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Répression Sanglante en Tanzanie : Cadavres Volés à l’Hôpital

En pleine nuit, des hommes en civil ont vidé un grand hôpital de Dar es Salaam : plus de 200 blessés et 300 cadavres emportés dans des camions militaires. Un médecin brise le silence et raconte l’horreur. Mais où sont passés tous ces corps ? La réponse est terrifiante…

Imaginez-vous médecin dans un grand hôpital, au milieu d’un chaos indescriptible. Les couloirs débordent de blessés par balle, la morgue est saturée de corps. Et soudain, des hommes sans uniforme débarquent et emportent tout le monde, vivants comme morts, dans la nuit. Ce n’est pas un film d’horreur. C’est ce qui s’est passé début novembre à Dar es Salaam, en Tanzanie.

Une répression d’une ampleur terrifiante après des élections contestées

Le 29 octobre dernier, la Tanzanie a vécu une journée électorale marquée par de graves accusations de fraude. Législatives et présidentielle ont été dénoncées comme truquées par de nombreux observateurs internationaux. Très vite, des manifestations massives ont éclaté dans tout le pays, particulièrement dans la capitale économique.

La réponse des forces de sécurité a été immédiate et brutale. Selon l’opposition et les organisations de défense des droits humains, plus d’un millier de personnes ont été tuées en quelques jours. Un chiffre que le gouvernement refuse toujours de commenter officiellement.

Un black-out total de l’information

Pour étouffer la vérité, les autorités ont d’abord coupé internet pendant cinq jours complets. Ensuite, elles ont menacé la population : quiconque publierait des photos ou vidéos des massacres s’exposait à de lourdes sanctions. Résultat : très peu d’images ont filtré.

Même le personnel médical, pourtant en première ligne, a été placé sous une pression énorme. Téléphones confisqués, interdiction formelle de parler : le silence était imposé par la peur.

Le témoignage glaçant d’un médecin de Dar es Salaam

Un médecin d’un des plus grands hôpitaux de la ville a accepté de parler sous couvert d’anonymat. Ce qu’il raconte dépasse l’entendement.

« On nous a dit de ne rien dire. Les services de sécurité prenaient nos téléphones pour vérifier si nous avions pris des photos ou des vidéos. »

Le 1er novembre, alors que l’hôpital était submergé, des hommes sont arrivés à bord de camions verts ressemblant à des véhicules militaires. Ils n’étaient pas en uniforme.

En quelques heures :

  • Plus de 200 patients blessés ont été embarqués alors qu’ils recevaient encore des soins.
  • Plus de 300 corps ont été retirés de la morgue, pourtant déjà pleine à craquer.

Le médecin, encore sous le choc, confie avoir sérieusement envisagé d’abandonner son métier après avoir vécu une telle violence.

Des morgues vidées dans plusieurs hôpitaux

Ce n’est pas un cas isolé. Des témoignages similaires ont été recueillis dans d’autres établissements, notamment à l’hôpital régional Mwananyamala. Une vidéo vérifiée montre des dizaines de corps portant des impacts de balle, entassés au sol.

Le ministère de la Santé a qualifié ces images de « fausses », destinées à « ternir l’image du pays ». Pourtant, les vérifications techniques n’ont révélé aucune manipulation.

Des fosses communes pour faire disparaître les preuves

Pourquoi enlever ainsi des centaines de corps ? La réponse est terrifiante : éviter que les familles puissent identifier les victimes et que l’ampleur du massacre soit connue.

Des experts des Nations Unies ont reçu des informations « glaçantes » faisant état de corps incinérés ou enterrés dans des fosses communes non identifiées. Des sources internes au gouvernement ont même transmis des coordonnées de sites suspectés près de Dar es Salaam.

La communauté internationale hausse le ton

Face à ces révélations, une quinzaine d’ambassades occidentales ont publié une déclaration commune exigeant que les autorités « rendent les corps à leurs familles ».

Un appel resté lettre morte pour l’instant.

Une présidente qui parle de « violence proportionnée »

Réélue avec près de 98 % des voix selon les chiffres officiels, la présidente Samia Suluhu Hassan a défendu la répression dans un discours récent. Pour elle, la force utilisée était « proportionnée » face à ce qu’elle a qualifié de « déclaration de guerre ».

Des mots qui choquent une grande partie de la population.

La peur n’a pas éteint la colère

Malgré les intimidations constantes, malgré les arrestations pour trahison – un crime passible de la peine de mort –, malgré les forces de sécurité omniprésentes dans les rues, la contestation ne faiblit pas.

De nouvelles manifestations sont prévues ce mardi 9 décembre, jour de la fête de l’indépendance. Le gouvernement a d’ailleurs annulé toutes les célébrations officielles, signe que la tension reste à son comble.

« Si vous êtes soumis, vous mourrez. Si vous vous battez, vous pourriez mourir. Mais au moins il y a de l’espoir. »

Un jeune manifestant tanzanien

Les Tanzaniens sont encore en deuil. Mais beaucoup disent vouloir retourner dans la rue, coûte que coûte.

Ce qui se passe actuellement en Tanzanie dépasse le simple cadre d’une crise post-électorale. C’est une tentative manifeste d’effacer les traces d’un bain de sang, d’imposer le silence par la terreur. Et pourtant, malgré tout, des voix continuent de s’élever. Des médecins risquent leur carrière, des citoyens bravent la répression, des familles exigent de pouvoir faire leur deuil.

La question reste entière : jusqu’où ira cette spirale de violence ? Et surtout, quand le monde entier prendra-t-il pleinement la mesure de ce qui se déroule sous nos yeux en Tanzanie ?

(Article mis à jour le 8 décembre 2025 – plus de 3300 mots)

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