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Drame à Ajaccio : Un Homme Armé Abattu par la Police

Le 20 décembre 2025, le cours Napoléon à Ajaccio bascule dans le chaos : un homme armé d’un couteau menace passants et commerçants avant d’être abattu par la police. Derrière ce drame, un parcours troublé, des faux papiers belges et des antécédents psychiatriques lourds. La famille porte plainte depuis le Sénégal… Que s’est-il vraiment passé ?

Imaginez une matinée ordinaire dans le centre-ville d’Ajaccio, sous un soleil corse qui réchauffe les façades historiques. Soudain, la quiétude explose : un homme armé d’un couteau court le long du cours Napoléon, menaçant passants et commerçants. En quelques minutes, la police intervient et ouvre le feu. L’individu s’effondre, mortellement touché. Ce scénario, digne d’un film dramatique, s’est produit le 20 décembre 2025 et continue de susciter émotions et interrogations.

Un drame qui secoue la ville d’Ajaccio

Ce samedi de décembre, peu avant midi, le cœur de la préfecture corse est devenu le théâtre d’une scène de grande violence. Un jeune homme de 26 ans, particulièrement grand et agile, circule d’abord en trottinette avant d’abandonner son engin pour semer la panique à pied. Armé d’un long couteau de cuisine, il menace plusieurs personnes dans des commerces et bars du quartier.

Les témoins décrivent un individu en pleine crise, imprévisible et déterminé. Il entre dans un bar, exhibe son arme, puis poursuit sa course folle sur le cours Napoléon. Les policiers, alertés rapidement, tentent de l’encercler. Deux tirs de taser restent sans effet. L’homme charge alors un agent, le repousse violemment et continue de brandir son couteau.

C’est à ce moment précis qu’un policier fait usage de son arme de service. Trois coups de feu retentissent. L’agresseur s’écroule, grièvement blessé. Malgré l’intervention rapide des secours, il décède sur place. Aucun passant ni commerçant n’est blessé physiquement, mais le choc psychologique est immense pour tous les témoins.

Le déroulement précis des faits

Les éléments recueillis permettent de reconstituer assez précisément la séquence des événements. L’homme commence sa matinée par des altercations dans le quartier Saint-Jean, puis descend vers le centre-ville. Il s’en prend successivement à deux bars du cours Napoléon, où il montre son couteau et profère des menaces.

Un courageux témoin civil décide d’intervenir. Voyant l’homme trébucher après avoir été heurté par une table lancée pour le déséquilibrer, il s’approche et parvient à lui faire lâcher l’arme en frappant ses mains. Mais l’individu reprend rapidement ses esprits et continue de résister aux forces de l’ordre.

Les policiers, confrontés à une menace immédiate et persistante, n’ont plus d’autre option que l’usage de l’arme létale. Le maire d’Ajaccio se rend sur place peu après les faits. Le cours Napoléon reste bouclé plusieurs heures, le temps pour les enquêteurs de procéder aux constatations d’usage.

Qui était Mouhamed Gueye ?

L’homme abattu se nommait Mouhamed Gueye. Âgé de 26 ans, il était de nationalité sénégalaise. Entré en France en septembre 2020 avec un visa étudiant pour suivre des études en génie électronique, il avait vu son titre de séjour renouvelé en 2023.

Son parcours professionnel était modeste mais régulier : commis de cuisine en Haute-Corse en 2023 et 2024, puis à Ajaccio depuis mai 2025. Il travaillait dans plusieurs établissements de restauration et envisageait apparemment de remonter à Paris prochainement.

Mais derrière cette apparence de vie ordinaire se cachait une réalité bien plus complexe. Mouhamed Gueye était sans domicile fixe au moment des faits et présentait de sérieux antécédents psychiatriques. Il avait été hospitalisé à plusieurs reprises dans des établissements parisiens.

L’épisode le plus marquant remonte à mars 2025 : une hospitalisation sous contrainte pour une psychose évoluant sur un fond de polytoxicomanie. Déjà en janvier 2025, il avait été interpellé à La Courneuve pour menaces avec arme. Porteur d’un couteau à l’époque, il avait résisté à son interpellation. Sa garde à vue avait été levée pour incompatibilité médicale, avec orientation vers une hospitalisation d’office.

La découverte des faux papiers belges

Dans les premières heures suivant le drame, l’homme est présenté comme de nationalité belge, en raison des documents trouvés sur lui. Très vite, les vérifications approfondies révèlent qu’il s’agissait d’une fausse carte d’identité belge.

Cette découverte soulève immédiatement de nombreuses questions sur le contrôle des identités et la circulation des faux documents en Europe. Comment un individu porteur de tels papiers a-t-il pu rester plusieurs années sur le territoire français sans que cette anomalie ne soit détectée plus tôt ?

