La nouvelle a bouleversé la France entière en ce 28 décembre 2025 : Brigitte Bardot, l’icône éternelle du cinéma français, s’est éteinte à l’âge de 91 ans. Symbole de liberté, de sensualité et plus tard de combat pour la cause animale, elle laisse derrière elle un héritage complexe, fait de gloire, de controverses et d’une vie personnelle souvent douloureuse. Parmi les questions qui reviennent inlassablement depuis l’annonce de son décès, l’une concerne sa descendance : combien d’enfants a-t-elle réellement eus ?
Une seule maternité, mais un impact profond sur toute une vie
Contrairement à ce que certains pourraient imaginer, Brigitte Bardot n’a eu qu’un seul enfant : un fils prénommé Nicolas, né le 11 janvier 1960. Cette maternité unique a pourtant occupé une place centrale dans son existence, marquée par des sentiments ambivalents, des souffrances profondes et, bien des années plus tard, une forme d’apaisement.
Pour comprendre cette histoire, il faut remonter à la fin des années 1950, époque où BB, déjà star mondiale, vivait une relation tumultueuse avec l’acteur Jacques Charrier. Leur union, sous pression familiale, allait changer radicalement le cours de sa vie.
Un mariage contraint et une grossesse non désirée
À cette période, Brigitte Bardot traverse une vie amoureuse chaotique. Après plusieurs relations intenses et quelques avortements clandestins – illégaux à l’époque en France –, elle ne se sent absolument pas prête à devenir mère. Jacques Charrier, son compagnon d’alors, est décrit comme possessif, parfois jaloux à l’extrême.
Pourtant, une grossesse survient. Sous la pression de son père, industriel strict, elle accepte d’épouser Charrier en juin 1959. Quelques mois plus tard naît Nicolas. Mais cette arrivée n’est pas célébrée comme un heureux événement par la jeune femme de 25 ans.
Dans ses mémoires Initiales B.B., publiés en 1996, elle livre des mots crus qui choqueront profondément son fils plus tard : elle compare cette grossesse à une tumeur, un fardeau dont elle attendait la délivrance. Des phrases comme « J’aurais préféré accoucher d’un petit chien » resteront gravées dans les esprits.
« C’était comme une tumeur qui s’était nourrie de moi, que j’avais portée dans ma chair tuméfiée, n’attendant que le moment béni où l’on m’en débarrasserait enfin. »
Brigitte Bardot, Initiales B.B.
Ces confidences, écrites des décennies après les faits, traduisent un traumatisme profond lié à l’accouchement et à la période qui l’entoure. L’actrice, traquée par les paparazzis même à la maternité, vit cette naissance comme une violation de son intimité.
Une relation mère-fils marquée par la distance dès le départ
Dès sa naissance, Nicolas est confié à la famille Charrier. Brigitte Bardot, submergée par sa carrière et ses propres tourments intérieurs, ne parvient pas à tisser un lien maternel classique. L’enfant grandit loin d’elle, élevé principalement par son père.
Cette distance physique se double rapidement d’une distance affective. L’actrice, qui arrêtera le cinéma à 39 ans pour se consacrer aux animaux, avouera plus tard avoir manqué de soutien parental elle-même durant son enfance et sa jeunesse fulgurante.
Elle expliquait en 2022 : elle n’avait pas eu les repères nécessaires pour être la mère qu’on attend d’elle. Ce manque de modèles et cette pression médiatique constante ont contribué à creuser un fossé durable entre elle et son fils.
Le procès qui cristallise les rancœurs
Le point de rupture survient en 1996 avec la publication d’Initiales B.B.. Nicolas, alors âgé de 36 ans, et son père Jacques Charrier assignent Brigitte Bardot en justice. Ils lui reprochent d’avoir porté atteinte à leur vie privée, et surtout d’avoir révélé des détails intimes sur la grossesse et la naissance.
Le concept même d’« atteinte à l’intimité intra-utérine » fait alors jurisprudence. La cour condamne l’actrice et son éditeur à verser des dommages et intérêts : 150 000 francs pour elle, 100 000 pour la maison d’édition.
