Imaginez un pays où, du jour au lendemain, des millions de personnes perdent l’accès à leurs économies, fruit d’une vie de travail. C’est la réalité qu’ont vécue les Libanais depuis l’effondrement économique de 2019. Ce vendredi soir, une lueur d’espoir a émergé avec l’annonce par le Premier ministre d’un projet de loi tant attendu, destiné à restructurer le secteur bancaire et à répartir équitablement les pertes colossales accumulées.
Cette initiative arrive dans un contexte où le Liban ploie sous le poids d’une crise sans précédent, marquée par une dévaluation massive de la monnaie et un secteur bancaire paralysé. Les déposants, bloqués dans leurs retraits, attendent depuis des années une solution juste. Le texte proposé vise précisément à tracer une voie de sortie, en impliquant tous les acteurs concernés.
Le chef du gouvernement a présenté ce projet comme une étape concrète vers la restauration de la confiance, reconnaissant ouvertement la souffrance des citoyens face à un État qui les a laissés dans une situation désespérée.
Une Réforme Attendue pour Relancer l’Économie Libanaise
Depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, les engagements en matière de réformes structurelles ont été réaffirmés à plusieurs reprises. Ce projet de loi s’inscrit dans cette dynamique, répondant à une exigence majeure de la communauté internationale pour débloquer des financements essentiels au redressement du pays.
Le texte, qui sera examiné par le Conseil des ministres dès le début de la semaine suivante, avant d’être transmis au Parlement, propose une répartition claire des responsabilités financières. Les pertes, estimées à environ 70 milliards de dollars – un montant qui a probablement augmenté avec les années de stagnation – seront partagées entre l’État, la banque centrale, les institutions commerciales et les épargnants eux-mêmes.
Cette approche vise à éviter que le fardeau ne repose uniquement sur une seule partie, tout en priorisant la protection des plus vulnérables.
Les Principales Mesures pour les Déposants
Au cœur de ce projet, une disposition clé concerne directement les citoyens ordinaires. Les épargnants pourront récupérer leurs fonds dans une limite fixée à 100 000 dollars, étalée sur une période de quatre ans. Cette mesure tient compte du fait que la grande majorité – environ 85 % – des comptes étaient inférieurs à ce seuil avant la crise.
Pour les plus gros comptes, les montants excédentaires seraient convertis en obligations liées à des actifs réels, offrant une forme de compensation à long terme. Cette différenciation cherche à équilibrer équité et réalisme, en reconnaissant que tous les fonds ne peuvent être restitués immédiatement sans aggraver la situation.
Le Premier ministre a insisté sur le caractère réaliste de ces propositions, tout en admettant qu’elles ne sont pas idéales pour tous. Elles représentent néanmoins un pas forward dans la restauration des droits des citoyens.
Ce projet de loi constitue une feuille de route pour sortir de la crise.
Cette citation illustre l’ambition portée par le texte : non seulement gérer les pertes passées, mais aussi poser les bases d’un secteur bancaire viable à l’avenir.
La Recapitalisation et la Transformation de la Dette
Parmi les mécanismes prévus, figure la recapitalisation des banques en difficulté. Cela implique une injection de capitaux pour les remettre sur pied, évitant ainsi une faillite généralisée qui plongerait le pays plus profondément dans le chaos.
Par ailleurs, la dette de l’État envers la banque centrale serait convertie en obligations, une opération technique visant à assainir les bilans et à réduire les risques systémiques. Ces mesures techniques, bien que complexes, sont essentielles pour redonner de la crédibilité au système financier libanais.
L’objectif affiché est aussi de mettre fin à l’économie parallèle dominée par les transactions en espèces, qui a favorisé toutes sortes d’activités informelles au détriment de la transparence.
Points clés du projet de loi :
- Répartition des pertes entre État, banque centrale, banques commerciales et déposants
- Remboursement jusqu’à 100 000 dollars sur 4 ans pour les petits comptes
- Conversion en titres adossés à actifs pour les gros dépôts
- Recapitalisation des banques défaillantes
- Transformation de la dette publique en obligations
Les Réactions des Banques et des Analystes
L’association représentant les banques commerciales n’a pas tardé à exprimer son mécontentement, pointant du doigt des lacunes importantes dans le texte et estimant qu’il surcharge excessivement les institutions privées. Selon certains observateurs, les banques préféraient voir l’État endosser la totalité du gouffre financier.
