Imaginez-vous au départ d’une manche de slalom, le cœur qui bat la chamade, les piquets qui défilent à toute vitesse et cette sensation unique de glisser sur une neige parfaite. Ce lundi 22 décembre 2025, c’est exactement ce que Clément Noël a vécu sur la mythique piste de la Gran Risa à Alta Badia. Le Français a tout simplement dominé la première manche, laissant derrière lui les meilleurs spécialistes mondiaux.
Une performance de haute volée sur la Gran Risa
Sur un tracé jugé relativement accessible, avec seulement deux abandons parmi les trente premiers dossards, Clément Noël a sorti une manche d’anthologie. Précis, fluide, sans la moindre faute, il a signé le chrono de référence, devançant de seulement neuf centièmes le Norvégien Atle Lie McGrath et de vingt-six centièmes le Suisse Loïc Meillard. Une avance mince, mais qui prouve une fois de plus la maîtrise du champion olympique en titre.
Ce qui frappe dans cette performance, c’est la sérénité affichée par le Vosgien. Malgré une neige accrochante et pas particulièrement rapide, il a su trouver le bon rythme, alternant des trajectoires parfaites sans jamais forcer. Un contrôle total qui lui permet d’aborder la seconde manche avec confiance, même si la bataille s’annonce serrée.
« Tout est ouvert pour la deuxième manche »
« J’ai eu de très bonnes sensations. La neige était accrochante, pas très rapide, et il n’était pas facile de trouver le bon rythme. Parfois je tournais un peu trop, parfois pas assez. Mais je suis satisfait de ma manche, tout est ouvert pour la deuxième, c’est serré au classement et ce sera une grosse bataille. »
Ces mots, prononcés juste après sa descente, en disent long sur l’état d’esprit du skieur français. Pas question de crier victoire trop tôt : Noël sait que dans le slalom, tout peut basculer en une fraction de seconde lors de la seconde manche.
Un classement ultra-serré : treize skieurs dans la même seconde
La première manche a été d’une densité exceptionnelle. Treize concurrents se tiennent dans la même seconde que le leader français. Une telle concentration au sommet illustre parfaitement le niveau actuel du slalom masculin mondial. Derrière les trois premiers, on retrouve des noms bien connus, mais aussi quelques surprises.
Parmi les Français, Paco Rassat confirme sa bonne forme en se plaçant huitième à 74 centièmes. Steven Amiez et Victor Muffat-Jeandet suivent à la quatorzième et quinzième place, avec respectivement 1’’16 et 1’’21 de retard. Des positions honorables qui laissent entrevoir des possibilités de remontée dans la seconde manche.
En revanche, les déceptions françaises sont nombreuses : Antoine Azzolin, Augustin Aulnette, Hugo Desgrippes et Paul Silvestre n’ont pas réussi à se qualifier pour la seconde manche. Ce dernier, pour sa première apparition en Coupe du monde, a même enfourché, ajoutant une touche de drame à cette matinée italienne.
Clément Noël : un palmarès déjà impressionnant
À seulement 27 ans, Clément Noël compte déjà 14 victoires en Coupe du monde. S’il parvient à s’imposer ce lundi à Alta Badia, il atteindrait le cap symbolique des 15 succès, un chiffre qui le placerait parmi les plus grands slalomeurs français de tous les temps.
Champion olympique en 2022 à Pékin, le Vosgien a toujours su briller dans les grands rendez-vous. Sa capacité à rester calme sous la pression et à produire sa meilleure performance au moment clé font de lui un adversaire redoutable, même quand le classement est aussi serré.
La Gran Risa : un terrain de jeu idéal pour les techniciens
La piste de la Gran Risa à Alta Badia est l’une des plus emblématiques du circuit mondial. Située dans le massif des Dolomites, elle offre un tracé technique, avec des virages variés et une pente constante qui demande une glisse parfaite. Ce lundi, les conditions étaient idéales : une neige bien damée et accrochante, permettant aux skieurs de prendre des risques sans trop de danger.
