L’inquiétude grandit en Guadeloupe face à la dégradation continue de la qualité des eaux de baignade. Selon le dernier rapport annuel de l’Agence Régionale de Santé (ARS), les résultats des contrôles sanitaires effectués sur les zones de baignade en 2023 révèlent une situation préoccupante. La détérioration de la qualité de l’eau par rapport aux années précédentes soulève de sérieuses questions sur l’avenir des sites de baignade de l’archipel.
Une dégradation alarmante
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seulement 63% des baignades sont classées en qualité excellente, soit 4% de moins qu’en 2021. Pire encore, 13% des sites présentent une qualité insuffisante, dont 7% sont carrément interdits à la baignade. Cette hausse de 5% par rapport à 2021 est particulièrement préoccupante.
L’ARS réalise régulièrement des prélèvements d’eau sur les zones de baignade déclarées, avec un maximum de 30 jours entre deux contrôles. Les échantillons sont analysés par l’Institut Pasteur, qui recherche la présence de deux indicateurs bactériologiques : les streptocoques fécaux et l’Escherichia coli. Ces bactéries sont des révélateurs de la pollution de l’eau.
Des causes multiples
Plusieurs facteurs expliquent cette dégradation de la qualité des eaux de baignade en Guadeloupe. Parmi eux, le dysfonctionnement des stations d’épuration est pointé du doigt. Sur les 18 stations présentes dans l’archipel, 14 sont considérées comme défaillantes. De même, les quelque 300 installations d’assainissement non-collectif sont mal connues, peu aux normes, mal entretenues et dysfonctionnent pour la plupart.
Si cette évolution se poursuit, dans dix ans, il ne restera plus en Guadeloupe de points de baignade conformes.
– Représentants de l’ARS lors des auditions de la commission d’enquête parlementaire sur la situation de l’eau en Guadeloupe en 2021
Les zones les plus touchées
Certaines zones de baignade sont plus impactées que d’autres par cette pollution. C’est notamment le cas de :
- La plage de Bois Jolan à Sainte-Anne
- L’Anse Triquet au Gosier
- La plage de l’Anse à la Barque à Bouillante
- La plage de Grande Anse à Trois-Rivières
Ces sites autrefois prisés des baigneurs font désormais partie des 7% de zones interdites à la baignade en raison de leur qualité insuffisante.
Un avenir incertain
Face à cette situation alarmante, l’avenir des eaux de baignade en Guadeloupe est plus qu’incertain. Si rien n’est fait pour enrayer cette pollution, c’est tout le tourisme et les activités nautiques de l’archipel qui pourraient en pâtir. Il est urgent d’agir pour remettre aux normes les stations d’épuration défaillantes et mieux contrôler les installations d’assainissement non-collectif.
Les pouvoirs publics et les collectivités locales doivent prendre leurs responsabilités pour préserver ce patrimoine naturel unique. La santé des baigneurs et la beauté des plages de Guadeloupe en dépendent.