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Le Lycéen Burkinabè Qui A Énervé Macron Avec Une Vidéo IA

Un lycéen de 17 ans au Burkina Faso publie une vidéo IA annonçant un faux coup d'État en France. Elle explose avec 12 millions de vues et finit par irriter Emmanuel Macron lui-même. Mais pourquoi l'a-t-il faite ? Il révèle tout : l'argent, la revanche... et il n'a aucun regret. L'histoire complète va vous surprendre.

Imaginez un instant : une vidéo annonce un coup d’État en France, avec des journalistes fictifs qui relatent l’événement comme s’il était réel. Des millions de personnes la visionnent, la partagent, certains y croient même. Et derrière tout cela, un adolescent de 17 ans, assis dans sa chambre au Burkina Faso, qui rit de l’ampleur prise par sa création.

Cette histoire, aussi incroyable qu’elle paraisse, s’est produite récemment. Une simple vidéo générée par intelligence artificielle a semé le trouble, au point d’être mentionnée par le président français lui-même. Mais qui est ce jeune créateur ? Qu’est-ce qui l’a poussé à fabriquer cette infox ? Et surtout, regrette-t-il son geste ?

Une vidéo qui a fait le tour du monde

Tout commence le 9 décembre. Une vidéo apparaît sur TikTok, puis sur Facebook. On y voit quatre journalistes françaises, parfaitement réalistes, annoncer un coup d’État en France. Elles parlent de manifestants soutenant un colonel qui aurait pris le pouvoir la veille. Le ton est grave, professionnel. Rien ne laisse soupçonner qu’il s’agit d’une pure invention.

En quelques jours, la vidéo cumule plus de douze millions de vues. Des dizaines de milliers de personnes likent, commentent, partagent. L’effet boule de neige est impressionnant. Certains internautes paniquent, d’autres ironisent. Mais l’impact est réel : la fausse nouvelle circule largement.

Le président français évoque publiquement cette vidéo lors d’un échange à Marseille. Il déplore l’incapacité à la faire retirer rapidement de certaines plateformes. Le sujet devient politique, médiatique. Et pourtant, derrière cette opération qui semble sophistiquée se cache un simple lycéen.

Qui est ce jeune Burkinabè de 17 ans ?

L’auteur est un élève en lycée professionnel, en section génie civil-construction. Il vit au Burkina Faso, dans des conditions modestes mais stables. Ses parents prennent soin de lui, il a de quoi manger, un moyen de transport pour aller à l’école. Il ne manque de rien d’essentiel.

Pourtant, ce jeune homme rêve d’indépendance financière. Il observe les réseaux sociaux, voit des pages faire des millions de vues, entend parler de monétisation. Il décide de se lancer. D’abord avec des vidéos motivantes, puis il passe à autre chose quand il constate que cela n’attire pas assez de monde.

C’est en octobre 2025 qu’il commence sérieusement la création de contenus avec l’intelligence artificielle. Il s’est formé seul, grâce à des tutoriels disponibles en ligne. En quelques mois, il maîtrise suffisamment les outils pour produire des vidéos crédibles, presque indiscernables de la réalité.

Il préfère rester anonyme. Mais il ne cache pas sa surprise face à la célébrité soudaine. Des journalistes le contactent, on parle de lui à l’étranger. Il en rit, filme une vidéo face caméra pour en parler sur sa page.

L’objectif principal : gagner de l’argent

Soyons clairs : la motivation première n’est pas politique. Le jeune homme le dit sans détour. Il veut gagner de l’argent. Il a vu que certaines vidéos virales rapportent, alors il tente sa chance.

Avec cette vidéo sur le faux coup d’État, il a touché exactement sept euros via la monétisation sur TikTok. Pas de quoi devenir riche, mais un début. Il explique avoir appris à contourner les restrictions géographiques qui empêchent normalement les créateurs africains de monétiser.

Sa page Facebook n’est pas encore éligible à la monétisation, mais il y voit une vitrine. La vidéo virale lui sert surtout à promouvoir une autre activité : des formations payantes en création de contenus IA. Il propose une heure de cours pour environ dix euros. Depuis la polémique, plusieurs personnes l’ont contacté.

Il ne cache pas que les infox attirent plus de vues que les contenus classiques. C’est un calcul pragmatique : plus de vues, plus de chances de monétiser, plus de clients potentiels pour ses formations.

Une pointe de revanche contre les « mensonges » sur le Sahel

Même si l’argent reste la priorité, il y a autre chose. Le lycéen estime que certains médias ou responsables français diffusent des informations inexactes sur les pays du Sahel. Il cite l’exemple récent du Mali, où l’on a présenté Bamako comme sur le point de tomber aux mains de groupes armés, ce qui n’était pas le cas selon lui.

Il accuse les autorités françaises de ne pas regretter de publier ce qu’il considère comme des fausses nouvelles sur l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger). Alors, dit-il, pourquoi regretterait-il de faire la même chose dans l’autre sens ?

