Imaginez un continent entier confronté à une vague massive de migrations forcées, à des ports transformés en plaques tournantes du trafic de drogue, et à une violence qui ronge les sociétés autrefois paisibles. C’est dans ce contexte tendu que José Antonio Kast, tout juste élu président du Chili, a choisi l’Équateur comme destination pour l’une de ses premières visites officielles à l’étranger. Une rencontre symbolique, chargée de promesses de coopération face à des menaces communes.
Une Alliance Stratégique pour la Sécurité Régionale
Le mardi 23 décembre 2025, le président élu du Chili s’est déplacé à Quito pour dialoguer avec Daniel Noboa, le chef d’État équatorien. Cette visite intervient peu après le triomphe électoral de Kast le 14 décembre, et fait suite à un déplacement en Argentine auprès de Javier Milei. Ces choix ne sont pas anodins : ils dessinent les contours d’une nouvelle dynamique régionale portée par des leaders aux convictions fermes sur la sécurité et l’ordre.
Les deux hommes partagent une vision commune sur plusieurs défis majeurs. Ils ont échangé sur les moyens de combattre efficacement le narcotrafic, le crime organisé et l’immigration clandestine. Des sujets brûlants qui touchent directement leurs nations et l’ensemble de l’Amérique du Sud.
La Crise Vénézuélienne au Cœur des Discussions
L’un des points centraux a été la situation au Venezuela. José Antonio Kast a insisté sur l’urgence d’une réaction collective face à ce qu’il qualifie de dictature, responsable d’avoir poussé plus de huit millions de personnes à l’exil. Ces migrations massives impactent lourdement les pays voisins, dont le Chili et l’Équateur.
En conférence de presse, le leader chilien a déclaré : « Il est très important que nous cherchions tous ensemble à résoudre le problème que pose aujourd’hui un pays comme le Venezuela, sous une dictature, qui a poussé plus de huit millions de personnes à quitter leur patrie pour se rendre dans différents pays. » Il a ajouté que le continent doit réagir de manière concertée à cette crise humanitaire et sécuritaire.
Du côté équatorien, environ 440 000 Vénézuéliens résident sur le territoire, dont une majorité – 60 % selon les estimations de l’ONU – en situation irrégulière. Au Chili, ce sont quelque 300 000 personnes, principalement vénézuéliennes, qui se trouvent dans une position similaire. Ces chiffres illustrent l’ampleur du phénomène et ses répercussions sociales et économiques.
Le continent doit, d’une manière ou d’une autre, réagir à cette situation.
José Antonio Kast
Kast a même proposé une idée concrète : la mise en place d’un corridor humanitaire de retour, coordonné avec d’autres dirigeants régionaux, pour faciliter le rapatriement volontaire vers les pays d’origine. Une mesure qui vise à humaniser le processus tout en restaurant l’ordre aux frontières.
La Lutte Implacable contre le Narcotrafic
L’Équateur, jadis considéré comme un havre de paix en Amérique latine, traverse aujourd’hui une période de violence inédite. Les ports de Guayaquil et de Manta sont devenus des points névralgiques pour l’exportation de cocaïne produite en Colombie et au Pérou, les deux plus grands producteurs mondiaux.
Cette transformation a fait du pays un terrain de guerre entre gangs rivaux, avec des pics historiques d’insécurité. Daniel Noboa mène une bataille acharnée contre ces réseaux criminels, et José Antonio Kast a exprimé son soutien total à ces efforts.
Les deux présidents ont convenu de renforcer leur coopération en matière de sécurité. Kast, connu pour ses positions ultraconservatrices, voit en Noboa un allié précieux dans cette lutte. « Nous avons des thèmes communs, comme la lutte contre la pauvreté, le crime organisé, l’immigration clandestine, et la manière dont nous pouvons faire en sorte que nos pays renouent avec la croissance ensemble », a-t-il confié à l’issue de l’entretien.
