Imaginez-vous en 2032, au cœur de Rome, dans une arène flambant neuve où résonnent les chants des tifosi giallorossi. Les projecteurs s’allument, la foule se lève, et l’histoire du football italien s’écrit dans un écrin d’architecture à la fois millénaire et futuriste. Ce rêve, longtemps repoussé, semble enfin prendre forme avec une annonce qui fait vibrer la capitale italienne en cette fin d’année 2025.
Un nouveau chapitre pour l’AS Rome et le football italien
Ce mardi 24 décembre 2025, l’AS Rome a officiellement franchi une étape majeure. Le club a déposé le projet de faisabilité technique et économique de son futur stade. Situé dans le quartier nord-est de Pietralata, cette future enceinte représente bien plus qu’un simple équipement sportif : elle incarne l’ambition d’un club historique de s’affranchir des contraintes du partage et de s’offrir une véritable identité propre.
Depuis des décennies, la Roma et la Lazio se partagent le mythique Stadio Olimpico. Si ce stade a vu passer des soirées européennes mémorables, il souffre aujourd’hui des stigmates du temps. Obsolète pour beaucoup, inadapté aux exigences modernes du football spectacle, il ne répond plus totalement aux attentes d’un grand club européen au XXIe siècle.
Pietralata : le futur écrin giallorosso
Le choix de Pietralata n’est pas anodin. Ce quartier en pleine mutation offre à la fois de l’espace et une localisation stratégique au nord-est de Rome. Loin du tumulte touristique du centre historique, il permettra de créer un véritable pôle dédié au football tout en restant connecté au cœur de la ville.
Le projet mise sur une identité forte : une architecture iconique qui puise son inspiration dans la grande tradition romaine tout en adoptant des lignes résolument contemporaines. Colonnes stylisées, arches revisitées, matériaux nobles et éclairage soigné… l’objectif est clair : créer un lieu qui raconte une histoire dès le premier regard.
« Une architecture iconique inspirée par la tradition romaine, avec des lignes modernes et un lien fort avec le territoire local »
Extrait du communiqué officiel du club
Ce n’est pas seulement une question d’esthétique. Le club a également intégré dans son dossier une réflexion complète sur la mobilité urbaine. Amélioration des accès, transports en commun renforcés, parkings mieux pensés… autant de points qui visent à réduire l’impact sur les habitants du quartier et à faciliter l’expérience des supporters.
L’Euro 2032 comme horizon symbolique
Le calendrier n’est pas innocent. L’Italie et la Turquie co-organisent l’Euro 2032. Pour décrocher des matchs de cette compétition majeure, la péninsule doit présenter des infrastructures à la hauteur. Or, le constat est sévère : la plupart des stades italiens datent d’une autre époque.
Depuis la Coupe du Monde 1990, très peu de nouvelles enceintes ont vu le jour dans le pays. À l’exception notable du Juventus Stadium (aujourd’hui Allianz Stadium) inauguré en 2011, l’Italie stagne dans le domaine des infrastructures sportives. Cette situation crée une véritable urgence à quelques années seulement de l’événement continental.
- Seulement 1 stade vraiment moderne et 100% dédié à un club depuis 35 ans
- De nombreux stades publics vieillissants et mal entretenus
- Des lenteurs administratives légendaires qui freinent les projets
Face à cette situation, les autorités italiennes ont réagi en nommant un commissaire extraordinaire spécialement chargé des stades. Sa mission ? Accélérer les procédures, lever les obstacles bureaucratiques et permettre à l’Italie de présenter cinq enceintes dignes d’un Euro.
Pourquoi la Roma veut absolument son propre stade
Posséder son propre stade est devenu un avantage compétitif majeur dans le football moderne. Meilleure expérience spectateur, recettes billetterie optimisées, naming rights plus rémunérateurs, merchandising sur place, événements toute l’année… la liste des bénéfices est longue.
Pour la Roma, dirigée par la famille Friedkin depuis 2020, ce projet s’inscrit dans une stratégie globale d’élévation du club. Après avoir investi dans l’équipe première, dans la formation et dans l’image internationale, le stade représente la prochaine grande étape.
Sortir du Stadio Olimpico partagé, c’est aussi affirmer une identité distincte de celle de la Lazio. Dans une ville où la rivalité entre les deux clubs est viscérale, disposer de son propre temple constitue un symbole fort de puissance et d’indépendance.
Les défis qui restent à relever
Si le dépôt du projet marque une avancée considérable, le chemin est encore long. Après cette étape de faisabilité vient le projet exécutif, puis les autorisations définitives, les appels d’offres, les travaux… En théorie, le stade pourrait être opérationnel pour l’été 2032. En pratique, les précédents italiens invitent à la prudence.
Parmi les obstacles récurrents :
- Les contraintes environnementales et urbanistiques très strictes à Rome
- Les oppositions potentielles des riverains
- Les questions de financement (le projet est estimé à plusieurs centaines de millions d’euros)
- La coordination entre le club, la municipalité et l’État
Malgré ces défis, l’optimisme domine au sein du club. Les Friedkin ont démontré depuis leur arrivée qu’ils savaient mener des projets d’envergure et faire preuve de patience stratégique.
Un projet qui dépasse le cadre sportif
Au-delà du football, ce futur stade pourrait devenir un véritable moteur économique et culturel pour le quartier de Pietralata. Restaurants, boutiques, musée du club, espaces événementiels… les projets annexes pullulent déjà dans l’esprit des concepteurs.
Il s’agit également de créer un lieu de vie à part entière, ouvert 365 jours par an, et non plus seulement les jours de match. Cette approche « stade-village » est désormais la norme dans les grands championnats européens.
Le projet s’inscrit enfin dans une mouvance plus large de modernisation du football italien. Après des années de sous-investissement chronique dans les infrastructures, plusieurs clubs ont compris que leur compétitivité passait aussi par la qualité de leur outil de travail.
Vers une nouvelle ère pour le football transalpin ?
Si le projet de l’AS Rome aboutit dans les délais espérés, il pourrait faire office de locomotive pour d’autres clubs italiens. Milan, Naples, la Fiorentina… plusieurs formations rêvent elles aussi d’un stade moderne et 100% dédié.
L’Euro 2032 représente peut-être l’ultime opportunité pour l’Italie de rattraper son retard en matière d’infrastructures sportives. Les regards sont donc braqués sur Rome, et plus particulièrement sur Pietralata, où pourrait naître l’un des plus beaux stades d’Europe dans les prochaines années.
Pour les tifosi romanisti, l’attente a été longue. Très longue. Mais aujourd’hui, pour la première fois depuis des décennies, l’espoir est plus tangible que jamais. Le futur de la Roma s’écrit peut-être à Pietralata, et il s’annonce flamboyant.
Et vous, que pensez-vous de ce projet ? Un vrai tournant pour le football italien ou encore une belle promesse qui risque de s’enliser dans les méandres administratifs ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : l’AS Rome a décidé de prendre son destin en main.
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