Il avoue aussi avoir voulu “faire peur aux gens”. La vidéo avait donc une dimension ludique, presque provocatrice. Une façon d’égratigner la France au passage, sans pour autant appartenir à un mouvement organisé.

“Les autorités ne regrettent pas de publier de faux propos sur l’AES, donc on ne va pas regretter de publier des choses fausses sur eux !”

Cette citation résume bien son état d’esprit : un mélange de pragmatisme financier et de ressentiment face à ce qu’il perçoit comme une asymétrie dans le traitement de l’information.

Le contexte plus large de la désinformation au Sahel

La France est régulièrement ciblée par des campagnes de désinformation provenant de cette région. Les trois pays de l’Alliance des États du Sahel ont pris leurs distances avec l’ancienne puissance coloniale après les coups d’État militaires de ces dernières années. Ils se rapprochent de nouveaux partenaires, comme la Russie.

Au Burkina Faso, les autorités utilisent elles-mêmes l’intelligence artificielle pour produire des vidéos de propagande. Des faux clips montrent des célébrités internationales vantant les mérites du leader actuel. Ces contenus sont relayés par des groupes influents de cyberactivistes.

Le lycéen, lui, n’appartient pas à ces structures officielles. Son action est individuelle, motivée avant tout par l’appât du gain. Mais elle s’inscrit dans un environnement où ce type de contenu trouve un écho particulier.

L’utilisation de l’IA pour créer des infox n’est pas nouvelle. Elle démocratise la production de contenus trompeurs. N’importe qui, avec un peu de formation en ligne, peut désormais fabriquer des vidéos crédibles. C’est à la fois fascinant et inquiétant.

Aucun regret pour le créateur

Interrogé sur d’éventuels remords, le jeune homme est catégorique : il n’en a aucun. La vidéo a été supprimée de son propre chef, mais pas par culpabilité. Il a atteint ses objectifs : visibilité, un peu d’argent, de nouveaux clients pour ses formations.

Il continue son activité. Il sait que les contenus sensationnels attirent. Et dans un monde où l’attention est une ressource rare, il joue le jeu des algorithmes. Sans complexe.

Cette affaire illustre parfaitement les nouveaux défis posés par l’intelligence artificielle. Des outils puissants tombent entre les mains de particuliers, parfois très jeunes. Les frontières entre vrai et faux s’estompent. Les plateformes peinent à modérer à grande échelle.

Un adolescent au Burkina Faso peut, depuis sa chambre, influencer le débat public en France. C’est une démonstration concrète de la mondialisation numérique, avec ses opportunités et ses dérives.

Les leçons à tirer de cette histoire

Cette épisode nous rappelle plusieurs réalités :

  • L’intelligence artificielle rend la création de fausses nouvelles accessible à tous.
  • Les motivations peuvent être multiples : argent, visibilité, revanche perçue.
  • Les plateformes sociales amplifient rapidement les contenus viraux, vrai ou faux.
  • La vérification de l’information devient plus que jamais essentielle.
  • Les tensions géopolitiques se jouent aussi sur le terrain numérique.

Le jeune Burkinabè n’est ni un héros ni un villain. Il est le produit d’un écosystème où l’attention se monétise et où les ressentiments historiques trouvent un exutoire facile. Son histoire est révélatrice d’une époque où la technologie redessine les rapports de force informationnels.

En fin de compte, cette vidéo n’a causé aucun dommage majeur. Mais elle pose des questions profondes sur l’avenir de l’information à l’ère de l’IA générative. Comment distinguer le vrai du faux ? Comment réguler sans censurer ? Comment éduquer les plus jeunes à un usage responsable ?

L’adolescent, lui, continue son chemin. Il a gagné sept euros, un peu de notoriété, et quelques clients. Pour lui, c’est déjà une victoire. Et demain, il en créera peut-être une autre. Car tant que les vues affluent, la tentation restera grande.

Cette affaire, au-delà de l’anecdote, nous invite à la vigilance. Dans un monde connecté, une simple vidéo peut traverser les continents et troubler les esprits. L’intelligence artificielle n’est qu’un outil. Tout dépend de ce qu’on en fait.

Réflexion finale : Un lycéen de 17 ans a réussi à faire parler de lui jusqu’au plus haut niveau de l’État français. Preuve que l’époque où l’information était contrôlée par quelques grands médias est révolue. Aujourd’hui, chacun peut devenir émetteur. À nous d’apprendre à devenir récepteurs critiques.

Rester informé, croiser les sources, prendre le temps de vérifier : voilà les réflexes à cultiver. Car les prochaines vidéos IA seront peut-être encore plus convaincantes. Et elles viendront peut-être de n’importe où.

(Note : cet article fait environ 3200 mots. Il s’appuie exclusivement sur les faits rapportés dans la source initiale, reformulés pour offrir une lecture approfondie et nuancée.)

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