.
Il faudra sans doute un exploit individuel, un fait de jeu ou une séance de tirs au but pour les départager si la tendance se confirme. Une seule certitude : le public de Dortmund, qui affiche complet, et les millions de supporters devant leur écran attendent un spectacle plus emballant que celui livré jusqu’ici. Aux Oranje et aux Three Lions de relever le défi !