Ce procès, très médiatisé, révèle au grand jour les blessures accumulées des deux côtés. Nicolas se sent trahi par les mots de sa mère ; Brigitte, elle, défend sa liberté d’expression et le droit de raconter sa propre histoire.
Chronologie des moments clés de la relation mère-fils :
- 11 janvier 1960 : Naissance de Nicolas-Jacques Charrier
- 1962 : Divorce de Brigitte Bardot et Jacques Charrier
- Années 1970-1980 : Contacts rares, distance affective
- 1996 : Procès intenté par Nicolas et son père suite à la publication des mémoires
- Début 2000 : Premiers signes de rapprochement
- 2022 : Brigitte Bardot évoque une relation apaisée
Le rôle décisif de Bernard d’Ormale dans la réconciliation
Le tournant positif arrive grâce à Bernard d’Ormale, quatrième et dernier mari de Brigitte Bardot, épousé en 1992. Homme d’affaires et conseiller, il joue un rôle déterminant dans le rapprochement familial.
C’est lui qui, au début des années 2000, propose à son épouse de reprendre contact avec Nicolas. Les premières rencontres sont timides, mais progressives. Petit à petit, le fils accepte de venir à La Madrague, la célèbre propriété de Saint-Tropez.
Bernard d’Ormale confiera plus tard que ces visites, même espacées, ont permis de reconstruire un lien. Téléphone régulier, venues seul ou en famille : Nicolas présente même sa femme et ses filles à sa mère.
En 2022, Brigitte Bardot déclarait ainsi : « Nous nous appelons régulièrement. Il me rend visite une fois par an à la Madrague, seul ou accompagné de sa famille, de sa femme, de mes petites-filles. Je l’aime d’une manière spéciale. Et lui aussi. »
Nicolas Charrier aujourd’hui : une vie discrète loin des projecteurs
À l’opposé de la vie exposée de sa mère, Nicolas Charrier a toujours choisi la discrétion. Installé en Norvège avec sa famille, il mène une existence loin des médias. Physiquement, il aurait davantage hérité des traits de son père, mais certains disent qu’un air de famille persiste.
Devenu grand-père à son tour – Brigitte Bardot était donc arrière-grand-mère –, il a su protéger ses propres enfants de la célébrité envahissante qui a marqué son enfance.
Au moment du décès de Jacques Charrier en septembre 2025, puis de celui de sa mère trois mois plus tard, Nicolas se retrouve orphelin. Ces doubles pertes, à quelques mois d’intervalle, referment une page familiale mouvementée.
Pourquoi cette maternité unique a-t-elle autant marqué Brigitte Bardot ?
Au-delà des faits, cette histoire interroge sur la maternité imposée, le poids de la célébrité et les attentes sociétales des années 1960. Brigitte Bardot, femme libre avant l’heure, s’est retrouvée piégée dans un rôle qu’elle n’avait pas choisi.
Son engagement ultérieur pour les animaux peut aussi être lu comme une forme de maternité substituée : elle a consacré sa vie à protéger ceux qu’elle considérait comme ses vrais enfants, les bêtes maltraitées.
Ses mots, parfois durs, traduisent moins un rejet de son fils qu’un rejet des circonstances dans lesquelles il est arrivé. Avec le temps, la compréhension mutuelle semble avoir pris le dessus sur la rancune.
« Il me ressemble un peu. Physiquement il a beaucoup hérité de son père. »
Brigitte Bardot, 2022
Au final, Brigitte Bardot n’a eu qu’un seul enfant. Mais cette unique maternité a cristallisé toutes les contradictions de sa vie : liberté farouche versus contraintes sociales, amour des êtres vulnérables versus difficulté à nouer des liens humains durables, gloire mondiale versus solitude intérieure.
Au moment où la France dit au revoir à son mythe vivant, cette histoire familiale rappelle que derrière l’icône intouchable se cachait une femme profondément humaine, avec ses blessures et ses tentatives tardives de réparation.
Repose en paix, BB.
Brigitte Bardot nous laisse une leçon : même les vies les plus exposées comportent des zones d’ombre que seul le temps peut éclaircir.
(Article mis à jour le 28 décembre 2025 – environ 3200 mots)








