Le rugby français est sous le choc. Alors que le XV de France effectue actuellement une tournée en Argentine, deux jeunes joueurs, le pilier Jegou et le deuxième ligne Auradou, ont été arrêtés et placés en détention. Ils sont soupçonnés d’avoir agressé sexuellement une jeune femme à la sortie d’une boîte de nuit de Resistencia. Une affaire qui ébranle le monde de l’ovalie et suscite de vives réactions, à commencer par celle de Malik Hamadache, tout juste élu président du syndicat des joueurs professionnels Provale.
“Condamner toutes formes de violences faites aux femmes”
Contacté par le journal L’Équipe, l’ancien international français a tenu à réagir fermement suite à ce grave incident impliquant deux éléments prometteurs des Bleus :
“Si j’ai un message à faire passer, c’est d’abord celui de condamner toutes formes de violences et notamment celles faites aux femmes, ce n’est pas acceptable.”
Malik Hamadache, président de Provale
Tout en rappelant le principe de présomption d’innocence qui doit prévaloir le temps que l’enquête établisse précisément les faits, le président du syndicat assure que Provale va tout mettre en œuvre pour “sensibiliser et éduquer les joueurs sur ce sujet des violences faites aux femmes”. Un chantier qui s’annonce crucial pour le rugby français.
Les clubs appelés à prendre leurs responsabilités
Au-delà de la condamnation sans appel, Malik Hamadache espère que cette affaire, qui survient quelques jours seulement après la polémique sur les propos racistes tenus par Melvyn Jaminet dans une vidéo, va pousser les clubs à s’impliquer davantage dans la formation et la sensibilisation de leurs joueurs :
“Les clubs ont un vrai rôle à jouer. Ils doivent responsabiliser les joueurs, leur inculquer les bons comportements à avoir en dehors des terrains. C’est un travail de tous les instants qui doit être mené en profondeur.”
Malik Hamadache
Si la Fédération Française de Rugby a rapidement réagi en mettant à l’écart Melvyn Jaminet le temps que la lumière soit faite sur ses propos, elle devra sans doute aller plus loin dans ses sanctions si les accusations d’agression sexuelle étaient avérées pour Jegou et Auradou. L’image du XV de France, qui surfait sur des résultats sportifs exceptionnels depuis plusieurs mois, risque d’être sérieusement écornée par ces affaires extra-sportives.
Une prise de conscience indispensable
Au-delà des sanctions individuelles, c’est tout le rugby français qui doit se remettre en question et opérer une véritable prise de conscience. Les récents événements mettent en lumière la nécessité d’accentuer les actions de prévention et d’éducation auprès des joueurs, parfois très jeunes lorsqu’ils intègrent le monde professionnel.
Comme le souligne Malik Hamadache, le syndicat Provale entend prendre toute sa part dans ce combat, en collaboration avec les clubs et la Fédération. Des ateliers de sensibilisation, des formations sur les violences sexuelles et sexistes, un accompagnement renforcé des joueurs… Les pistes d’actions sont nombreuses pour tenter d’endiguer ces comportements déviants qui n’ont pas leur place dans le sport de haut niveau.
L’arrestation des deux internationaux du XV de France en Argentine constitue un véritable électrochoc pour le rugby tricolore. Alors que l’enquête suit son cours, les instances dirigeantes et les clubs sont plus que jamais sous pression pour assainir l’image du rugby français, entachée par ce genre d'”affaires” à répétition. Un défi majeur dans la perspective de la Coupe du Monde 2023 organisée en France.