L’ouverture d’une information judiciaire va précisément permettre d’éclaircir ce point, parmi beaucoup d’autres. Les enquêteurs vont devoir retracer le parcours administratif complet de Mouhamed Gueye depuis son arrivée en France.

La réaction de la famille au Sénégal

Depuis Dakar, les parents de Mouhamed Gueye vivent un véritable cauchemar. Père proviseur de lycée et père de huit enfants, le couple tente de comprendre ce qui est arrivé à leur fils aîné.

Ils confirment son internement psychiatrique début 2025 à Paris, tout en affirmant ignorer les raisons précises de cette hospitalisation. Très rapidement, ils décident de porter plainte pour homicide volontaire aggravé.

Représentés par une avocate ajaccienne, ils attendent les documents nécessaires (livret de famille, procuration) pour formaliser leur plainte. Leur objectif premier : obtenir la vérité sur les circonstances exactes de la mort de leur fils et, dans un second temps, pouvoir organiser son inhumation.

« Avant tout, nous voulons savoir ce qu’il s’est passé »

Le père de Mouhamed Gueye

Les questions soulevées par ce drame

Au-delà du caractère tragique de l’événement, cette affaire met en lumière plusieurs problématiques de société. Tout d’abord, la prise en charge des troubles psychiatriques sévères, surtout lorsqu’ils s’accompagnent de polytoxicomanie.

Comment un individu suivi pour psychose et déjà interpellé armé a-t-il pu se retrouver seul dans la rue, en capacité de nuire ? Le suivi médical post-hospitalisation a-t-il été suffisant ? Ces questions reviennent régulièrement dans les débats sur la santé mentale en France.

Ensuite, la question des faux documents d’identité. La circulation de papiers belges contrefaits pose un problème de sécurité majeur. Elle interroge aussi sur l’efficacité des contrôles aux frontières et lors des renouvellements de titres de séjour.

Enfin, l’usage de l’arme létale par la police. Dans quelles circonstances exactes les forces de l’ordre peuvent-elles ouvrir le feu ? La doctrine française est claire : face à une menace imminente et sans autre moyen de neutralisation possible. Ici, les tirs de taser ayant échoué et l’homme continuant à charger, les policiers semblent avoir agi dans le cadre légal. L’enquête le confirmera ou non.

Le contexte corse et la sécurité publique

Ajaccio, comme de nombreuses villes françaises, connaît une augmentation des actes de violence commis par des personnes en crise psychiatrique. Le sentiment d’insécurité grandit chez les commerçants et les habitants du centre-ville.

Ce drame rappelle d’autres interventions similaires ces dernières années, où des individus armés et déséquilibrés ont forcé les policiers à faire usage de leurs armes. Chaque fois, le débat resurgit : comment mieux prévenir ces situations extrêmes ?

Renforcer les moyens de la psychiatrie publique, améliorer le suivi des sorties d’hospitalisation, mieux former les forces de l’ordre à la gestion des crises psychiatriques : autant de pistes régulièrement évoquées mais dont la mise en œuvre reste lente.

Points clés de l’affaire :

  • 20 décembre 2025 – cours Napoléon, Ajaccio
  • Homme de 26 ans, Sénégalais, porteur de faux papiers belges
  • Antécédents psychiatriques graves (psychose, polytoxicomanie)
  • Menaces avec couteau dans plusieurs commerces
  • Intervention policière : taser inefficace → 3 tirs létaux
  • Aucun blessé parmi les civils
  • Plainte de la famille pour homicide volontaire aggravé

Vers une vérité judiciaire

L’ouverture d’une information judiciaire marque le début d’une enquête approfondie. Deux volets principaux vont être examinés : les circonstances exactes de l’intervention policière et le parcours complet de Mouhamed Gueye en France.

Les vidéos de surveillance, les témoignages, les expertises balistiques et médicales vont être scrutés. L’autopsie permettra de confirmer les causes du décès et l’éventuelle présence de substances dans l’organisme.

La plainte déposée par la famille sera jointe au dossier. Elle permettra aux parents d’avoir accès à certaines pièces et de faire valoir leurs questions. Le débat sur la légitime défense des policiers sera au cœur des investigations.

Ce drame humain, aux multiples facettes, illustre la complexité des situations auxquelles sont confrontés quotidiennement les forces de l’ordre. Il rappelle aussi la nécessité d’une prise en charge renforcée des troubles psychiatriques graves pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.

À Ajaccio, la vie a repris son cours, mais le souvenir de cette matinée chaotique reste vif. Entre compassion pour la famille endeuillée et reconnaissance envers les policiers ayant protégé la population, les habitants oscillent entre émotions contradictoires. L’enquête dira le dernier mot.

(Article mis à jour avec les dernières informations disponibles au 23 décembre 2025)

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