Les élections législatives anticipées de 2024 resteront dans les annales pour leurs résultats serrés. Au terme d’une soirée électorale haletante, de nombreux députés ont été élus avec seulement une poignée de voix d’avance sur leurs adversaires. Un véritable thriller politique qui illustre la fracture de l’électorat français.
Des victoires arrachées sur le fil
D’un bout à l’autre de l’Hexagone, les duels ont été intenses. Parmi les résultats marquants, on retiendra celui du maire de L’Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun (LR). Il l’emporte face à la députée sortante Rachel Keke (LFI) avec une courte avance de 545 voix dans le Val-de-Marne.
Même scénario pour Romain Tonussi, le nouveau député RN des Bouches-du-Rhône. Il devance le macroniste Jean-Marc Zulesi de seulement 329 bulletins. Des scores d’une extrême justesse malgré une participation en hausse.
Le RN et LR perdent des sièges de peu
Marie-Caroline Le Pen (RN) échoue dans la Sarthe pour 225 voix face à la candidate de la NUPES, Elise Leboucher. La sœur de Marine Le Pen avait pourtant viré en tête au premier tour. Autre déconvenue, celle du président du groupe LIOT, Bertrand Pancher, battu de 500 voix par le RN Maxime Amblard.
Ces résultats serrés reflètent un électorat divisé et une démocratie à fleur de peau où chaque voix compte.
Analyse un éditorialiste politique
Des circonscriptions sous haute tension
Dans certains cas, l’écart se réduit à une centaine de bulletins, voire moins. Le député LFI sortant William Martinet est par exemple défait de 140 voix dans les Yvelines. Son siège revient à Laurent Mazaury de l’UDI.
Parfois, les noms d’oiseaux ont volé presque autant que les bulletins dans l’urne. La candidate LR-RN Sophie-Laurence Roy l’emporte d’une courte tête (395 voix) devant le macroniste André Villiers dans une ambiance électrique.
Vers des recours devant le Conseil constitutionnel ?
Avec des scores aussi serrés, les recours devant le Conseil constitutionnel pourraient se multiplier. Chaque camp voudra obtenir un recompte des voix, voire faire invalider le scrutin en cas d’irrégularités.
- Les perdants pourraient contester la sincérité du vote
- Des assesseurs auraient pu commettre des erreurs
- La validité de certains bulletins sera sûrement examinée
Les “Sages” risquent de passer de longues nuits à éplucher les dossiers. Leurs décisions seront scrutées et commentées, prolongeant le feuilleton électoral. La démocratie française retient son souffle.
