Imaginez la scène : une chaude journée d’août, des rires d’enfants qui résonnent dans une piscine municipale, des familles qui profitent enfin des vacances. Et puis, soudain, trois petits qui sortent de l’eau en pleurs, terrifiés, en répétant la même phrase glaçante : « Un monsieur nous a tripotés. » Ce n’est pas le scénario d’un film d’horreur. C’est ce qui s’est passé à la piscine Aquathelle de Chambly, dans l’Oise, les 7 et 8 août derniers.
Un prédateur dans l’eau claire eau
Les faits sont d’une simplicité sordide. Rafik A., trentenaire marocain en situation irrégulière et déjà sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), aborde des enfants seuls dans le bassin. Il propose de jouer au ballon. Très vite, le jeu devient violent : ballons lancés en pleine figure, gifles, puis attouchements sur les parties intimes sous l’eau, à l’abri des regards.
Le 8 août, un petit garçon tente courageusement de protéger ses deux camarades filles, âgées de moins de 10 ans. Réponse de l’agresseur : plusieurs gifles et menace pour qu’il s’éloigne. L’enfant finira avec des marques rouges sur le visage. Les trois victimes sortent de l’eau en état de choc. Une employée de la piscine alerte immédiatement les gendarmes après avoir vu les enfants tétanisés lorsque l’homme passe devant eux.
« Ils étaient terrorisés, ils tremblaient, ils n’osaient plus parler », témoigne une maître-nageuse auprès des enquêteurs.
Une quatrième victime identifiée le lendemain
Pendant sa garde à vue, Rafik A. nie tout en bloc. Mais les enquêteurs découvrent qu’une quatrième enfant a subi exactement le même mode opératoire la veille, le 7 août. Même approche amicale, même ballon, même escalade dans la violence et les gestes déplacés. Quatre enfants traumatisés en deux jours seulement.
Les conséquences psychologiques sont lourdes. Cauchemars à répétition, peur panique dès qu’ils se retrouvent seuls, même à la maison. Certains refusent désormais de retourner à la piscine ou même de prendre un bain. Des séquelles qui risquent de durer des années.
Un profil déjà connu des services de police
Rafik A. n’a pas de domicile fixe déclaré. Il refuse d’en donner un aux enquêteurs. Surtout, il fait l’objet d’une OQTF non exécutée. Autrement dit, la France avait déjà décidé qu’il n’avait rien à y faire… mais il était toujours là, libre de circuler et, donc, de récidiver.
Ce n’est pas un cas isolé. Des milliers d’OQTF ne sont jamais exécutées, faute de coopération du pays d’origine ou par négligence administrative. Résultat : des individus qui auraient dû être expulsés continuent de vivre en France, parfois au prix de drames irréparables.
Un jugement qui laisse un goût amer
Ce lundi 8 décembre 2025, le tribunal correctionnel de Senlis rend son verdict : 14 mois de prison dont 5 avec sursis. Rafik A. écope donc de 9 mois ferme. Il reste incarcéré pour l’instant. Interdiction de paraître à la piscine de Chambly pendant trois ans et, surtout, interdiction du territoire français pour dix ans.
Mais voilà le hic : cette interdiction de territoire n’est pas définitive. Elle doit encore être confirmée par une autre juridiction. En attendant, rien n’empêche théoriquement une libération anticipée ou une nouvelle non-exécution de l’expulsion une fois la peine purgée.
Beaucoup de parents présents à l’audience sont sortis révoltés. « 9 mois ferme pour avoir détruit la vie de quatre enfants, c’est une insulte », confie une grand-mère qui accompagnait sa petite-fille victime.
La piscine Aquathelle sous le choc
Depuis l’affaire, l’ambiance n’est plus la même au centre aquatique de Chambly. Les familles se montrent beaucoup plus vigilantes. Les grands-parents ne quittent plus leurs petits-enfants des yeux. Certains parents ont purement et simplement annulé l’abonnement.
La direction a renforcé la surveillance et rappelé les consignes aux maîtres-nageurs, mais le sentiment d’insécurité persiste. « On se dit que ça aurait pu arriver à n’importe qui », souffle une mère de famille habituée des lieux.
Derrière un fait divers, un malaise sociétal profond
Cette affaire n’est malheureusement pas un épiphénomène. Ces dernières années, les agressions sexuelles sur mineurs dans les lieux publics (piscines, parcs, transports) se multiplient, et une part non négligeable des auteurs sont des migrants en situation irrégulière ou sous OQTF.
Le lien n’est pas systématique, bien sûr. Mais il devient statistiquement impossible à ignorer. Quand un individu a déjà été jugé indésirable sur le sol français et qu’on le laisse malgré tout circuler librement, la responsabilité de l’État est engagée.
Combien de drames faudra-t-il encore pour que l’exécution des OQTF devienne enfin une priorité absolue ? Combien d’enfants sacrifiés sur l’autel d’une politique migratoire défaillante ?
Et maintenant ?
Les parents des victimes ont porté plainte et se sont constitués parties civiles. Ils espèrent que l’interdiction du territoire sera cette fois-ci appliquée sans délai à la sortie de prison. Ils demandent aussi un suivi psychologique renforcé pour leurs enfants.
Dans la petite ville de Chambly, on croise les doigts pour que plus jamais un tel cauchemar ne se reproduise. Mais beaucoup savent, au fond d’eux, que sans un changement radical de politique, d’autres piscines, d’autres parcs, d’autres enfants risquent de vivre le même enfer.
Parce qu’un enfant traumatisé, c’est déjà un enfant de trop.









