Imaginez une usine immense, où des milliers de mains expertes roulent patiemment les feuilles de tabac pour créer certains des cigares les plus prestigieux au monde. Soudain, tout s’arrête. Non pas à cause d’une grève ou d’une catastrophe naturelle, mais en raison de décisions prises à des milliers de kilomètres, dans les bureaux du Trésor américain. C’est exactement ce qui arrive aujourd’hui en République dominicaine.
Une Géante de l’Industrie du Cigare Paralysée par des Sanctions
Tabacalera de Garcia, située en République dominicaine, est l’une des plus grandes fabriques de cigares sur la planète. Employeur majeur du pays, elle produit des marques renommées destinées principalement au marché américain. Pourtant, depuis plusieurs mois, l’activité y est fortement réduite. La raison ? Des sanctions imposées par les États-Unis à l’un de ses actionnaires indirects.
Cette situation illustre parfaitement comment des affaires internationales peuvent avoir des répercussions concrètes et immédiates sur des économies locales. Des travailleurs se retrouvent dans l’incertitude, et une industrie entière retient son souffle.
Qui est l’Actionnaire au Cœur de la Controverse ?
Au centre de cette tempête se trouve Chen Zhi, un homme d’affaires britannico-cambodgien d’origine chinoise. Fondateur de Prince Group, un puissant conglomérat au Cambodge, il est accusé par la justice américaine d’avoir supervisé des centres où des victimes de trafic humain étaient contraintes de participer à des escroqueries en ligne.
Ces accusations graves, formulées en octobre, ont conduit à son inculpation. Chen Zhi serait actuellement en fuite. Mais au-delà de ces allégations criminelles, c’est sa position d’actionnaire majoritaire dans Allied Cigar Corporation – la maison mère de Tabacalera – qui crée aujourd’hui des vagues dans l’industrie du tabac premium.
Les sanctions américaines visent directement les intérêts financiers de cet homme d’affaires. Elles bloquent toute transaction avec les entités qu’il contrôle, rendant impossible l’exportation vers les États-Unis des cigares produits par Tabacalera de Garcia.
Les Conséquences Directes sur l’Usine Dominicaine
Le groupe espagnol Tabacalera, propriétaire de l’usine dominicaine, a confirmé que l’établissement est « affecté » par ces mesures. Selon un responsable de la communication, l’entreprise a dû adapter temporairement ses niveaux d’activité et d’emploi.
Sur place, la réalité est encore plus frappante. Un ancien directeur de l’usine, qui y a passé près de trente ans, décrit une production réduite à peau de chagrin. L’usine fonctionnerait actuellement avec seulement 20 % de son personnel habituel.
« Cela fait des mois que les conteneurs ne peuvent pas entrer aux États-Unis. »
Cette phrase résume la crise. Sans accès au marché américain, principal débouché pour ces cigares haut de gamme, produire devient inutile. Les stocks s’accumulent, les commandes sont suspendes, et l’avenir reste incertain.
Les employés vivent dans l’angoisse. Beaucoup ont été invités à revenir fin janvier 2026 pour connaître la suite des événements. Cette attente prolongée crée une nervosité palpable parmi les familles qui dépendent de ces salaires.
Un Historique Récent qui Rend la Situation Plus Complexe
Pour comprendre comment on en est arrivé là, il faut remonter à 2020. À cette époque, Tabacalera change de mains. Longtemps détenue par le groupe britannique Imperial Brands, elle est cédée à un consortium d’investisseurs asiatiques regroupés sous Allied Cigar Corporation.
Cette transaction semblait alors ouvrir un nouveau chapitre prometteur pour l’usine dominicaine. Personne n’imaginait que, quelques années plus tard, les liens avec Chen Zhi mettraient toute l’opération en péril.
Aujourd’hui, des documents circulent montrant la structure complexe de l’actionnariat. Chen Zhi apparaît comme le bénéficiaire principal à travers un réseau de sociétés basées en Europe, en Asie et aux Caraïbes.
Les Efforts pour Résoudre la Crise
Face à cette impasse, le groupe Tabacalera exprime l’espoir d’une normalisation rapide. Des mesures sont en cours pour écarter complètement Chen Zhi des opérations.
Les actionnaires minoritaires, Horizon Glory et Digital Harvest, poussent activement pour le rachat de sa participation. Cette opération permettrait une séparation totale et définitive avec l’homme d’affaires controversé.
« Des mesures nécessaires sont en train d’être prises pour garantir que Chen Zhi soit complètement écarté de nos opérations. »
Cette déclaration officielle montre la détermination du groupe à sauver l’entreprise. Mais le processus pourrait prendre du temps, dans un contexte où chaque jour compte pour les travailleurs dominicains.
Des Répercussions Internationales Plus Larges
Les États-Unis ne sont pas les seuls à avoir réagi. La Grande-Bretagne a également pris des mesures en gelant des actifs commerciaux et immobiliers liés à Chen Zhi, pour une valeur dépassant les 130 millions de dollars.
Cette coordination transatlantique souligne la gravité des accusations portées contre le magnat. Elle renforce aussi l’isolement financier des entités qu’il contrôle, compliquant d’autant plus la situation de Tabacalera.
Même en Europe, des traces de cette structure actionnariale complexe émergent. Des organigrammes circulant dans certains milieux d’affaires montrent comment les intérêts de Chen Zhi s’étendent à travers plusieurs continents.
L’Impact sur l’Économie Dominicaine
En République dominicaine, Tabacalera de Garcia n’est pas qu’une usine parmi d’autres. C’est l’un des plus grands employeurs privés du pays. Des milliers de familles dépendent directement ou indirectement de son activité.
La réduction drastique de la production risque d’avoir des effets en cascade. Fournisseurs de tabac, transporteurs, commerces locaux : toute une chaîne économique est touchée par ce ralentissement brutal.
Le secteur des cigares premium représente une part importante des exportations dominicaines vers les États-Unis. Cette crise met en lumière la vulnérabilité de certaines industries face aux décisions géopolitiques et aux sanctions internationales.
À retenir : Une affaire criminelle au Cambodge peut paralyser une usine aux Caraïbes et priver le marché américain de ses cigares préférés. La globalisation a aussi ses revers inattendus.
Vers une Issue Positive ?
Tout n’est pas perdu. Le groupe Tabacalera reste confiant dans une résolution prochaine. Le rachat de la participation de Chen Zhi par les actionnaires minoritaires pourrait tout changer.
Si cette opération aboutit, l’usine pourrait reprendre son rythme normal. Les conteneurs bloqués repartiraient vers les États-Unis, les employés retrouveraient leur poste, et la production recommencerait à plein régime.
Mais en attendant, l’incertitude plane. Les travailleurs dominicains, maîtres dans l’art ancestral du roulage de cigares, espèrent que 2026 marquera le retour à la normale.
Cette histoire rappelle que derrière chaque cigare se cache non seulement un savoir-faire unique, mais aussi une chaîne humaine complexe, sensible aux soubresauts du monde.
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