Imaginez un instant : le fils d’une icône du football mondial, portant les couleurs d’un pays en quête de gloire continentale. Luca Zidane, gardien discret mais talentueux, pourrait bien vivre un tournant décisif de sa carrière avec les Fennecs. À quelques jours du début de la CAN 2025, la question brûle toutes les lèvres en Algérie : est-ce enfin son heure ?
Un poste de gardien qui reste un éternel débat en Algérie
Depuis des années, le poste de gardien de but représente un sujet sensible pour la sélection algérienne. Si le pays a produit des attaquants légendaires et des milieux créatifs, la stabilité entre les poteaux a souvent fait défaut. Raïs M’Bolhi, avec ses arrêts héroïques lors de la Coupe du monde 2014 et sa victoire à la CAN 2019, a longtemps masqué cette réalité.
Aujourd’hui âgé de 39 ans et évoluant dans un championnat local, M’Bolhi a rendu des services immenses. Mais son omniprésence a aussi freiné l’émergence d’une nouvelle génération. Beaucoup estiment qu’il a littéralement “bloqué” la concurrence pendant plus d’une décennie.
Le sélectionneur Vladimir Petkovic, arrivé récemment, doit maintenant trancher. Il cherche un gardien capable d’apporter sérénité et modernité au jeu des Fennecs. Et c’est là que l’arrivée de Luca Zidane change la donne.
Le forfait de Guendouz ouvre grand la porte
Alexis Guendouz était jusqu’à présent le plus utilisé par Petkovic. Performant avec le Mouloudia d’Alger, il incarnait une certaine continuité. Malheureusement, une blessure au mollet l’écarte définitivement de la CAN 2025. Ce coup du sort rebat complètement les cartes.
Du jour au lendemain, Luca Zidane se retrouve propulsé au premier plan. À 27 ans, il évolue à Grenade en deuxième division espagnole, un championnat qu’il connaît bien pour y avoir grandi footballistiquement. Son expérience européenne constitue un atout non négligeable.
Les observateurs soulignent particulièrement sa qualité de jeu au pied. Dans un football moderne où le gardien doit participer à la construction, cette compétence pourrait faire la différence. Face à lui, Oussama Benbot et Anthony Mandréa restent des concurrents sérieux, mais le momentum semble pencher en faveur du portier au nom prestigieux.
« Le poste de gardien a toujours été une sorte de serpent de mer en Algérie. On préfère souvent admirer les dribbleurs et les numéros 10. »
Cette réflexion illustre bien la culture footballistique algérienne. Les grands gardiens camerounais ou marocains ont créé des vocations dans leur pays respectif. En Algérie, la tradition penche davantage vers l’attaque technique et spectaculaire.
Une première cape encourageante contre l’Ouganda
Luca Zidane a honoré sa première sélection en octobre dernier, lors d’un match amical contre l’Ouganda (victoire 2-1). Même si le temps de jeu restait limité, les observateurs ont scruté chaque intervention. Le constat général fut positif.
Son calme, sa lecture du jeu et surtout sa relance précise ont marqué les esprits. Des qualités qui correspondent parfaitement au style que Petkovic souhaite instaurer. Le Suisse, connu pour son exigence tactique, s’appuie désormais sur son adjoint Guido Nanni pour affiner son choix.
La décision finale interviendra seulement deux ou trois jours avant le premier match contre le Soudan, le 24 décembre. Cette attente ajoute du suspense et maintient la pression sur les prétendants.
Les principaux prétendants au poste de gardien :
- Luca Zidane (27 ans, Grenade CF) – Avantage : jeu au pied, expérience européenne
- Oussama Benbot (31 ans, USM Alger) – Avantage : connaissance du football local, régularité
- Anthony Mandréa (28 ans, SM Caen) – Avantage : expérience récente en CAN, stabilité
L’héritage Zidane : avantage ou pression supplémentaire ?
Impossible d’évoquer Luca sans mentionner son père. Zinédine Zidane reste une figure adorée en Algérie, pays d’origine de ses parents. Son retour symbolique à travers son fils touche profondément les supporters.
Cependant, Luca a toujours dû composer avec cette comparaison. Il a choisi de tracer son propre chemin, loin des projecteurs braqués sur ses frères aînés. Son arrivée en sélection ne repose pas uniquement sur le nom. Ses performances à Ejea, au Real Madrid Castilla puis à Grenade ont convaincu les recruteurs.
