En ce lundi matin, les cambistes ont les yeux rivés sur leur écran, le souffle court. Cette semaine s’annonce cruciale pour les taux d’intérêt et le marché des changes, avec une série d’événements économiques majeurs à l’agenda. Au cœur des attentions : le dollar, qui entame un rebond après une période de faiblesse relative.
Une semaine charnière pour la politique monétaire américaine
Tous les regards sont tournés vers la Réserve fédérale américaine (Fed), qui sera sur le devant de la scène à plusieurs reprises cette semaine. Le coup d’envoi sera donné mardi avec l’intervention très attendue de Jerome Powell, président de la Fed, devant le Congrès américain. Les investisseurs espèrent obtenir de nouveaux indices sur la trajectoire future des taux d’intérêt, après une série de hausses visant à endiguer l’inflation galopante aux États-Unis.
Autre temps fort : la publication, jeudi, de l’indice des prix à la consommation (CPI) pour le mois de juin. Ce chiffre est scruté de près, car il permettra de jauger l’efficacité de la politique monétaire restrictive de la Fed. Une inflation plus élevée qu’anticipé pourrait renforcer les attentes de nouvelles hausses de taux, et ainsi doper le billet vert.
Enfin, les émissions de bons du Trésor américain prévues cette semaine, dont une à 30 ans jeudi, influeront également sur la dynamique des taux d’intérêt. Des adjudications réussies pourraient soutenir le dollar.
L’euro peine à se maintenir malgré des élections françaises moins incertaines que prévu
De l’autre côté de l’Atlantique, l’euro peine à se maintenir face au regain de vigueur du dollar. La monnaie unique a brièvement profité de l’issue moins incertaine que prévu des élections législatives françaises, qui ont débouché sur une Assemblée nationale divisée en trois blocs, sans majorité absolue. Un scénario jugé moins défavorable par les investisseurs que la victoire initialement annoncée de l’extrême droite.
Pour les financiers, une Assemblée divisée en trois blocs est le scénario du moins mauvais.
John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud
Néanmoins, l’accalmie aura été de courte durée pour l’euro, rapidement rattrapé par les incertitudes économiques du Vieux Continent, entre guerre en Ukraine, crise énergétique et spectre de la récession. La paire EUR/USD évoluait ainsi autour de 1,0825 dollar pour un euro en fin de journée.
Le bitcoin poursuit sa dégringolade
Dans le monde des cryptomonnaies, le bitcoin poursuit sa descente aux enfers. La reine des crypto-actifs a enfoncé vendredi le seuil symbolique des 24 000 dollars, au plus bas depuis décembre 2020. Les déboires de la plate-forme d’échanges en faillite Mt. Gox continuent de peser sur le marché. Le bitcoin tentait un timide rebond lundi, reprenantil évoluait autour 25 350 dollars.
Cette semaine s’annonce donc déterminante pour les taux d’intérêt et les grandes devises. Entre les interventions de la Fed, les indicateurs d’inflation et les émissions obligataires, les cambistes auront de quoi alimenter leurs tableaux Excel. Une volatilité accrue est à prévoir sur le marché des changes, avec un dollar qui part avec une longueur d’avance. L’euro, lui, tentera de limiter les dégâts en espérant des signes encourageants sur le front économique européen.
