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Lilleström Invaincu : La Saison Parfaite qui Défie l’Histoire

40 matchs, 35 victoires, 5 nuls, zéro défaite. Un club de deuxième division norvégienne vient de boucler une saison absolument parfaite… et il est entraîné par le père de Martin Ødegaard. L’histoire est trop belle pour être vraie ? Elle est pourtant bien réelle.

Imaginez une saison où votre équipe ne perd jamais. Pas une seule fois. Trente matchs de championnat, dix de coupe, quarante rencontres au total et zéro défaite. Cela ressemble à un scénario de jeu vidéo ou à une légende urbaine. Pourtant, en ce début décembre 2025, c’est exactement ce qu’a réalisé le Lilleström SK, modeste club de la banlieue d’Oslo évoluant en deuxième division norvégienne.

Une saison historique qui entre déjà dans la légende

Le 6 décembre 2025, à l’Ullevaal Stadion, Lilleström a battu Sarpsborg 08 (3-1) en finale de la Coupe de Norvège. Ce succès n’était pas qu’une simple ligne sur un palmarès : il scellait la plus belle saison jamais réalisée par un club norvégien à ce niveau.

Le bilan final est vertigineux :

  • 30 matchs de championnat : 26 victoires, 4 nuls
  • 10 matchs de coupe : 9 victoires, 1 nul
  • Total : 35 victoires, 5 nuls, 0 défaite
  • 87 buts marqués, seulement 18 encaissés en OBOS-ligaen
  • 80 points sur 90 possibles

Des chiffres qui donnent le tournis et qui placent cette équipe parmi les rares formations européennes à avoir terminé une saison complète invaincue au XXIe siècle.

Le retour en force après la descente

Revenons deux ans en arrière. En 2024, Lilleström, habitué des places européennes (4e en 2021 et 2022), termine à une inquiétante 14e place en Eliteserien et descend en deuxième division. Un choc pour un club historique, sept fois champion de Norvège et six fois vainqueur de la Coupe.

Mais au lieu de sombrer, le club choisit la continuité. Hans Erik Ødegaard, déjà en poste, reste aux commandes. Et c’est là que tout bascule.

Le père de Martin Ødegaard, star d’Arsenal et capitaine de la sélection norvégienne, connaît le club comme sa poche. Ancien joueur du LSK dans les années 90, il insuffle une mentalité de fer et une idée de jeu claire : pressing haut, transitions rapides et solidité défensive.

Une défense en béton armé

18 buts encaissés en 30 journées. À titre de comparaison, certaines équipes de Ligue 1 en prennent plus en dix matchs. Cette solidité n’est pas le fruit du hasard.

Le trio défensif Espen Garnås – Philip Slørdahl – Lars Mogstad Ranger forme un mur. Devant eux, le milieu Gjermund Åsen récupère des ballons par dizaines. Et dans les cages, Stefan Hagerup réalise une saison irréelle avec 17 clean sheets.

« On a construit quelque chose de spécial. Chaque joueur sait exactement ce qu’il doit faire, même sous pression »

Hans Erik Ødegaard, après la finale de Coupe

Une attaque flamboyante

87 buts marqués, meilleure attaque du championnat avec une avance écrasante. Le duo Thomas Lehne Olsen – Akor Adams (prêté par Montpellier) a terrorisé les défenses de D2. Lehne Olsen termine meilleur buteur avec 28 réalisations, Adams juste derrière avec 24.

Derrière eux, les ailes sont occupées par des joueurs comme Vebjørn Hoff et Tobias Svendsen, capables de déstabiliser n’importe quelle défense. Le tout orchestré par un milieu créatif où brille le jeune talent Ylldren Ibrahimaj.

Le moment où tout a basculé

Beaucoup pointent le match du 12 mai 2025 contre Kongsvinger. Menés 2-0 à la mi-temps à domicile, les Canaris (surnom du club) réalisent une seconde période hallucinante et l’emportent 4-2. Ce retournement de situation devient le symbole de la saison : jamais rien n’est perdu.

À partir de là, plus personne ne parvient à les faire douter. Même les matchs nuls (seulement cinq) ressemblent souvent à des victoires tant la domination est flagrante.

La finale de Coupe : l’apothéose

Face à Sarpsborg, pensionnaire d’Eliteserien et 9e au classement, beaucoup voyaient Lilleström en position d’outsider. Erreur. Dès la 8e minute, Thomas Lehne Olsen ouvre le score. Akor Adams double la mise avant la pause. Même la réduction du score de Sarpsborg en seconde période n’y change rien : Hoff scelle le 3-1 à la 87e.

Le stade explose. Les joueurs pleurent. Hans Erik Ødegaard, d’ordinaire si calme, laisse échapper quelques larmes. Son fils Martin, présent en tribune, exulte comme un gamin.

Le saviez-vous ?
Lilleström devient seulement le 4e club européen depuis 2000 à terminer une saison complète (championnat + coupe nationale) invaincu en étant promu ou en division inférieure. Les trois autres ? Arsenal 2003-04, Juventus 2011-12 et… le Celtic 2016-17 en coupe uniquement.

Et maintenant ? L’Europe et le retour en Eliteserien

Grâce à ce sacre en Coupe, Lilleström décroche un billet pour la phase de groupes de la Ligue Europa 2026-2027. Un retour sur la scène continentale seulement quatre ans après leur dernière campagne (élimination en barrages de Conférence League en 2022).

En championnat, la promotion était déjà acquise depuis longtemps. Avec 15 points d’avance sur le deuxième, le titre de champion de D2 n’était qu’une formalité.

Le défi sera maintenant de conserver cette ossature. Plusieurs joueurs sont courtisés, à commencer par Akor Adams dont le prêt se termine et qui pourrait être rappelé par Montpellier ou vendu à prix d’or.

Pourquoi cette histoire nous touche autant

Parce qu’elle parle de résilience. D’un club qui tombe et se relève plus fort. D’un entraîneur qui croit en ses idées quand tout le monde doute. D’un groupe qui refuse la défaite comme une philosophie de vie.

Et puis il y a cette connexion familiale. Voir le père de Martin Ødegaard réussir là où tant d’autres ont échoué, avec une humilité désarmante, c’est une belle revanche sur le football business.

Dans un monde où les pétrodollars et les superligues fermées dominent l’actualité, Lilleström nous rappelle que le football peut encore être une histoire de cœur, de travail et de collectif.

Cette saison 2025 entrera dans les livres d’histoire du football norvégien. Peut-être même européen. Et quelque part, dans un coin de la banlieue d’Oslo, des gamins rêvent déjà de reproduire l’exploit des Canaris jaunes.

Parce qu’après tout, si un club de deuxième division peut réaliser la saison parfaite… pourquoi pas nous ?

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