Cette alliance s’inscrit dans une tendance plus large : plusieurs pays de la région optent pour des politiques fermes face au crime transnational. Le Chili, sous la future présidence de Kast, pourrait adopter des mesures similaires à celles mises en œuvre en Équateur, comme le déploiement militaire ou des opérations ciblées contre les organisations criminelles.
- Renforcement des contrôles aux frontières
- Échanges d’informations entre services de renseignement
- Coordination pour démanteler les routes du narcotrafic
- Soutien mutuel dans les forums internationaux
Ces pistes de collaboration pourraient marquer un tournant dans la gestion régionale de ces fléaux.
Des Thèmes Communs pour une Croissance Partagée
Au-delà de la sécurité, les discussions ont porté sur des enjeux économiques. Comment relancer la croissance dans des contextes marqués par l’instabilité ? Les deux leaders partagent l’idée que la paix sociale est une condition préalable au développement.
En luttant contre la pauvreté – souvent exploitée par les réseaux criminels pour recruter – et en sécurisant les territoires, ils espèrent créer un environnement favorable aux investissements et à la création d’emplois. Une vision pragmatique qui place la sécurité au centre de la prospérité.
Kast, qui soutient toute initiative visant à mettre fin à la dictature vénézuélienne, voit dans cette coopération bilatérale un modèle à étendre. Sa visite en Équateur renforce les liens avec des gouvernements alignés sur des valeurs conservatrices et libérales en économie.
Les Défis d’une Immigration Irrégulière Massive
L’immigration illégale n’est pas seulement un enjeu humanitaire ; elle pose des questions de souveraineté et de capacité d’accueil. Les flux en provenance du Venezuela ont saturé les systèmes d’intégration dans plusieurs pays.
Au Chili, l’arrivée massive de migrants a été associée à une hausse de la délinquance, un thème central dans la campagne de Kast. En Équateur, la présence irrégulière complique la gestion de la sécurité intérieure.
Les solutions évoquées passent par une approche régionale : régularisation sélective, expulsions pour les cas delinquants, et pression internationale sur le régime vénézuélien pour qu’il assume ses responsabilités.
Points clés de la rencontre :
- Coordination contre le narcotrafic transfrontalier
- Proposition d’un corridor humanitaire pour le retour des migrants
- Soutien chilien à la stratégie sécuritaire équatorienne
- Volonté commune de relancer la croissance économique
Cette rencontre illustre une nouvelle ère dans les relations bilatérales entre le Chili et l’Équateur.
Perspectives pour l’Amérique Latine
En se rapprochant de leaders comme Noboa et Milei, Kast positionne le Chili dans un bloc régional favorable à des politiques de fermeté. Cette dynamique pourrait influencer d’autres nations confrontées aux mêmes problèmes.
La crise vénézuélienne reste le catalyseur principal. Tant que la situation politique là-bas ne s’améliore pas, les flux migratoires et les activités criminelles liées continueront d’affecter les voisins.
Les déclarations de Kast sur le soutien à toute mesure mettant fin à la dictature montrent une ligne dure, partagée par plusieurs gouvernements de la région.
À long terme, cette coopération pourrait mener à des accords multilatéraux plus ambitieux, impliquant peut-être d’autres pays comme la Colombie ou le Pérou, directement concernés par la production de cocaïne.
Pour l’instant, cette visite marque un signal fort : l’Amérique latine ne restera pas passive face à ces menaces existentielles.
Nous avons des thèmes communs […] et la manière dont nous pouvons faire en sorte que nos pays renouent avec la croissance ensemble.
José Antonio Kast
Cette alliance naissante entre Kast et Noboa pourrait redessiner les équilibres régionaux en matière de sécurité et de migration.
Les mois à venir diront si ces engagements se traduisent en actions concrètes. Une chose est sûre : les citoyens des deux pays attendent des résultats tangibles pour retrouver sérénité et prospérité.
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