Imaginez un scrutin où un parti rafle presque tous les sièges avec des scores flirtant avec la perfection, tandis que les bureaux de vote restent désespérément calmes. C’est exactement ce qui se dessine en Côte d’Ivoire à l’issue des élections législatives du 27 décembre 2025. Deux mois après la réélection triomphale du président au pouvoir, ces législatives confirment une tendance lourde.
Une Domination Sans Partage du Parti au Pouvoir
Les premiers résultats, dévoilés progressivement par les autorités électorales, placent le parti présidentiel en position de force incontestable. Sur plus d’une centaine de circonscriptions déjà proclamées, il s’impose avec une régularité impressionnante. Cette avance laisse présager une majorité confortable, voire renforcée, au sein de la future chambre des députés.
Ce succès s’inscrit dans la lignée d’un scrutin récent où le chef de l’État avait obtenu un soutien massif. La continuité politique semble ainsi assurée, avec un appareil partisan qui contrôle désormais l’exécutif et, très probablement, le législatif.
Un Taux de Participation en Berne
Plus de huit millions d’électeurs étaient invités à se prononcer ce samedi-là. Pourtant, l’engouement n’a pas été au rendez-vous. Les chiffres officiels font état d’une mobilisation modeste, à peine plus d’un tiers des inscrits ayant accompli leur devoir civique.
Cette abstention marque un recul par rapport aux consultations précédentes du même type. Plusieurs facteurs expliquent ce désintérêt apparent : un contexte politique polarisé, mais aussi une décision claire de certaines formations de ne pas prendre part au vote.
Dans un pays où les élections mobilisent traditionnellement plus lors des présidentielles, ce chiffre interpelle. Il soulève des questions sur la représentation réelle des aspirations populaires dans la nouvelle assemblée.
Le Boycott qui Change la Donne
Une partie significative de l’opposition a choisi de ne pas présenter de candidats. Cette absence volontaire a laissé le champ libre au parti dominant dans de nombreuses zones. Certains militants ont toutefois bravé les consignes en se portant candidats seuls, remportant même quelques succès isolés.
Ce choix stratégique reflète des tensions persistantes au sein du paysage politique ivoirien. Il met en lumière des divergences profondes sur les conditions d’un processus électoral jugé équitable par tous.
Des Scores Impressionnants dans les Bastions Historiques
Dans le nord du pays, région traditionnellement favorable au pouvoir en place, les résultats frôlent l’unanimité. Des villes importantes affichent des pourcentages qui témoignent d’un ancrage solide.
À Bouaké, deuxième agglomération du pays, le soutien atteint près de 99 %. Korhogo suit de près avec un chiffre encore plus élevé. Dans certaines localités comme Boundiali ou Odienné, le plébiscite est total.
Ces performances ne surprennent guère les observateurs. Elles confirment une fidélité électorale forgée au fil des années.
Régions du Nord : Des Résultats Emblématiques
- Bouaké : 98,95 %
- Korhogo : 99,92 %
- Boundiali : 100 %
- Odienné : 100 %
Progression dans les Zones Traditionnellement Hostiles
Au-delà de ses fiefs, le parti au pouvoir gagne du terrain là où l’opposition dominait autrefois. Le sud et l’ouest, historiquement plus réservés, voient une consolidation notable de son influence.
Cette expansion géographique marque une évolution importante. Elle suggère une érosion progressive des anciennes lignes de fracture politiques.
Victoires Éclatantes des Figures Clés
Plusieurs personnalités de premier plan ont obtenu des scores remarquables. Le vice-président de la République l’emporte avec un pourcentage proche de la perfection dans sa circonscription nordique.
Un ancien chef de gouvernement s’impose largement dans le sud. Un ministre en charge de la jeunesse triomphe au centre. Ces succès individuels renforcent l’image d’une équipe gouvernementale plébiscitée.
