Imaginez un vendredi de prière interrompu par une explosion dévastatrice. Des fidèles réunis dans une mosquée, en pleine dévotion, soudain confrontés à la violence la plus brutale. C’est cette réalité tragique qui a secoué la communauté alaouite en Syrie, déclenchant une vague de colère et de désespoir dans plusieurs villes du pays.
Ce drame n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une série d’événements douloureux qui marquent la vie des Alaouites depuis plus d’un an. Une minorité religieuse souvent ciblée, elle cherche aujourd’hui à faire entendre sa voix pour réclamer sécurité et justice.
Des milliers de personnes ont ainsi pris la rue, bravant les risques, pour exprimer leur ras-le-bol face à ce qu’elles perçoivent comme une menace persistante.
Une Vague de Protestations Inédite en Syrie
Le dimanche suivant l’attentat, les rues de plusieurs villes syriennes ont vu déferler des foules importantes issues de la communauté alaouite. À Homs, là où l’explosion a eu lieu, un grand rassemblement s’est formé dans le quartier touché. Les manifestants, visages marqués par le chagrin et la détermination, scandaient des slogans pour la paix et contre les violences.
Dans la ville côtière de Lattaquié, bastion historique de cette communauté, la mobilisation a été tout aussi massive. Des chants appelant à plus d’autonomie résonnaient, tandis que des portraits d’un dignitaire religieux étaient brandis bien haut.
Ces gatherings n’ont pas été sans heurts. Des incidents ont éclaté avec des groupes soutenant le pouvoir en place, entraînant des échanges tendus et même des coups de feu entendus sur place. Plusieurs blessés ont été signalés, soulignant la fragilité de la situation.
L’Attentat qui a Allumé la Mèche
Tout a commencé un vendredi, pendant la prière collective. Une explosion puissante a ravagé une mosquée dans le quartier de Wadi al-Dahab à Homs. Huit personnes ont perdu la vie, et de nombreux autres ont été blessés dans cet acte qualifié de terroriste.
Un groupuscule extrémiste sunnite peu connu, Saraya Ansar al-Sunna, a rapidement revendiqué l’attaque via les réseaux sociaux. Le groupe a juré de continuer à cibler ce qu’il appelle les « infidèles et apostats », alimentant les craintes d’une escalade sectaire.
Cette revendication n’a fait qu’attiser la colère des Alaouites, qui voient dans cet attentat une continuation des agressions dont ils sont victimes depuis la chute du régime précédent.
« Assad est parti et nous ne soutenons pas Assad… Pourquoi cette tuerie? »
Numeir Ramadan, un marchand de 48 ans présent à la manifestation
Ces mots résument le sentiment d’injustice ressenti par beaucoup. Les manifestants insistent sur le fait qu’ils ne défendent pas l’ancien pouvoir, mais simplement leur droit à vivre en paix.
Les Revendications au Cœur des Manifestations
Au-delà de la condamnation de l’attentat, les protestataires ont formulé des demandes claires. La principale : l’instauration d’un fédéralisme politique pour protéger leur communauté et mettre fin aux cycles de violence.
Un dignitaire influent, Ghazal Ghazal, président du Conseil islamique alaouite, avait appelé à ces mobilisations. Dans un message vidéo, il avait déclaré que la communauté ne tolérerait plus d’être humiliée ou marginalisée.
« Nous ne voulons pas d’une guerre civile, nous voulons un fédéralisme politique. Nous ne voulons pas de votre terrorisme. Nous voulons décider de notre propre destin. »
Ghazal Ghazal
Ses paroles ont résonné fortement, avec son portrait affiché par de nombreux manifestants. Une femme au foyer de 40 ans, Hadil Saleh, a exprimé ce sentiment partagé : « Notre première revendication est le fédéralisme afin de mettre fin au bain de sang. On nous tue parce que nous sommes alaouites. »
Les protestataires ont également exigé la libération de détenus de leur communauté, voyant dans ces arrestations une forme de persécution.
Un Contexte Historique Chargé de Tensions
Les Alaouites, branche de l’islam chiite, ont été particulièrement visés depuis les changements politiques de fin 2024. La région côtière, où ils sont fortement implantés, a connu des épisodes violents dramatiques.
En mars, des affrontements avaient dégénéré en massacres, causant plus de 1 700 morts selon certaines estimations, majoritairement des civils alaouites. Une commission d’enquête nationale a recensé au moins 1 426 victimes.
