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Trump et l’Ukraine : Le Kremlin Applaudit Ses Déclarations

Le Kremlin vient de saluer publiquement les dernières déclarations de Donald Trump sur l’Ukraine, les qualifiant même de « conformes » à la vision russe. Avantage militaire écrasant, refus de l’OTAN, perte de territoires… Mais jusqu’où cette convergence peut-elle aller ? La réponse risque de bouleverser l’équilibre du conflit.

Et si le retour de Donald Trump changeait radicalement la donne en Ukraine ?

Mercredi, le Kremlin a créé la surprise en applaudissant ouvertement les dernières prises de position du président américain sur le conflit ukrainien. Des déclarations jugées « très importantes » et, surtout, parfaitement alignées sur l’analyse russe. Un événement rare qui mérite qu’on s’y arrête longuement.

Le Kremlin salue une vision « conforme » à la sienne

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, n’a pas mâché ses mots. Lors de son point presse quotidien, il a qualifié l’entretien accordé par Donald Trump à Politico de particulièrement significatif. Selon lui, le président américain a touché du doigt les « causes profondes » du conflit.

Ce qui a particulièrement plu à Moscou ? La reconnaissance claire d’un déséquilibre militaire en faveur de la Russie, le rejet d’une adhésion rapide de l’Ukraine à l’OTAN, et l’idée que Kiev a déjà perdu beaucoup de terrain depuis 2022.

L’avantage militaire russe reconnu sans détour

Donald Trump a été on ne peut plus direct : la Russie est « bien plus grande » et « plus forte » que l’Ukraine. Une phrase qui a immédiatement retenu l’attention du Kremlin.

« De façon générale, c’est la taille qui l’emporte »

Donald Trump

Cette formule, presque brutale dans sa simplicité, valide selon Moscou la réalité du terrain. Depuis le début de l’offensive à grande échelle en février 2022, les forces russes contrôlent environ 20 % du territoire ukrainien, principalement dans l’est et le sud du pays.

Le porte-parole russe a insisté : reconnaître cet avantage constitue une base saine pour toute négociation future. Une manière habile de dire que la Russie se trouve en position de force et n’entend pas faire de concessions majeures.

L’OTAN, ligne rouge absolue pour Moscou

Autre point de convergence majeur : le refus catégorique d’une entrée de l’Ukraine dans l’Alliance atlantique. Donald Trump l’a répété avec force : il ne souhaite pas que Kiev rejoigne l’OTAN.

Pour le Kremlin, c’est une musique douce aux oreilles. Depuis des années, Moscou présente l’élargissement de l’OTAN vers l’est comme la principale cause du conflit. Voir le président américain reprendre cet argument à son compte représente une victoire diplomatique inattendue.

Dmitri Peskov a d’ailleurs souligné que cette position correspond « à bien des égards » à la compréhension russe des origines de la crise. Un alignement qui dépasse le simple hasard rhétorique.

Territoires perdus et nécessité d’élections

Donald Trump n’a pas hésité à rappeler que l’Ukraine a « perdu beaucoup de territoires » depuis trois ans. Une réalité que Kiev minimise parfois dans sa communication, mais que les cartes militaires rendent évidente.

Plus surprenant, le président américain a estimé que l’Ukraine devrait organiser des élections présidentielles, accusant implicitement le pouvoir actuel d’utiliser la guerre comme prétexte pour se maintenir.

Volodymyr Zelensky a répondu rapidement : il est prêt à organiser un scrutin… à condition que les alliés garantissent la sécurité des électeurs face aux bombardements quotidiens. Un défi colossal défi logistique alors que la loi martiale interdit toute élection depuis 2022.

Un plan américain qui fait débat

Derrière ces déclarations se profile un projet américain plus large. Des informations récentes évoquent une proposition initiale de Washington suggérant que l’Ukraine cède des territoires non encore occupés en échange de la paix.

Kiev a immédiatement rejeté cette idée. Pourtant, la simple existence de cette piste montre que les États-Unis, sous l’impulsion de Donald Trump, explorent des scénarios très différents de ceux défendus par l’administration précédente.

Le président américain a d’ailleurs récemment reproché à Volodymyr Zelensky de ne pas avoir « lu » les dernières propositions américaines. Une pique qui en dit long sur les tensions actuelles entre les deux capitales.

Un respect affiché pour l’armée ukrainienne

Il serait injuste de résumer la position de Donald Trump à un simple alignement sur Moscou. Le président américain a tenu à rendre hommage à la résistance ukrainienne.

Il a qualifié l’armée ukrainienne de méritant « un immense respect » pour son courage face à un adversaire numériquement supérieur. Un hommage sincère qui nuance son discours réaliste sur l’issue probable du conflit.

Cette reconnaissance n’empêche pas Trump de penser que la poursuite des combats n’a plus de sens lorsque l’équilibre des forces est aussi déséquilibré. Une position pragmatique qui choque en Europe mais trouve écho à Moscou.

Vers une nouvelle ère diplomatique ?

L’enthousiasme du Kremlin pose une question fondamentale : assiste-t-on à l’émergence d’un axe Moscou-Washington sur le dossier ukrainien ?

Certes, Donald Trump reste imprévisible et ses relations avec Vladimir Poutine ont toujours oscillé entre admiration et méfiance. Mais cette convergence publique sur des points aussi sensibles marque un tournant.

Pour la Russie, c’est une opportunité unique de voir ses arguments validés par le leader de la première puissance mondiale. Pour l’Ukraine et ses alliés européens, c’est un signal inquiétant quant à l’avenir du soutien américain.

Une chose est sûre : ces déclarations ne passent pas inaperçues. Elles redistribuent les cartes diplomatiques à quelques mois d’une possible prise de fonction de Donald Trump. Le conflit ukrainien entre peut-être dans une phase décisive où la realpolitik pourrait primer sur les principes.

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