À Tafiré, le résultat frôle les 100 %. À Adzopé, il dépasse les 80 %. À Daloa, il avoisine ce seuil. Ces chiffres illustrent la popularité persistante de ces cadres.
Ces victoires personnelles traduisent une confiance renouvelée dans l’action menée ces dernières années.
Abidjan : L’Incertitude Persiste
La capitale économique concentre toutes les attentions. Les résultats y étaient encore attendus en milieu de journée suivante. Deux communes populaires retiennent particulièrement l’intérêt.
Le président de l’Assemblée sortante et un proche familial du chef de l’État y défendent les couleurs du parti majoritaire. Leurs performances seront scrutées à la loupe, tant ces zones sont symboliques.
Yopougon et Abobo, bastions démographiques, pourraient confirmer ou infirmer la tendance nationale.
L’Opposition Principale en Recul
La formation historique d’opposition, qui avait aligné des candidats, semble payer un prix élevé. Plusieurs députés sortants n’ont pas conservé leur mandat.
Cette érosion laisse entrevoir une chambre encore plus monocolore. Une exception notable : un responsable incarcéré récemment parvient néanmoins à se faire réélire dans le nord-est.
Les Indépendants Font de la Résistance
Quelques voix dissidentes percent le paysage. Des candidats sans étiquette remportent des sièges. Parmi eux, des anciens du parti dominant ou des personnalités liées à la mouvance boycottante.
Ces élections isolées apportent une touche de diversité dans un tableau autrement uniforme.
Ils rappellent que, même dans un contexte de domination, des dynamiques locales peuvent surprendre.
Contexte et Composition de l’Assemblée
L’Assemblée compte 255 députés. La précédente législature reflétait déjà une forte présence du pouvoir, avec une opposition fragmentée.
Cette nouvelle consultation pourrait accentuer cet équilibre. Quelques sièges vacants dans l’ancienne configuration laissent place à un renouvellement complet.
| Parti | Sièges Sortants |
|---|---|
| RHDP | 163 |
| PDCI | 66 |
| Autres | 22 + indépendants |
La future répartition risque de modifier sensiblement cette photographie.
Perspectives pour l’Avenir Politique
Avec une majorité renforcée, le gouvernement disposera d’une marge de manœuvre accrue pour ses projets. La stabilité institutionnelle semble assurée à court terme.
Cependant, la faible mobilisation et l’absence d’une partie de l’opposition posent la question de la représentativité. Comment concilier efficacité législative et pluralisme dans un tel contexte ?
Les prochains mois diront si cette configuration favorise le dialogue ou accentue les divisions.
En attendant les résultats définitifs, particulièrement ceux de la capitale, le paysage politique ivoirien paraît plus que jamais marqué par une force dominante. Reste à voir comment cette nouvelle assemblée exercera son rôle de contre-pouvoir ou de soutien à l’exécutif.
(Note : Cet article s’appuie sur les premiers résultats partiels disponibles au 28 décembre 2025. La situation peut évoluer avec les proclamations restantes.)
Pour approfondir ces enjeux, il convient de suivre l’évolution des annonces officielles et les réactions des acteurs politiques. La Côte d’Ivoire entre dans une nouvelle phase législative qui pourrait façonner les années à venir.
Le débat démocratique, même dans un contexte de scores unilatéraux, reste essentiel pour la cohésion nationale.
À travers ces élections, c’est toute la vitalité de la jeune démocratie ivoirienne qui se joue.
Et vous, comment interprétez-vous ces premiers signes ? Le pays est-il prêt pour cette nouvelle ère parlementaire ?
Les réponses viendront progressivement, au rythme des institutions et des citoyens.
En conclusion, ces législatives marquent un tournant. Elles consolident un pouvoir exécutif déjà fort, tout en interrogeant sur la diversité des voix à l’Assemblée.
L’avenir dira si cette concentration facilite les réformes ou complique le consensus national.
Une chose est sûre : la politique ivoirienne reste passionnante à observer.









