Alors que la gauche unie rafle la mise aux élections législatives, laissant le camp présidentiel avec une majorité relative, la question d’une alliance entre Renaissance et LR revient sur la table. Invité mardi soir du 20 heures de TF1, Édouard Philippe a plaidé pour un « accord technique, qui permettrait de gérer les affaires du pays pendant au moins un an » en réunissant « de LR à Renaissance un bloc qui permet d’avoir une majorité faible mais relative ».
L’appel du pied d’Édouard Philippe à LR
Le maire du Havre et président d’Horizons, qui a décroché 25 sièges à l’Assemblée, mise ainsi sur une entente de circonstance entre le centre et la droite pour barrer la route à une arrivée de la gauche à Matignon. Une façon de mettre son ancienne famille politique, qu’il a quittée il y a sept ans, face à ses responsabilités :
Ne pas vouloir entrer dans cet accord pour Les Républicains, ça serait expliqué demain qu’ils ont préféré un gouvernement du Nouveau Front populaire avec LFI, plutôt qu’au centre et à droite.
– Édouard Philippe
Un Premier ministre issu de la coalition ?
Celui qui dissimule à peine ses ambitions présidentielles pour 2027 se dit prêt à ce que le prochain chef du gouvernement soit issu d’une telle coalition centriste. Mais les états-majors ont beau s’agiter, Emmanuel Macron a pour l’heure demandé à Gabriel Attal « de rester pour le moment afin d’assurer la stabilité du pays ».
Les défis d’une alliance hétéroclite
Malgré la majorité relative du camp présidentiel depuis 2022, macronistes et LR, opposés sur la stratégie et les réformes, ne sont jamais parvenus à s’entendre durablement. D’où les doutes sur la viabilité d’une telle « coalition » sur le long terme. Édouard Philippe en a bien conscience, d’où sa proposition d’accord limité dans le temps.
Reste à trouver le fragile équilibre entre compromis et fermeté sur les sujets clivants pour espérer tenir une ligne claire. Un véritable défi au vu des divergences entre les composantes d’un tel attelage, mais un passage obligé selon l’ancien locataire de Matignon pour éviter la paralysie du pays. Les prochains mois diront si son appel est entendu.
