Les réseaux sociaux sont souvent pointés du doigt pour leur gestion des discours de haine en ligne. Face à la pression, Meta, maison mère de Facebook et Instagram, vient d’annoncer un renforcement de sa politique de modération concernant les messages ciblant les sionistes. Une décision forte qui intervient dans un contexte de tensions exacerbées par le conflit israélo-palestinien.
Meta muscle sa lutte contre l’antisémitisme en ligne
Après plusieurs mois de réflexion, le groupe Meta a tranché. Les messages comportant le terme “sioniste” seront désormais retirés des plateformes Facebook et Instagram lorsqu’ils se réfèrent à des personnes juives ou israéliennes de manière déshumanisante ou en véhiculant des stéréotypes antisémites. Une mesure forte pour lutter contre la haine en ligne.
Nous allons maintenant supprimer les messages ciblant les sionistes dans plusieurs domaines où notre enquête a montré que le terme tend à être utilisé pour désigner les juifs et les Israéliens, avec des comparaisons déshumanisantes, des appels à nuire, ou des dénis d’existence.
Meta, communiqué de presse
Identifier les discours de haine antisémites
Pour guider ses équipes de modération, Meta a listé plusieurs exemples de contenus problématiques qui seront désormais sanctionnés :
- Les affirmations selon lesquelles les sionistes dirigeraient le monde ou contrôleraient les médias
- Les comparaisons déshumanisantes, telles que des comparaisons avec des porcs, des saletés ou de la vermine
- Les appels à la violence physique envers les sionistes
Jusqu’à présent, seuls les messages comparant explicitement les sionistes à des rats ou ciblant directement les juifs et les Israéliens étaient retirés. Meta franchit donc un cap dans la lutte contre l’antisémitisme en ligne.
Un sujet complexe qui divise
La décision de Meta intervient dans un contexte tendu, le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza déclenchant une vague de propos haineux sur les réseaux sociaux, dont de nombreux messages antisémites ou islamophobes.
Mais la mesure ne fait pas l’unanimité. Meta reconnaît d’ailleurs qu’il “n’y a pas de consensus global sur ce que les gens veulent dire quand ils utilisent le terme sioniste”. Certaines organisations comme Amnesty International mettent en garde contre une interdiction trop large qui pourrait “étouffer les voix qui s’élèvent contre les violations systématiques des droits des Palestiniens par le gouvernement israélien”.
Trouver le juste équilibre
Le défi pour Meta est donc de trouver le juste équilibre entre liberté d’expression et lutte contre les discours de haine. Un exercice périlleux qui passe par une analyse au cas par cas des messages signalés, en s’appuyant sur le contexte et l’intention.
Malgré les critiques, ce durcissement de la modération marque une étape importante dans la lutte contre l’antisémitisme en ligne. Il témoigne de la volonté des plateformes de mieux réguler les contenus problématiques, même si le chemin est encore long. Car au-delà de la suppression des messages haineux, c’est un changement des mentalités qu’il faudra opérer pour éradiquer la haine sur les réseaux sociaux.