Les supporters oscillent entre excitation et prudence. Certains craignent que la pression médiatique ne soit trop forte. D’autres y voient au contraire une motivation supplémentaire pour briller sous le maillot vert et blanc.
Pourquoi le gardien est-il si crucial pour cette CAN ?
La CAN 2025 au Maroc s’annonce particulièrement ouverte. Plusieurs grandes nations arrivent avec des ambitions élevées. Pour l’Algérie, viser les quarts de finale ou plus nécessite une solidité défensive irréprochable.
Un gardien en confiance peut transformer une équipe. Les exemples abondent dans l’histoire récente : les arrêts décisifs de Bounou pour le Maroc en Coupe du monde, ou ceux d’Edouard Mendy pour le Sénégal champion 2021.
L’Algérie dispose d’un groupe talentueux en attaque et au milieu. Mais derrière, les interrogations persistent. Un numéro 1 fiable permettrait aux défenseurs de jouer plus haut et de prendre moins de risques.
Au-delà de la CAN, l’horizon 2026 se profile avec une Coupe du monde où les Fennecs affronteront l’Argentine, l’Autriche et la Jordanie. Construire dès maintenant une ossature solide apparaît essentiel.
Les défis spécifiques du football moderne pour un gardien
Le rôle du gardien a profondément évolué ces dernières années. Fini le temps où il suffisait d’arrêter les tirs. Aujourd’hui, il doit être le premier relanceur, capable de casser les lignes par ses passes.
C’est précisément sur ce point que Luca Zidane semble marquer des points. Formé au Real Madrid, il maîtrise les principes de construction depuis la défense. Cette compétence pourrait parfaitement s’intégrer au projet de Petkovic, influencé par le football européen contemporain.
À l’inverse, certains gardiens plus traditionnels excellent dans les duels aériens ou les arrêts réflexes. L’équilibre parfait reste difficile à trouver. Le choix du sélectionneur dépendra aussi de l’adversaire et du style de jeu attendu.
Que disent les anciens et les observateurs ?
Les voix expérimentées se montrent prudentes. Certains regrettent que Luca n’ait pas été testé plus tôt en matchs officiels. D’autres soulignent que succéder à M’Bolhi représente un défi immense.
« On est toujours à la recherche du bon gardien. Pourquoi pas Zidane ? À lui de prouver qu’il peut apporter un plus. »
Cette phrase résume bien l’état d’esprit général : ouverture d’esprit, mais exigence maximale. Personne ne veut revivre les déceptions passées où le poste de gardien a parfois coûté cher.
Les journalistes spécialisés notent que l’après-M’Bolhi n’a jamais été véritablement préparé. Les changements fréquents de sélectionneur n’ont pas aidé. Aujourd’hui, l’urgence est réelle.
Vers une hiérarchie enfin stabilisée ?
Quelle que soit la décision de Petkovic, cette CAN pourrait marquer un tournant. Installer un gardien titulaire clair permettrait de construire sur la durée. Les jeunes talents pourraient alors se développer sans la pression immédiate de devoir tout assumer.
Luca Zidane, avec son profil moderne et son expérience européenne, incarne peut-être cette transition. Son calme apparent et sa maturité impressionnent. Reste à transformer l’essai en compétition officielle.
Le 24 décembre, face au Soudan, le monde entier aura les yeux rivés sur les cages algériennes. Ce match pourrait lancer une nouvelle ère. Ou confirmer que la quête du gardien idéal continue.
Une chose est sûre : l’histoire est en marche. Et elle pourrait s’écrire avec les gants de Luca Zidane.
La CAN 2025 représente bien plus qu’une compétition : c’est l’opportunité pour l’Algérie de tourner une page et d’en ouvrir une nouvelle, plus ambitieuse. Le choix du gardien symbolise parfaitement cette transition entre passé glorieux et avenir prometteur.
Les prochains jours s’annoncent passionnants. Entre attente, espoir et interrogations, toute une nation retient son souffle. Le football, dans sa plus belle expression, offre parfois ces moments suspendus où tout peut basculer.
Et vous, pensez-vous que Luca Zidane mérite d’être titularisé ? Son profil moderne correspond-il à ce que l’Algérie recherche depuis si longtemps ? Le débat est ouvert, et il promet d’être animé jusqu’au coup d’envoi.









