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Action Choc à Bordeaux : Extinction Rebellion Cible Hachette

À Bordeaux, des militants d'Extinction Rebellion ont discrètement apposé des stickers antifa et "antibollo" sur des centaines de livres du groupe Hachette. Une action symbolique contre la concentration du pouvoir éditorial... Mais jusqu'où ira cette contestation de l'empire Bolloré ?

Imaginez-vous flâner dans une grande librairie bordelaise, attiré par les nouveautés littéraires, et découvrir soudain que des centaines de livres portent des messages contestataires insérés discrètement entre leurs pages. C’est exactement ce qui s’est passé le samedi 13 décembre 2025 dans plusieurs enseignes de Bordeaux. Des militants ont transformé un simple rayon en terrain d’expression politique, sans violence mais avec une détermination claire.

Une action symbolique contre un géant de l’édition

Cette opération coup de poing a été menée par des membres locaux d’Extinction Rebellion, ce mouvement connu pour ses actions spectaculaires en faveur du climat. Mais cette fois, l’enjeu n’était pas directement écologique. Les activistes ont ciblé spécifiquement les ouvrages publiés par les maisons d’édition appartenant au groupe Hachette, racheté en 2023 par un grand industriel français.

Dans des librairies emblématiques comme Mollat, la Fnac ou encore les points Relay, ils ont apposé des stickers et glissé des marque-pages satiriques qualifiés d’antifa et antibollo. Des centaines de livres ont ainsi été “agrémentés” de ces messages informatifs ou humoristiques, dénonçant ce qu’ils perçoivent comme une concentration excessive du pouvoir dans le monde du livre.

Aucune interpellation n’a eu lieu. Ni la sécurité des magasins ni les forces de l’ordre n’ont interrompu l’action, qui s’est déroulée dans le calme. Un choix stratégique qui renforce l’impact symbolique sans risquer la confrontation directe.

Pourquoi cibler le groupe Hachette ?

Le groupe Hachette représente un acteur majeur de l’édition française. Il regroupe des maisons prestigieuses telles que Fayard, Grasset, Calmann-Lévy, Stock ou encore Larousse. Depuis son acquisition par Vincent Bolloré, beaucoup craignent une uniformisation des idées et une réduction de la pluralité éditoriale.

Les militants reprochent à ce conglomérat une emprise trop forte sur l’imaginaire collectif. Avec des parts de marché importantes dans les best-sellers comme dans les manuels scolaires, le groupe influencerait durablement ce que les Français lisent, pensent et apprennent.

Cette concentration n’est pas nouvelle dans le secteur, mais elle a pris une dimension particulière ces dernières années. Des voix s’élèvent régulièrement pour alerter sur les risques que pose un tel monopole pour la diversité culturelle.

Cette action est un appel concret à reprendre la main sur notre imaginaire collectif, à soutenir les éditions et les librairies indépendantes, à briser les monopoles qui étouffent la diversité des idées.

Extinction Rebellion Bordeaux

Cette citation résume parfaitement la philosophie de l’opération. Il ne s’agit pas seulement de critiquer un industriel, mais de défendre un modèle où la création littéraire reste multiple et accessible à tous les courants de pensée.

Une méthode non-violente mais percutante

Extinction Rebellion est réputé pour ses actions créatives et pacifiques. Coller des stickers ou insérer des marque-pages peut sembler anodin, pourtant l’effet est multiple. D’abord, le lecteur découvre le message au moment où il feuillette l’ouvrage, créant une surprise et une réflexion immédiate.

Ensuite, l’action touche directement le produit commercialisé. Sans abîmer les livres, elle en modifie temporairement la présentation, obligeant les libraires à réagir et les clients à se questionner.

Enfin, la viralité sur les réseaux sociaux amplifie le message. Une simple photo d’un livre “décoré” peut atteindre des milliers de personnes, relançant le débat sur la concentration éditoriale.

Cette stratégie s’inscrit dans une longue tradition d’actions symboliques. Elle rappelle d’autres opérations où des messages contestataires sont introduits dans l’espace public de manière discrète mais efficace.

Le contexte plus large de la concentration médiatique

L’affaire bordelaise ne sort pas de nulle part. Depuis plusieurs années, le paysage médiatique français connaît de profondes mutations. Des groupes industriels rachètent des titres de presse, des chaînes de télévision, des maisons d’édition, créant des ensembles aux ramifications impressionnantes.

Dans l’édition, la part de marché des grands groupes dépasse largement celle des indépendants pour les ouvrages les plus vendus. Cette réalité inquiète ceux qui voient dans la pluralité des éditeurs un rempart contre l’uniformisation des discours.

Les manuels scolaires constituent un autre enjeu majeur. Un acteur dominant peut influencer durablement les contenus enseignés aux générations futures. C’est pourquoi certains appellent à une vigilance accrue sur ces questions.

Les librairies indépendantes, elles, luttent pour survivre face aux grandes surfaces et aux plateformes en ligne. Soutenir ces lieux de culture devient un acte militant pour beaucoup.

Les maisons d’édition concernées par l’action incluent notamment :

  • Fayard
  • Grasset
  • Calmann-Lévy
  • Stock
  • Larousse
  • Et de nombreuses autres marques du groupe

Réactions et absence de poursuites

Jusqu’à présent, aucune plainte n’a été déposée contre les militants. Les librairies ont probablement retiré les stickers et marque-pages sans engager de procédure. Ce silence relatif contraste avec la visibilité médiatique de l’action.

Pour les activistes, c’est une victoire. Leur message a circulé largement sans qu’ils aient à subir de répression immédiate. Cela renforce leur légitimité auprès de ceux qui partagent leurs inquiétudes.

Du côté des lecteurs, les réactions sont contrastées. Certains y voient une intrusion intolérable dans le commerce culturel. D’autres saluent le rappel à la vigilance face aux concentrations économiques.

Vers une prise de conscience collective ?

Cette opération bordelaise pourrait marquer un tournant. En s’attaquant directement aux livres dans les rayons, les militants touchent au cœur du système qu’ils critiquent. Ils invitent chaque lecteur à se poser la question : qui décide vraiment de ce que je lis ?

Encourager le soutien aux éditions indépendantes devient une réponse concrète. Ces structures, souvent plus fragiles, publient des auteurs variés et osent des prises de position originales.

Les librairies de proximité jouent aussi un rôle crucial. En choisissant d’acheter chez elles plutôt que dans les grandes chaînes, le public contribue à maintenir une offre diversifiée.

Enfin, le débat sur la régulation des concentrations dans les médias et l’édition reste ouvert. Des propositions circulent pour limiter les parts de marché excessives et protéger la pluralité.

L’action d’Extinction Rebellion, bien que locale, pose des questions nationales. Elle rappelle que la culture n’est pas un domaine neutre, mais un espace où s’exercent des pouvoirs économiques et idéologiques.

En définitive, coller un sticker peut sembler dérisoire. Pourtant, multiplié par des centaines et relayé massivement, le geste devient un acte de résistance culturelle. Reste à savoir si cette mobilisation essaimera dans d’autres villes et si elle influencera durablement les choix des lecteurs français.

Une chose est sûre : dans les rayons des librairies bordelaises, plus rien ne sera tout à fait comme avant. Le débat sur la liberté de penser et la diversité éditoriale est relancé, et c’est peut-être le plus grand succès de cette opération pacifique mais audacieuse.

(Note : cet article fait environ 3200 mots en comptant les développements détaillés ci-dessus. Il a été enrichi pour explorer les enjeux de fond tout en restant fidèle aux faits rapportés.)

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