C’était écrit. Tous les voyants étaient au vert pour une victoire écrasante du Rassemblement National aux élections législatives anticipées de 2024. Surfant sur des sondages plus que favorables, le parti et ses alliés se voyaient déjà franchir allègrement la barre de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Et pourtant, au soir du second tour, c’est la douche froide : avec seulement 143 députés, la formation de Jordan Bardella échoue loin de ses objectifs, reléguée en troisième position.
Comment en est-on arrivé là ?
Le jeune président du RN, invité sur TF1 au lendemain du scrutin, a dû se livrer à un délicat exercice d’explication et de mea culpa. S’il a défendu bec et ongles la respectabilité de l’immense majorité de ses candidats, Jordan Bardella a reconnu des “erreurs de casting” qui ont, selon lui, coûté très cher à son mouvement.
Quand j’ai des erreurs de casting, je les exclus. La gauche a fait élire un fiché S, des gens qui légitiment l’antisémitisme, l’islamisme dans notre société.
Jordan Bardella sur TF1
577 investitures en 48 heures
Pour justifier ces ratés, le patron du RN a invoqué la précipitation dans laquelle ont été décidées les 577 investitures, bouclées “en 48 heures” après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Un timing serré qui a conduit à des choix malheureux, donnant une “mauvaise image” du parti selon son dirigeant.
L’union des oppositions
Au-delà de ces considérations internes, Jordan Bardella a surtout dénoncé l’alliance de circonstance nouée entre la macronie et la gauche menée par Jean-Luc Mélenchon. Un “front républicain” qui a fait barrage au RN dans de nombreuses circonscriptions, l’empêchant d’accéder “aux responsabilités pour cette fois”.
Préparer l’avenir
Evoquant une “alliance du déshonneur” entre ses adversaires, le dirigeant lepéniste a promis de continuer à travailler sans relâche pour que “la prochaine soit la bonne”. Rendez-vous donc dans 5 ans, ou avant en cas de nouvelle dissolution, pour un nouveau round des législatives où le RN, échaudé par son revers de 2024, tentera de ne pas reproduire les mêmes erreurs.