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Microsoft inaugure l’ère du captage massif de CO2

Microsoft conclut le plus gros achat de crédits carbone liés au captage direct du CO2 atmosphérique. Un contrat révolutionnaire avec Occidental Petroleum qui ouvre la voie vers la neutralité carbone des géants de la tech. Voici ce que ça change...

C’est une annonce qui fera date. Microsoft vient de signer le plus important contrat d’achat de crédits carbone jamais réalisé grâce à la technologie de captage direct du CO2 dans l’air (DAC). Le géant informatique s’engage à acheter 500 000 tonnes de crédits d’élimination du dioxyde de carbone sur 6 ans auprès de 1PointFive, une filiale d’Occidental Petroleum.

La course à la neutralité carbone s’accélère

Cet accord intervient alors que les géants de la tech peinent à concilier leurs investissements massifs dans l’intelligence artificielle avec leurs objectifs environnementaux. Microsoft et Google se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, mais leurs émissions de gaz à effet de serre ont bondi ces dernières années, principalement à cause de l’explosion des besoins énergétiques liés à l’entraînement des modèles d’IA.

Pour Michael Avery, PDG de 1PointFive, « la demande d’énergie dans l’industrie technologique augmente et nous pensons que le captage direct de l’air est parfaitement adapté pour éliminer les émissions résiduelles et favoriser la réalisation des objectifs climatiques ». Les crédits carbone achetés par Microsoft permettront de compenser une partie de ses émissions actuelles, en attendant de parvenir à la neutralité.

Amazon aussi mise sur le captage direct du CO2

Microsoft n’est pas le seul à miser sur cette technologie émergente. Amazon avait déjà conclu un accord similaire avec 1PointFive l’an dernier, pour l’achat de 250 000 tonnes de crédits carbone sur 10 ans. Les crédits seront générés par Stratos, la première usine de captage direct du CO2 de 1PointFive, actuellement en construction au Texas.

Le captage direct du CO2, qui permet d’extraire le dioxyde de carbone directement de l’atmosphère, a récemment gagné en popularité auprès des entreprises technologiques.

L’ONU recommande cette solution dans son arsenal contre le réchauffement climatique.

Un procédé encore coûteux et énergivore

Le captage direct de l’air n’en est encore qu’à ses balbutiements. Les experts notent que les grandes entreprises sont prêtes à payer plus de 1000 dollars la tonne de CO2 capturée et stockée sous forme de crédits carbone, soit bien plus que le prix actuel du carbone sur le marché européen (environ 90€/tonne). Un coût qui s’explique par l’intensité énergétique du procédé et les investissements colossaux nécessaires pour déployer cette technologie à grande échelle.

Mais pour atteindre la neutralité carbone, il faudra passer à la vitesse supérieure. Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, il faudrait capter 80 millions de tonnes de CO2 par an dès 2030. Les contrats signés par Microsoft et Amazon ne représentent qu’une goutte d’eau à cette aune. Le chemin sera long, mais les géants de la tech semblent déterminés à ouvrir la voie.

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