Le mois de juin 2024 vient de s’achever sur un terrible constat : pour le 13ème mois consécutif, de nouveaux records de température ont été établis à l’échelle mondiale. Selon l’observatoire européen Copernicus, la température moyenne de l’air à la surface du globe a atteint 16,66°C, un niveau jamais enregistré depuis le début des relevés météorologiques. Plus alarmant encore, cela fait maintenant 12 mois d’affilée que le réchauffement climatique dépasse le seuil critique de + 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Ces chiffres ne font que confirmer l’accélération dramatique du dérèglement climatique et ses conséquences dévastatrices aux quatre coins de la planète.
Des canicules meurtrières d’une ampleur inédite
Si l’Europe de l’Ouest a été relativement épargnée en ce mois de juin, d’autres régions du globe ont été frappées de plein fouet par des vagues de chaleur d’une intensité et d’une durée sans précédent. En Inde, une canicule interminable a provoqué une véritable hécatombe, fauchant des centaines de vies. Les pèlerins rassemblés à La Mecque en Arabie Saoudite ont également payé un lourd tribut à des températures infernales, avec plus d’un millier de morts recensés.
Notre maison brûle et nous regardons ailleurs.
Jacques Chirac, ancien président français, lors du sommet de la Terre en 2002
Loin d’être isolés, ces drames sont symptomatiques de l’emballement de la machine climatique. Du Canada au Brésil en passant par le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, la fournaise a sévi partout, pulvérisant les normales saisonnières. Des mégafeux d’une virulence rare ont également ravagé de nombreuses régions, libérant des quantités astronomiques de CO2 dans l’atmosphère et accélérant encore le réchauffement.
Le cercle vicieux du dérèglement climatique
Chaque dixième de degré gagné accentue la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes : canicules, sécheresses, inondations, ouragans… Un cercle vicieux qui s’auto-alimente et menace l’équilibre de nombreux écosystèmes ainsi que la santé et la sécurité alimentaire de milliards d’êtres humains. Selon les scientifiques, certains points de bascule irréversibles pourraient même être franchis bien plus tôt que prévu, comme la fonte des calottes glaciaires ou le dépérissement de la forêt amazonienne.
Face à cette spirale destructrice, une prise de conscience et des actions radicales s’imposent de toute urgence. Diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2030, comme le préconise le GIEC, relève presque de la mission impossible. Mais l’humanité n’a plus le choix : c’est une question de survie. Les événements météo extrêmes de juin 2024 sont un énième signal d’alarme. Il est temps d’ouvrir les yeux et de réagir, avant qu’il ne soit trop tard.
Des solutions existent, il faut les mettre en œuvre maintenant
Malgré l’ampleur de la tâche, des leviers d’action existent pour inverser la tendance. Le déploiement massif des énergies renouvelables, l’électrification des transports, la rénovation thermique des bâtiments, la préservation et la restauration des puits de carbone naturels (forêts, zones humides, océans…) ou encore le développement d’une agriculture plus durable et moins émettrice sont autant de solutions à notre portée. Encore faut-il une volonté politique et un engagement collectif à la hauteur des enjeux.
Il n’est pas trop tard pour éviter le pire, mais il n’y a pas une minute à perdre.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU
- Chaque citoyen peut aussi agir à son niveau, en adoptant des modes de vie et de consommation plus sobres et durables
- Les entreprises doivent accélérer leur transition bas-carbone et intégrer les enjeux climatiques au cœur de leur stratégie
- Les gouvernements doivent prendre des mesures fortes et contraignantes pour réorienter les flux financiers vers une économie décarbonée
Les records de juin 2024 sont un ultime avertissement. Ne pas réagir condamnerait l’humanité à subir un emballement incontrôlable du climat aux conséquences cataclysmiques. Inversement, une mobilisation générale et immédiate permettrait encore d’écrire un autre avenir. Un avenir où notre maison commune ne brûlerait plus, mais retrouverait un équilibre durable pour les générations futures. Le chemin est étroit et semé d’embûches, mais il existe. A nous tous de l’emprunter avant qu’il ne soit trop tard.
Sources : Copernicus, GIEC, ONU, presse internationale