C’est une déflagration qui a secoué le paysage politique français au soir du second tour des élections législatives 2024. Alors que tous les observateurs prédisaient une victoire écrasante du Rassemblement National, c’est finalement la coalition de gauche menée par le Nouveau Front Populaire qui a raflé la mise, décrochant une majorité de 184 sièges à l’Assemblée Nationale. Un résultat aussi inattendu que dévastateur pour la droite traditionnelle et le parti de Marine Le Pen, qui plonge leurs électeurs dans un profond désarroi.
La droite K.O debout
Sonnés, abasourdis, les visages des militants du Rassemblement National et des Républicains étaient livides à l’annonce des résultats. Eux qui se voyaient déjà en position de force à l’Assemblée doivent maintenant se contenter des miettes, avec respectivement 143 et 57 sièges. Une déroute cuisante qui laisse exsangue une droite déjà très affaiblie.
C’est un choc terrible, on ne s’attendait pas du tout à ça. On pensait vraiment que les Français allaient nous faire confiance pour redresser le pays. Là, on ne comprend plus rien…
confie, dépitée, une militante LR
Du côté du RN aussi, c’est la consternation qui domine. Le parti avait placé tous ses espoirs dans ces législatives pour s’imposer comme la première force d’opposition et peser sur la politique du quinquennat Macron. Au lieu de cela, il se retrouve relégué en troisième position, loin derrière la gauche et la majorité présidentielle.
La tentation de l’exil
Face à cette situation inédite, certains électeurs de droite n’hésitent pas à envisager l’option radicale : quitter la France. C’est le cas de Marc, 45 ans, patron d’une PME en région parisienne et électeur LR de longue date :
Je n’en peux plus de ce pays qui part à la dérive. Entre Macron qui a bradé notre souveraineté et cette bande d’islamo-gauchistes qui vont achever de ruiner la France, je préfère partir tant qu’il est encore temps. Je pense m’installer à l’étranger, là où on respecte encore le travail et les valeurs traditionnelles.
– Marc, 45 ans, chef d’entreprise
Un sentiment partagé par Monique, retraitée de 70 ans dans le Var et fervente supportrice de Marine Le Pen :
On nous a trahis, on s’est bien moqués de nous ! Je pensais qu’avec Marine, les choses allaient enfin changer. Mais là, c’est la goutte d’eau. Je vends ma maison et je pars m’installer au soleil, loin de ce pays de fous !
– Monique, 70 ans, retraitée
Un séisme politique durable
Au-delà des réactions à chaud, cette gifle électorale risque de laisser des traces profondes à droite. Déjà très divisée, elle sort laminée de ce scrutin qui rebat les cartes du jeu politique. Les états-majors des Républicains comme du Rassemblement National vont devoir se livrer à une introspection de fond pour espérer rebondir.
Car les défis qui les attendent sont immenses. Il leur faudra retisser les liens distendus avec un électorat déboussolé, restaurer leur crédibilité mise à mal, et surtout réinventer un projet d’alternance crédible face au “tout sauf Macron” de la coalition de gauche. Un chantier titanesque, qui demandera du temps et de l’énergie dans un contexte de profondes turbulences.
Une chose est sûre : la droite sort durablement affaiblie de ce séisme électoral. L’avenir dira si elle parvient à se relever de ce camouflet historique qui fait vaciller ses fondations, et laisse ses électeurs orphelins et désemparés. Le choc est rude, le désarroi immense. Et le chemin de la reconstruction sera long et semé d’embûches.