Dans la grande machine qu’est la NBA, les nuits où plusieurs joueurs français brillent en même temps restent des moments rares et précieux. Ce samedi 27 décembre 2025, la ligue a offert un spectacle contrasté pour les supporters des Bleus : des performances solides, des victoires encourageantes, mais aussi des situations plus compliquées pour certains. Entre l’éclosion continue d’un jeune pivot et le silence pesant autour d’un vice-champion olympique, cette nuit a rappelé à quel point le chemin vers la stabilité reste sinueux outre-Atlantique.
Une nuit contrastée pour les Français outre-Atlantique
Alors que l’hiver s’installe et que la saison régulière atteint son cœur, chaque match compte double. Pour les joueurs français, cette période est souvent celle des ajustements, des preuves à apporter et parfois des confirmations attendues depuis longtemps. Cette nuit-là a parfaitement illustré cette diversité de situations.
Maxime Raynaud, la belle éclaircie californienne
À Sacramento, l’ambiance n’est pas vraiment à la fête ces derniers temps. Les Kings traînent une fiche décevante et occupent les bas-fonds de la conférence Ouest. Pourtant, une lueur d’espoir grandit dans la raquette : Maxime Raynaud. Le jeune intérieur de 22 ans, sélectionné en 42e position lors de la dernière draft, continue son ascension régulière.
Face à Dallas, il a une nouvelle fois démarré dans le cinq majeur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a répondu présent. En 27 minutes, il a compilé 19 points à une excellente adresse (9/15 aux tirs dont un panier primé), 6 rebonds, 2 passes, 1 interception et 2 contres. Le tout sans la moindre balle perdue. Une copie presque parfaite qui a largement contribué à la victoire des siens (113-107).
Ce qui frappe chez Raynaud, c’est sa maturité précoce. À seulement 22 ans et 2,14 m, il montre déjà une palette complète : présence au poste, mobilité, adresse extérieure naissante et lecture du jeu. Sa connexion avec Russell Westbrook s’avère particulièrement fructueuse. L’ancienne superstar, toujours aussi explosif, a trouvé à cinq reprises le Français pour des paniers faciles. Ce duo inattendu apporte un vrai souffle à une équipe en quête de repères.
Cette victoire marque le huitième succès de la saison pour Sacramento, le deuxième lors des trois derniers matchs. Un petit sursaut qui doit beaucoup à la régularité de son pivot français. Si les Kings veulent remonter au classement, Raynaud semble être l’un des piliers sur lesquels s’appuyer.
Guerschon Yabusele, l’oubli new-yorkais
À l’opposé, l’histoire est bien plus sombre du côté de New York. Guerschon Yabusele traverse une période extrêmement difficile. Le vice-champion olympique avec les Bleus en 2024 accumule les matchs sans jouer ou presque. Sur l’ensemble du mois de décembre, il n’a disputé que 63 minutes au total. Une misère pour un joueur de son calibre.
Contre Atlanta, malgré la victoire des Knicks (128-125), il n’a pas quitté le banc. Son coach ne lui a accordé aucune minute. Les rumeurs autour d’un possible transfert circulent de plus en plus ouvertement. Placé sur la liste des joueurs transférables, Yabusele semble payer un manque d’adaptation ou une concurrence trop rude dans la raquette new-yorkaise.
Cette situation contraste fortement avec l’euphorie des Jeux de Paris où il avait brillé par sa puissance et son adresse extérieure. Aujourd’hui, le Big Apple semble avoir tourné la page. Reste à savoir si un changement d’air pourrait relancer sa carrière NBA.
Les autres Bleus en action cette nuit
Plusieurs autres Français ont foulé les parquets cette nuit-là, avec des fortunes diverses.
À New York toujours, Mohamed Diawara a profité de la blessure de Josh Hart pour obtenir une rare titularisation. Le jeune joueur, sélectionné au deuxième tour de la dernière draft, a saisi sa chance. En seize minutes, il a compilé 5 points, 5 rebonds, 2 passes et 2 contres, dont un sur son compatriote Zaccharie Risacher. Une prestation sérieuse qui pourrait lui ouvrir davantage la rotation.