Déjà fin novembre, des milliers de personnes avaient manifesté sur la côte pour dénoncer ces violences. Ces événements passés pèsent lourd dans les mémoires et expliquent l’intensité des mobilisations actuelles.
La communauté se sent vulnérable, accusant un manque de protection et de surveillance face à des actes qu’ils qualifient d’aléatoires et impunis.
Points clés des revendications alaouites :
- Fin immédiate des violences ciblées
- Instauration d’un fédéralisme pour plus d’autonomie
- Libération des détenus non impliqués dans des crimes
- Protection effective contre l’extrémisme
- Rejet de toute marginalisation sectaire
Des Réactions et Gestes du Pouvoir
Face à ces demandes, des mesures ont été annoncées. Récemment, une soixantaine de détenus alaouites ont été libérés après vérification qu’ils n’étaient pas liés à des crimes passés. D’autres libérations sont prévues, selon les autorités.
Ces gestes visent à apaiser les tensions, mais beaucoup restent sceptiques quant à leur impact réel sur la sécurité quotidienne.
Les manifestants, eux, insistent sur la nécessité d’actions concrètes pour prévenir de nouveaux drames.
Vers une Syrie Apaisée ou Divisée ?
Ces manifestations posent une question cruciale pour l’avenir du pays : comment garantir la coexistence entre communautés dans un contexte post-conflit encore fragile ?
Les Alaouites, tout en rejetant tout lien avec l’ancien régime, demandent simplement à vivre sans peur. Leur appel au fédéralisme reflète un désir d’autodétermination pour éviter de nouveaux bains de sang.
Mais les incidents lors des rassemblements montrent que le chemin vers la réconciliation reste semé d’embûches. Des voix modérées appellent au dialogue pour éviter une escalade.
Dans les rues, l’émotion est palpable. Un marchand interrogé se demande pourquoi ces actes persistent sans réponse adéquate. Une femme exprime sa peur pour l’avenir de ses enfants.
Ces témoignages humains rappellent que derrière les chiffres et les revendications, il y a des vies bouleversées.
La Communauté Alaouite Face à l’Avenir
La région côtière, cœur historique des Alaouites, vibre d’une énergie mêlée d’espoir et d’angoisse. Les chants pour l’autonomie résonnent comme un cri de survie.
Beaucoup espèrent que ces mobilisations forceront une prise de conscience nationale. D’autres craignent une radicalisation si rien ne change.
Le Conseil islamique alaouite joue un rôle clé en canalisant ces énergies vers des demandes pacifiques.
En fin de compte, ces événements interrogent la capacité du pays à tourner la page des divisions passées.
« Pourquoi ces actions aléatoires ont-elles lieu, sans aucune dissuasion, responsabilité ou surveillance? »
Numeir Ramadan
Cette interrogation reste sans réponse claire, mais elle motive des milliers à continuer à manifester.
La Syrie, un an après les bouleversements majeurs, cherche encore son équilibre. Les voix des minorités, comme celle des Alaouites aujourd’hui, sont essentielles pour construire un avenir inclusif.
Espérons que ces cris de détresse soient entendus, pour que la paix ne reste pas un vœu pieux.
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Retour sur les faits : l’explosion a transformé un lieu de culte en scène de chaos. Les images de débris et de traces de sang ont choqué le pays entier.
Les enquêtes sont en cours, mais la revendication rapide du groupe extrémiste laisse peu de doute sur la motivation sectaire.
Dans d’autres villes, la solidarité s’exprime. Des rassemblements plus petits montrent que le mouvement dépasse les bastions traditionnels.
Les femmes sont particulièrement visibles dans ces protestations, portant le poids des pertes familiales.
Les enfants, parfois présents, rappellent l’enjeu générationnel de ces luttes.
La communauté internationale observe, mais les solutions doivent venir de l’intérieur.
Un fédéralisme bien pensé pourrait-il être la clé ? Beaucoup le croient.
Sinon, le risque d’une fracture durable plane.
Pour l’instant, les Alaouites refusent de se taire. Leur voix porte un message universel : celui de la dignité humaine face à la haine.
En ces temps troublés, la Syrie a besoin de gestes forts pour protéger toutes ses communautés et bâtir une nation unie.
Les jours à venir diront si ces manifestations marquent un tournant ou un simple épisode dans une longue série de tensions.
Une chose est sûre : l’histoire syrienne continue de s’écrire dans la rue, au rythme des espoirs et des peurs de son peuple.







