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La France Périphérique Oubliée : Une Fracture Électorale Révélatrice

Au lendemain des législatives, la gauche et la macronie savourent leur demi-victoire, oubliant les millions d'électeurs du RN. Un révélateur saisissant de la fracture entre deux France irréconciliables. Décryptage.

Au lendemain du second tour des élections législatives, les réactions des différents camps politiques en disent long sur les fractures qui traversent notre pays. Pendant que la gauche, pourtant minoritaire, crie victoire et que la macronie pousse un ouf de soulagement, les millions d’électeurs du Rassemblement national sont déjà relégués aux oubliettes. Un révélateur saisissant du séparatisme socioculturel qui oppose désormais la France des métropoles à celle des périphéries.

Deux France irréconciliables

La géographie électorale de ce scrutin ne laisse plus aucun doute. Ce ne sont plus les traditionnelles fractures entre régions catholiques et déchristianisées qui structurent le paysage politique français, mais bien l’opposition entre grandes villes et zones périurbaines ou rurales. D’un côté, la France macronienne et de gauche, ancrée dans les métropoles dynamiques et mondialisées. De l’autre, la France périphérique, celle des fins de mois difficiles et des territoires délaissés, qui a massivement voté pour le RN.

Face à ce constat, les réactions des leaders de gauche interpellent. Ni Jean-Luc Mélenchon ni Olivier Faure n’ont eu un mot pour ces Français qui subissent de plein fouet les effets de la mondialisation. La France, pour eux, semble se résumer au seul « peuple de gauche ». Les autres, les « sans dents », n’existent pas. Une attitude symptomatique de la déconnexion croissante entre les élites politiques et une partie de la population.

Le vote RN, un signal fort mais inaudible

Pourtant, le score du Rassemblement national, troisième force du pays, devrait alerter sur le malaise profond qui ronge la France périphérique. Plus qu’un simple vote contestataire, il traduit la colère sourde de ces territoires qui se sentent abandonnés, méprisés, relégués en marge du récit national. Un signal fort mais visiblement inaudible pour une classe politique focalisée sur ses petites victoires et ses grandes manœuvres.

Les beaufs, les ploucs, les « sans dents » n’existent pas. N’existent plus.

Extrait de l’article du Point

Vers une recomposition politique inévitable ?

Cette fracture béante, si elle n’est pas prise en compte, risque de miner durablement notre cohésion nationale. Au-delà des querelles partisanes, il y a urgence à réconcilier ces deux France qui ne se comprennent plus, ne se parlent plus. Cela passe par une refonte en profondeur de notre modèle de développement, trop centralisé et déséquilibré, mais aussi par une réelle prise en compte des aspirations et des souffrances des classes populaires.

Sans cette prise de conscience, la France périphérique, cette France en trop, continuera de se sentir exclue du destin commun. Et la colère, pour l’instant canalisée dans les urnes, pourrait finir par trouver d’autres exutoires, bien plus dévastateurs. Le défi des prochaines années sera donc de réussir la réunification du pays, en dépassant les clivages et en retrouvant le chemin d’un projet collectif inclusif et rassembleur. Une gageure, à l’heure où les fractures ne cessent de se creuser.

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