Karine, 52 ans, aide-soignante en Vendée, n’aurait jamais imaginé que sa vie basculerait du jour au lendemain. En juillet 2022, suite à la pose d’un neurostimulateur médullaire au CHU de Nantes pour soulager des douleurs chroniques, cette mère de deux filles a contracté une infection nosocomiale qui l’a rendue partiellement tétraplégique. Un enchaînement d’erreurs médicales a été reconnu par une expertise.
Une infection qui tourne au cauchemar
Malgré des signes infectieux manifestes lors d’un premier passage aux urgences – fièvre, tachycardie, œdème inflammatoire – un interne du CHU de Nantes, après analyse d’un scanner, renvoie Karine chez elle sans antibiotiques. Quatre jours plus tard, l’infection ayant progressé, elle est transférée en urgence au CHU. Mais au lieu de retirer le matériel infecté, un simple lavage est effectué, sans prescrire le traitement antibiotique adéquat.
Une tétraplégie à la suite de plusieurs fautes médicales, cela reste heureusement exceptionnel.
– Maître Vincent Sehier, avocat de Karine
Des séquelles irréversibles
Le 20 juillet, un scanner de contrôle révèle une compression de la moelle épinière due à l’infection. Le matériel n’est retiré que le lendemain. Trop tard. Avec un retrait dans les délais, Karine aurait eu de grandes chances d’éviter de telles séquelles selon son avocat. Son handicap est aujourd’hui évalué à 80%.
Un quotidien bouleversé
Désormais, Karine marche avec une canne, se fatigue rapidement et a perdu son autonomie. Le plus dur pour elle est cette indépendance perdue. Après un an en centre de rééducation, elle doit réapprendre à vivre.
Pour pouvoir avancer, il faut que je tourne la page. L’erreur est un accident.
– Karine
Une procédure d’indemnisation en cours
Le CHU de Nantes a reconnu sa responsabilité, ce qui est rare en la matière. Une procédure amiable d’indemnisation est en cours. Karine a déjà reçu une provision pour adapter son logement à son handicap. Mais comme elle le souligne, l’argent n’achète pas la santé. Son avocat compte saisir le tribunal administratif une fois la situation médicale consolidée pour obtenir la totalité de l’indemnisation.
Un message de résilience
Au-delà de son histoire personnelle, Karine souhaite sensibiliser sur ces drames de la médecine. Malgré l’épreuve traversée, elle veut aller de l’avant avec courage et détermination, comme l’ont souligné les soignants du centre de rééducation.
Son témoignage est un message d’espoir pour toutes les victimes d’erreurs médicales. Un combat de tous les jours pour retrouver une forme d’autonomie et continuer à avancer malgré tout.