Imaginez-vous devant les portes d’un stade lors de la Coupe d’Afrique des Nations, le match a déjà commencé depuis vingt minutes, et soudain, les barrières s’ouvrent pour vous laisser entrer… gratuitement. Ce qui pourrait ressembler à un rêve de supporter fauché est devenu réalité lors de la CAN 2025 organisée au Maroc. Une mesure inattendue qui vise à combler les tribunes clairsemées et qui fait déjà beaucoup parler.
Une Initiative Inédite pour Remplir les Tribunes
Depuis le début de la compétition, certains stades affichent des affluences décevantes, surtout quand l’équipe hôte n’est pas sur le terrain. Pour pallier cela, le comité d’organisation, en accord avec la Confédération africaine de football, a mis en place une règle simple : environ vingt minutes après le coup d’envoi, si les gradins restent trop vides, l’accès devient gratuit pour tous les supporters présents aux abords du stade.
Cette décision, prise pour dynamiser l’ambiance et offrir une meilleure image télévisuelle des matchs, a été appliquée à plusieurs reprises. Elle répond à une problématique récurrente dans les grandes compétitions : les rencontres sans enjeu local ou impliquant des équipes moins populaires peinent parfois à attirer les foules, malgré la passion légendaire du public africain pour le football.
Le résultat ? Des tribunes qui se remplissent progressivement en cours de première période, transformant parfois des ambiances timides en chaleurs collectives dignes des plus grands rendez-vous du continent.
Des Exemples Concrets Qui Parlent d’Eux-Mêmes
Plusieurs matchs ont déjà bénéficié de cette mesure. À Agadir, lors de la confrontation entre l’Égypte et le Zimbabwe, les portes ont été rouvertes peu après le début de la partie. Le public, attendant dehors, a pu rejoindre les gradins sans débourser un dirham.
Le scénario s’est répété le lendemain pour Cameroun-Gabon dans le même stade. Ce qui avait commencé devant des tribunes à moitié vides s’est transformé en une belle fête footballistique. L’affluence finale a atteint plus de 35 000 spectateurs dans un enceinte pouvant en accueillir 45 000. Une progression spectaculaire qui a indéniablement boosté l’atmosphère.
Même surprise à Rabat lors d’Algérie-Soudan. Alors que le match était annoncé complet sur le papier, les organisateurs ont tout de même appliqué la règle, permettant à de nouveaux supporters de rejoindre les rangs. Les images des portes qui s’ouvrent et des fans qui affluent restent parmi les plus marquantes de cette phase de groupes.
Pourquoi Une Telle Mesure Était Nécessaire
Le football africain vit au rythme des passions nationales. Quand le Maroc joue, les stades sont pris d’assaut bien avant le coup d’envoi. Mais dès que l’équipe hôte n’est pas concernée, l’engouement peut retomber brutalement. Facteurs économiques, organisation des transports, prix des billets : plusieurs éléments expliquent ces disparités.
Au-delà de l’aspect financier pour les supporters, cette faible affluence nuit à l’image de la compétition. Les diffuseurs et les sponsors attendent des stades pleins, colorés, bruyants. Des gradins vides en début de match donnent une impression de désintérêt qui ne reflète pas la réalité de la ferveur africaine pour son tournoi continental.
En ouvrant gratuitement les portes, les organisateurs créent un cercle vertueux : plus de monde dans les tribunes signifie plus d’ambiance, ce qui encourage encore plus de spectateurs à rester ou à venir. C’est une réponse pragmatique à un problème visible dès les premiers jours de compétition.
« L’objectif est de faire en sorte que chaque match ressemble à une fête populaire, peu importe les équipes sur le terrain. »
Cette philosophie résume parfaitement l’esprit de cette initiative : démocratiser l’accès au spectacle et garantir que le football reste avant tout un moment de partage.
Les Supporters Divisés Face à Cette Décision
Si beaucoup applaudissent cette mesure généreuse, elle ne fait pas l’unanimité. Les premiers arrivés, ceux qui ont payé leur place et parfois fait la queue pendant des heures, peuvent légitimement se sentir lésés. Pourquoi récompenser ceux qui arrivent en retard au détriment de ceux qui ont joué le jeu dès le début ?
