Imaginez une grand-mère un peu sévère, toujours armée de son tablier et de son regard perçant, capable de faire trembler les candidats avec un simple « c’est pas assez cuit ». Pendant quatorze ans, Mercotte a été cette figure incontournable du petit écran français. Hier soir, le 11 décembre 2025, elle a tourné la page. Et franchement, on a tous versé une petite larme devant nos écrans.
Une Finale Placée Sous le Signe de l’Émotion
La finale de la saison 14 du Meilleur Pâtissier n’était pas une finale comme les autres. Dès les premières minutes, l’ambiance était particulière. Laëtitia Milot, l’animatrice, a annoncé une surprise. Et quelle surprise ! Le plateau s’est transformé en véritable festival d’hommages.
Christophe Michalak, Nina Métayer, Noémie Honiat… Les plus grands noms de la pâtisserie française ont défilé pour saluer celle qui les a inspirés, challengés, parfois même agacés (mais toujours avec bienveillance). Puis, cerise sur le gâteau, trois des quatre petits-enfants de Mercotte sont montés sur le plateau. Là, même la plus dure des jurées a craqué.
« C’est trop gentil, je suis sincèrement très très très touchée »
Mercotte, les yeux brillants
Pierre Hermé : « On t’aime »
Le moment le plus fort ? Sans doute l’intervention de Pierre Hermé. Le maître incontesté de la pâtisserie a pris la parole avec une émotion rare :
« Mercotte, au nom de tous mes collègues et confrères, cuisiniers et pâtissiers, on t’aime. »
Difficile de faire plus beau comme déclaration. Dans une profession parfois réputée pour son ego, voir l’un des plus grands rendre hommage à une blogueuse devenue icône télé, c’était fort. Très fort.
« Je pars sans regrets » : les mots libérateurs de Mercotte
Beaucoup imaginaient une Mercotte déchirée, presque contrainte de partir. Que nenni. Dans une interview accordée récemment, elle a été claire :
« Moi je reste guest dans la version algérienne et j’espère revenir ponctuellement dans l’émission. Mais, franchement, je pars vraiment sans regret. »
À 81 ans (bientôt 82), elle n’a pas l’intention de raccrocher le fouet. Jury dans de nombreux concours, animation du Salon du Chocolat, interventions diverses… Mercotte reste plus active que jamais. Elle laisse simplement la place à une nouvelle génération.
Elle l’a d’ailleurs dit elle-même : « Ils cherchent d’autres profils, peut-être plus jeunes pour me remplacer. » Une façon élégante de passer le relais sans amertume.
Sa fille prend la parole : un message inspirant
Un autre moment bouleversant : la fille de Mercotte a tenu à s’exprimer. Et ses mots résonnent particulièrement dans notre société où l’on valorise souvent la jeunesse à tout prix :
« On est très fiers de toi et de ces 14 saisons, surtout de ton dynamisme et de ton énergie. Ça prouve que tout est possible à tout âge et c’est un bel encouragement pour nous et pour plein de gens. »
Un véritable hymne à la vitalité sans limite d’âge. Mercotte, avec son franc-parler et son énergie communicative, a démontré pendant quatorze ans qu’on peut être une mamie et une rockstar de la pâtisserie en même temps.
Que va devenir Le Meilleur Pâtissier sans elle ?
C’est LA grande question. Cyril Lignac reste, bien sûr. Mais le duo qu’ils formaient était unique. Lui, le chef chaleureux et pédagogue. Elle, la grand-mère exigeante qui ne laissait rien passer. Un équilibre parfait entre carotte et bâton sucré.
La production cherche donc activement un ou plusieurs nouveaux jurés. Des noms circulent déjà : certains parlent d’une femme pâtissière reconnue, d’autres d’un duo plus jeune. Ce qui est certain, c’est que remplacer Mercotte relève de la mission impossible. On ne remplace pas une icône, on lui succède, c’est tout.
Mercotte en quelques chiffres clés :
- 14 saisons au compteur
- Plus de 150 épisodes jugés
- Des milliers de gâteaux goûtés (et souvent recalés !)
- 1 blog créé en 2005 qui a changé sa vie
- Des millions de téléspectateurs conquis
Mercotte, de blogueuse anonyme à star du PAF
Il faut se souvenir d’où elle vient. En 2005, Jacqueline Mercorelli (son vrai nom) lance un blog de cuisine appelé La cuisine de Mercotte. À l’époque, les blogs culinaires sont rares et M6 la repère, lui propose d’abord des chroniques, puis le rôle de jurée aux côtés de Cyril Lignac dès la première saison en 2012.
Son style ? Direct, parfois cinglant, mais toujours juste. Elle n’a jamais hésité à dire quand une crème était trop liquide ou un biscuit pas assez croustillant. Et c’est précisément cela que le public a adoré : son authenticité dans un monde télé souvent trop lisse.
Au fil des saisons, elle est devenue bien plus qu’une jurée. Une grand-mère de substitution pour des millions de Français. Celle qui nous faisait rire quand elle goûtait un dessert raté avec sa tête des mauvais jours. Celle qui nous apprenait, sans jamais prendre de haut, les vraies techniques de pâtisserie.
Et maintenant ?
Mercotte ne disparaît pas des radars. Outre ses activités de jurée et d’animatrice au Salon du Chocolat, elle continue d’alimenter son blog et ses réseaux sociaux. Elle a également évoqué une possible participation ponctuelle à l’émission, en tant que guest.
Quant à la version algérienne du Meilleur Pâtissier, elle y reste jurée invitée. Preuve que son expertise dépasse largement les frontières françaises.
Une chose est sûre : son empreinte sur la pâtisserie télévisée française est indélébile. Elle a démocratisé des techniques complexes, encouragé des milliers d’amateurs à se lancer, et surtout, prouvé qu’on peut commencer une carrière à la télévision après 70 ans.
Alors merci Mercotte. Merci pour les fous rires, les leçons de pâtisserie, les « c’est pas mal mais… » légendaires. Tu nous manqueras derrière le plan de travail. Mais quelque part, on sait que tu continueras à nous inspirer, fouet à la main, avec toujours cette petite étincelle dans le regard.
Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, on la verra revenir pour une épreuve spéciale « Revenge of Mercotte ». On peut toujours rêver…