Pour Noël, ce type de piste correspond parfaitement à son style. Capable de produire des courbes rapides et précises, il excelle sur ce genre de tracé où la régularité prime sur la vitesse brute.
Les rivaux à surveiller dans la seconde manche
Avec une avance aussi mince, Clément Noël devra se méfier de plusieurs concurrents particulièrement dangereux :
- Atle Lie McGrath (NOR) : seulement 9 centièmes derrière, le Norvégien est en grande forme cette saison.
- Loïc Meillard (SUI) : à 26 centièmes, le Suisse est un habitué des podiums en slalom.
- Les autres prétendants dans la seconde manche : plusieurs skieurs talentueux se tiennent à moins d’une seconde et peuvent tout renverser avec une manche parfaite.
La seconde manche, prévue à 13h30, s’annonce donc comme un véritable combat au sommet. Chaque piquet, chaque courbe pourra faire la différence entre la victoire et une place hors du podium.
Le contexte de la saison 2025-2026
Ce slalom d’Alta Badia intervient dans une saison particulièrement dense pour les skieurs alpins. Après les premières courses à Sölden, Val d’Isère, Val Gardena et d’autres stations mythiques, les athlètes sont déjà en pleine bataille pour les gros globes de cristal.
Pour les Français, cette épreuve représente une opportunité majeure de confirmer leur retour au premier plan. Avec plusieurs jeunes talents qui émergent et des cadres comme Noël qui restent au top, l’équipe de France masculine affiche un niveau de compétitivité rare.
L’importance psychologique d’une telle performance
Prendre la tête après la première manche offre un avantage psychologique considérable. Clément Noël sait qu’il a réalisé une descente presque parfaite et peut aborder la seconde manche avec sérénité. À l’inverse, ses poursuivants devront prendre des risques pour combler l’écart, ce qui peut parfois les conduire à commettre des erreurs.
Dans le slalom, l’équilibre entre prise de risque et maîtrise est extrêmement fin. Noël a démontré qu’il maîtrisait parfaitement cet équilibre ce matin.
Les Français en seconde ligne : Rassat, Amiez et Muffat-Jeandet
Paco Rassat confirme son excellent début de saison avec une huitième place provisoire. Le jeune Français, qui avait déjà montré de belles choses à Val d’Isère, semble avoir retrouvé toute sa confiance. Une remontée dans la seconde manche pourrait lui permettre d’accrocher son premier top 5 en Coupe du monde.
Steven Amiez et Victor Muffat-Jeandet, respectivement 14e et 15e, restent dans la course pour les points. Même s’ils sont un peu plus loin, une manche solide pourrait leur permettre de remonter plusieurs places.
Ce qui attend les spectateurs cet après-midi
À 13h30, les 30 meilleurs de la première manche s’élanceront pour la seconde manche. Avec un classement aussi serré, chaque centième comptera. Les téléspectateurs peuvent s’attendre à un spectacle intense, avec des remontées possibles, des chutes possibles et surtout une bataille pour la victoire qui promet d’être haletante jusqu’au dernier concurrent.
Pour Clément Noël, l’objectif est clair : transformer cette belle première manche en une nouvelle victoire en Coupe du monde. Un succès qui viendrait confirmer son statut de leader incontesté du slalom mondial.
Conclusion : un moment historique en perspective ?
Ce slalom d’Alta Badia pourrait marquer un tournant dans la saison. Si Clément Noël parvient à concrétiser sa domination matinale, il s’approchera encore un peu plus du cercle très fermé des skieurs ayant remporté 15 victoires en Coupe du monde. Un exploit qui entrerait dans l’histoire du ski français.
Quelle que soit l’issue de cette seconde manche, une chose est sûre : le niveau affiché ce lundi sur la Gran Risa a rappelé à tous pourquoi le slalom reste l’une des disciplines les plus spectaculaires et les plus incertaines du ski alpin. Rendez-vous cet après-midi pour le verdict final.
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