Sur les réseaux sociaux et aux abords des stades, les avis divergent. Certains y voient une belle preuve d’accessibilité au sport, d’autres une injustice envers les supporters les plus fidèles. Ce débat anime les discussions et montre à quel point le football dépasse le simple cadre sportif pour toucher à des questions de fairness et d’organisation.
Il faut aussi souligner le contexte : dans certains pays africains, le pouvoir d’achat limite l’accès aux billets. Offrir cette possibilité gratuite, même partielle, permet à des familles entières ou à des jeunes de vivre l’expérience d’un grand tournoi international qu’ils n’auraient peut-être pas pu s’offrir autrement.
Un Précédent Qui Pourrait Faire École
Cette pratique n’est pas totalement nouvelle dans le monde du football. Certains clubs ou compétitions mineures ont déjà expérimenté des entrées gratuites en cours de match pour remplir les stades. Mais à l’échelle d’une Coupe d’Afrique des Nations, c’est une grande première.
Si l’expérience s’avère globalement positive, elle pourrait inspirer d’autres organisateurs à travers le continent et au-delà. Imaginez des tournois jeunesse, des matchs de qualifications ou même certaines compétitions européennes adopter des mesures similaires pour contrer les affluences décevantes.
Le Maroc, en tant que pays hôte, se positionne ainsi comme un innovateur dans l’organisation de grands événements sportifs. Après avoir brillamment accueilli le Mondial des Clubs ou des matchs internationaux majeurs, le royaume chérifien montre qu’il sait s’adapter aux réalités du terrain.
L’Impact sur l’Ambiance et le Spectacle
L’un des grands gagnants de cette mesure, c’est le spectacle lui-même. Un stade qui se remplit au fil des minutes crée une dynamique particulière. Les joueurs sur le terrain sentent l’énergie monter, les chants et les encouragements gagnent en intensité.
Les téléspectateurs, eux aussi, profitent d’images plus flatteuses. Au lieu de plans larges sur des tribunes dégarnies, ils découvrent progressivement une marée humaine colorée, typique des grandes ambiances africaines. C’est tout le charme de la CAN qui est préservé et même amplifié.
Certains observateurs notent même un effet sur le jeu : des équipes qui démarraient mollement devant peu de public se réveillent parfois avec l’arrivée massive de supporters. Le football, sport éminemment émotionnel, retrouve toute sa saveur.
Vers une CAN Plus Populaire et Accessible
Au-delà de cette mesure ponctuelle, la CAN 2025 interroge sur l’accessibilité du football de haut niveau. Dans un continent où le ballon rond est roi, permettre au plus grand nombre de vivre l’événement en direct reste un défi permanent.
Cette initiative, même si elle ne résout pas tout, envoie un signal fort : le football africain veut rester proche de son public. Entre tradition de ferveur populaire et contraintes modernes d’organisation, trouver le bon équilibre n’est pas simple, mais le Maroc semble sur la bonne voie.
Alors que la compétition avance vers les phases finales, tous les regards restent tournés vers les stades. Chaque match à faible affluence potentielle devient un test grandeur nature de cette politique. Et si, finalement, arriver un peu en retard devenait la nouvelle façon maligne d’assister à la CAN ? Une chose est sûre : le débat est lancé, et il anime passionnément les discussions entre supporters.
La Coupe d’Afrique des Nations 2025 continue de nous surprendre, non seulement par les exploits sur le terrain, mais aussi par les innovations en dehors. Preuve que le football africain sait se réinventer pour rester le tournoi le plus chaleureux et le plus vivant du monde.
En résumé : Une mesure pragmatique qui remplit les stades, divise les opinions mais contribue indéniablement à préserver la magie de la CAN. Le football africain montre une fois de plus qu’il sait s’adapter pour rester au plus près de ses supporters.
Et vous, que pensez-vous de cette ouverture gratuite des stades ? Une bonne idée pour démocratiser l’accès au football ou une injustice pour ceux qui paient leur place ? Le débat reste ouvert, comme les portes de certains stades marocains vingt minutes après le début des matchs.