Zaccharie Risacher, justement, traverse une deuxième saison compliquée à Atlanta. Le n°1 de la draft 2024 n’arrive toujours pas à trouver son rythme. Contre les Knicks, il a terminé avec seulement 4 points et 4 rebonds en 19 minutes, à 2/7 aux tirs. La patience reste de mise pour l’ailier des Hawks, mais le temps commence à presser.
À Brooklyn, Nolan Traoré continue sa progression. Le jeune meneur français voit son temps de jeu augmenter progressivement. Contre Minnesota, il a disputé 19 minutes, inscrit 4 points et délivré 4 passes (son record en carrière NBA). Surtout, son différentiel de +17 témoigne de son impact positif lors de la victoire des Nets (123-107).
Rudy Gobert, de son côté, a connu une soirée plus discrète avec les Timberwolves. Titulaire habituel, il a terminé avec 6 points à 2/6 aux tirs et 8 rebonds en 31 minutes. Une contribution modeste pour le multiple Défenseur de l’Année, dans une lourde défaite face à Brooklyn.
Enfin, à Orlando, Noah Penda n’a eu que 10 minutes de jeu lors de la victoire serrée contre Denver (127-126). Il en a profité pour ajouter 2 points et 4 rebonds à ses statistiques.
Victor Wembanyama, toujours au-dessus
Impossible de parler de cette nuit sans évoquer Victor Wembanyama. Même dans la défaite de San Antonio face à Utah (114-127), le phénomène français a encore impressionné. 32 points, 7 rebonds et 5 contres : des statistiques hallucinantes qui confirment, s’il en était besoin, son statut unique dans la ligue.
À seulement 21 ans, il porte littéralement les Spurs sur ses épaules. Chaque match semble être une nouvelle démonstration de son potentiel illimité. Défense, attaque, lecture du jeu : tout y passe. Même quand l’équipe perd, Wembanyama gagne en expérience et en aura.
Son influence dépasse largement le terrain. Il inspire toute une génération de joueurs français qui arrivent derrière lui. Raynaud, Diawara, Traoré : tous regardent ce que réalise « Wemby » et se disent que tout est possible.
La nouvelle vague française en NBA
Cette saison 2025-2026 marque un tournant historique. Jamais autant de joueurs français n’ont été présents simultanément dans la ligue. Entre les vétérans comme Gobert, les confirmés en difficulté comme Yabusele, et cette nouvelle génération issue des dernières drafts, le basket français vit une période dorée.
Les drafts récentes ont été particulièrement fructueuses. Risacher en n°1, Raynaud en 42e position, Diawara au deuxième tour : les franchises américaines font de plus en plus confiance aux talents formés en France ou en Europe. Cette vague rappelle celle des années 2010 avec Parker, Batum ou Diaw, mais elle semble encore plus dense.
Le défi reste maintenant de transformer ces opportunités en carrières durables. Certains, comme Raynaud, prennent le bon chemin. D’autres, comme Yabusele, doivent surmonter des obstacles inattendus. Mais globalement, le futur s’annonce radieux.
À retenir de cette nuit :
- Maxime Raynaud confirme son statut de titulaire précieux à Sacramento
- Guerschon Yabusele traverse une crise profonde à New York
- Mohamed Diawara profite d’une opportunité inattendue
- Victor Wembanyama reste au-dessus du lot, même dans la défaite
- Nolan Traoré gagne progressivement la confiance de son coach
Cette diversité de situations rend le suivi des Français en NBA passionnant. Chaque nuit apporte son lot de surprises, de confirmations et parfois de déceptions. Mais une chose est sûre : le basket français n’a jamais été aussi bien représenté au plus haut niveau mondial.
La saison est encore longue. Les ajustements, les blessures, les échanges à venir vont encore modifier la donne. Mais cette nuit du 27 décembre 2025 restera comme un parfait résumé de la richesse et de la complexité du parcours des Bleus en NBA. Entre espoirs comblés et situations préoccupantes, le spectacle continue.
Et demain, une nouvelle nuit nous attend déjà. Avec, peut-être, de nouvelles histoires à raconter.









