Faudra-t-il encore patienter avant de voir des femmes ordonnées diacres dans l’Église catholique ? C’est ce que laisse penser le document de travail du prochain synode mondial, publié ce mardi à Rome. Pourtant, depuis l’élection du pape François en 2013, l’idée d’un diaconat féminin avait fait son chemin, au point de devenir une proposition phare de ce grand synode visant à réformer la gouvernance ecclésiale.
Un sujet qui divise les Églises locales
Le diaconat est le premier degré de l’ordination sacerdotale. S’il peut être permanent pour des hommes mariés, il reste pour l’instant réservé aux hommes célibataires en vue de la prêtrise. Mais le sujet du diaconat féminin ne fait pas consensus :
Alors que certaines Églises locales demandent l’admission des femmes au ministère diaconal, d’autres réaffirment leur opposition.
– extrait du document de travail du synode
Face à ces divergences, le texte assure que ce sujet ne fera pas l’objet des travaux de la prochaine session du synode en octobre. Il encourage plutôt la poursuite de la réflexion théologique sur la question, « avec les temps et les moyens nécessaires ».
Une demande portée par le pape François
Pourtant, le pape François avait lui-même ouvert la porte à cette évolution. En 2016, il avait institué une commission d’études sur le diaconat féminin, chargée d’examiner le rôle des femmes diacres dans la primitive Église. Leurs conclusions, remises en 2019, n’ont cependant pas été rendues publiques.
Le pontife argentin a également nommé un nombre record de femmes à des postes de responsabilité au Vatican. Une manière de montrer sa volonté d’une place accrue des femmes dans la gouvernance de l’Église, sans pour autant toucher au dogme de l’ordination sacerdotale réservée aux hommes.
Le rôle crucial des femmes souligné
Si le document de travail du synode recule sur la question du diaconat, il n’en souligne pas moins « le rôle crucial que les femmes ont joué et continuent de jouer dans la vie de l’Église ». Il appelle à renforcer leur participation aux processus de décision et leur accès à des postes de responsabilité.
Le texte mentionne aussi la nécessité de lutter contre toute forme de discrimination ou de violence à l’égard des femmes au sein de l’Église. Des thèmes qui devraient animer les débats du prochain synode, même si l’ordination diaconale semble pour l’instant écartée de l’ordre du jour.
Le chemin vers une pleine reconnaissance du rôle et des droits des femmes dans l’Église catholique reste donc long et semé d’embûches. Mais le fait même que ces questions soient abordées dans le cadre d’un synode mondial témoigne d’une lente évolution des mentalités. Reste à voir si elle se traduira un jour par des actes concrets, comme l’accès des femmes au diaconat.