Un analyste a souligné que cette colère s’explique par l’ouverture à une partage réel des pertes, une perspective que le secteur souhaitait éviter. Cette opposition prévisible met en lumière les tensions inhérentes à toute réforme d’envergure dans un domaine aussi sensible.
De son côté, une institution internationale majeure a suivi de près l’élaboration du projet, insistant sur la nécessité de préserver la viabilité bancaire tout en protégeant au maximum les déposants.
La Lutte contre les Transfers Illégaux de Capitaux
Un aspect particulièrement salué est la disposition obligeant les responsables bancaires et grands actionnaires ayant transféré des fonds à l’étranger depuis 2019 – alors que les citoyens ordinaires étaient privés d’accès – à rapatrier ces sommes dans un délai de trois mois. En cas de non-respect, des sanctions financières sévères sont prévues.
Cette mesure s’inscrit dans la continuité d’une réforme récente sur la transparence bancaire, adoptée plus tôt dans l’année, qui visait déjà à limiter les fuites de capitaux et à renforcer les contrôles.
Elle répond à une indignation légitime des Libanais, qui ont vu des élites contourner les restrictions imposées au reste de la population.
Les Défis à Venir au Parlement
Même si le gouvernement approuve le texte, son parcours n’est pas garanti. De nombreux parlementaires ont des intérêts directs ou indirects dans le secteur bancaire, soit en tant que gros déposants, soit via des alliances avec des propriétaires d’établissements. Cela pourrait compliquer l’adoption, comme cela a été le cas pour d’autres réformes par le passé.
Les analystes soulignent que des blocages répétés ont déjà entravé les progrès exigés par les partenaires internationaux. Pourtant, dans le contexte actuel, avec un exécutif déterminé à avancer, cette loi pourrait marquer un tournant.
Le chemin reste semé d’embûches, mais l’annonce de ce projet représente un signal fort que le Liban est prêt à affronter ses démons financiers pour reconstruire un avenir plus stable.
Contexte Historique de la Crise
Pour bien comprendre l’importance de cette annonce, il faut remonter à 2019. À l’époque, près d’un million de déposants se retrouvent soudainement incapables d’accéder à leurs comptes. L’économie s’effondre, la livre perd une grande partie de sa valeur, et une économie de survie basée sur le cash émerge.
Les causes sont multiples : gestion défaillante, endettement excessif, et un modèle bancaire qui a masqué des vulnérabilités profondes pendant des années. Six ans plus tard, les séquelles sont toujours visibles, avec des pertes qui n’ont cessé de s’alourdir.
Ce projet arrive après d’autres avancées, comme la modification des règles sur la confidentialité bancaire, accusée d’avoir facilité des mouvements de fonds suspects au début de la crise.
Beaucoup d’entre vous écoutent aujourd’hui, le cœur rempli de colère contre un État qui vous a laissés seuls.
Ces mots du Premier ministre résonnent avec la frustration accumulée, tout en appelant à voir dans ce texte un effort concret, même imparfait, pour avancer.
Perspectives pour l’Avenir du Secteur Bancaire
Au-delà de la gestion des pertes passées, le projet ambitionne de redresser un secteur en ruine. En favorisant la transparence et en imposant des recapitalisations, il cherche à restaurer une économie formelle, loin des pratiques informelles qui ont proliféré.
Si adopté, ce texte pourrait ouvrir la porte à des soutiens internationaux cruciaux, permettant au Liban de respirer enfin après des années d’asphyxie financière.
Les prochains jours seront décisifs, avec l’examen gouvernemental imminent. Les Libanais, épuisés par l’attente, espèrent que cette fois, les promesses se concrétiseront en actes tangibles.
En définitive, ce projet de loi, bien qu’imparfait, incarne une volonté de changement dans un pays marqué par des crises successives. Il reste à voir si le consensus nécessaire se formera pour le porter jusqu’à son adoption finale.
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