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Canada Attire 1000 Chercheurs Mondiaux avec 1,7 Milliard

Le Canada vient de dégainer 1,7 milliard de dollars pour attirer 1000 chercheurs d’élite du monde entier. Et si c’était le début d’une inversion historique de l’exode des cerveaux ? La ministre Mélanie Joly assure que plusieurs Américains sont déjà intéressés…

Et si le Canada devenait, en quelques années seulement, le nouveau paradis des cerveaux mondiaux ? Mardi, Ottawa a annoncé un plan aussi ambitieux qu’inattendu : attirer un millier de chercheurs de calibre international grâce à un budget colossal. Une opération séduction qui pourrait bien bouleverser la carte mondiale de la recherche.

Un programme historique pour inverser la fuite des talents

Depuis des décennies, le Canada pleure ses meilleurs esprits partis chercher fortune et reconnaissance ailleurs, surtout aux États-Unis. Cette fois, le vent semble tourner. Le gouvernement fédéral a décidé de frapper fort en lançant ce qui est présenté comme l’un des plus grands programmes de recrutement scientifique jamais vu.

Objectif clair : accueillir 1 000 nouveaux chercheurs de très haut niveau venant des quatre coins du monde. Et pour y parvenir, le pays met la main à la poche comme rarement.

1,7 milliard de dollars canadiens sur douze ans

C’est la somme astronomique annoncée : 1,7 milliard de dollars canadiens, soit environ 1,05 milliard d’euros. Un investissement réparti sur une douzaine d’années qui doit permettre de financer bien plus que de simples salaires.

Cette enveloppe servira à couvrir :

  • Les rémunérations des chercheurs recrutés et de leurs équipes entières
  • La construction ou la rénovation d’infrastructures de pointe
  • Des bourses et incitatifs pour les jeunes talents en début de carrière
  • Des programmes d’accompagnement personnalisés

Autrement dit, le Canada ne se contente pas d’ouvrir la porte : il déroule le tapis rouge.

Tous les domaines sont concernés

Aucune discipline n’est laissée de côté. Le gouvernement cible explicitement des secteurs stratégiques où la concurrence mondiale fait rage.

Parmi les domaines prioritaires, on retrouve notamment :

  1. L’intelligence artificielle (où Montréal est déjà un leader mondial)
  2. La médecine et les sciences de la santé
  3. Le génie sous toutes ses formes
  4. La chimie avancée
  5. L’aérospatiale

Mais la liste reste ouverte. En réalité, tout chercheur capable de démontrer un impact exceptionnel pourra prétendre à ce programme.

Une réponse directe aux coupes américaines ?

La ministre de l’Industrie, Mélanie Joly, n’a pas mâché ses mots. Interrogée sur les possibles répercussions des restrictions budgétaires envisagées outre-frontière, elle a répondu sans détour.

« Certains pays décident de tourner le dos à la liberté académique, nous on ne fera pas ça »

Mélanie Joly, ministre de l’Industrie

Derrière cette phrase, beaucoup voient une allusion claire aux politiques scientifiques de l’administration Trump, qui pourraient réduire drastiquement les financements de la recherche fondamentale aux États-Unis.

Et déjà, selon la ministre, plusieurs scientifiques américains auraient manifesté leur intérêt pour traverser la frontière nord.

Un soutien spécial pour l’immigration

Parce que recruter les meilleurs esprits ne sert à rien s’ils restent bloqués des mois à la frontière, Ottawa a prévu un traitement VIP.

Un guichet spécialisé sera mis en place pour accélérer les demandes de visa et de résidence permanente. Objectif : faire du Canada le pays où il est le plus rapide et le plus simple de s’établir quand on est un chercheur de haut niveau.

Cette mesure pourrait faire toute la différence face à des concurrents comme l’Australie, le Royaume-Uni ou l’Allemagne, qui ont déjà leurs propres programmes d’attractivité.

Montréal, Québec, Canada : une destination trois-en-un

Si le programme est national, Montréal apparaît clairement comme le grand bénéficiaire attendu. La métropole québécoise, déjà reconnue pour son écosystème en intelligence artificielle, pourrait voir son statut de hub mondial se renforcer encore.

Mais le reste du pays n’est pas oublié. Toronto, Vancouver, Waterloo ou encore Québec pourraient elles aussi accueillir une partie de ces mille cerveaux.

Le Canada compte un peu plus d’une centaine d’universités, dont certaines figurent régulièrement parmi les meilleures au monde : l’Université de Toronto, McGill, l’Université de la Colombie-Britannique… Autant d’établissements prêts à accueillir ces nouveaux talents.

La fin de l’exode des cerveaux canadien ?

Depuis trente ou quarante ans, le Canada répète le même refrain : ses meilleurs diplômés partent, attirés par des salaires plus élevés et des moyens plus importants ailleurs.

« Depuis longtemps au Canada on parle de l’exode des cerveaux, mais pour la première fois depuis 30 à 40 ans, on va être capable d’attirer ces cerveaux-là et surtout de ramener notre monde à la maison »

Mélanie Joly

Cette phrase résume l’ambition : non seulement attirer des étrangers, mais aussi rapatrier des Canadiens partis faire carrière à l’étranger.

Si le programme réussit, le Canada pourrait passer du statut de pays donneur de talents à celui de pays aimant. Un renversement historique.

Un modèle qui pourrait inspirer d’autres pays

Avec ce budget et cette ampleur, le Canada se positionne comme un précurseur. D’autres nations pourraient être tentées de suivre l’exemple, surtout si les restrictions budgétaires se confirment chez certains grands voisins.

Mais pour l’instant, c’est bien Ottawa qui joue la carte de l’ouverture et de l’investissement massif dans le savoir.

Une chose est sûre : dans les prochains mois, les plus grands laboratoires du monde risquent de voir arriver des courriers très alléchants en provenance du Grand Nord.

Et pendant que certains ferment des programmes, d’autres ouvrent grand leurs portes. L’histoire de la recherche mondiale est peut-être en train de s’écrire… sous la neige canadienne.

À retenir : Le Canada investit 1,7 milliard $ sur 12 ans pour attirer 1 000 chercheurs internationaux de premier plan, tous domaines confondus, avec un accompagnement immigration accéléré. Un tournant stratégique qui pourrait redessiner la géographie mondiale de la science.

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