Imaginez la scène : les lumières dorées du Kennedy Center illuminent Washington, la salle est comble, et au lieu du traditionnel président discret dans la loge, c’est Donald Trump lui-même qui monte sur scène, micro en main, sourire éclatant. Hier soir, l’ancien et actuel président des États-Unis a décidé de ne plus seulement assister aux Kennedy Center Honors… mais de les animer en personne.
Une prise de pouvoir culturelle assumée
Le Kennedy Center, cette immense bâtisse blanche majestueuse posée au bord du Potomac, était depuis plus de cinquante ans un symbole de neutralité artistique. Programmation éclectique, spectacles engagés, événements célébrant toutes les communautés : l’endroit incarnait une certaine idée de la diversité culturelle américaine.
Cette époque semble révolue. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, l’institution a connu une révolution silencieuse mais profonde. Une nouvelle direction, composée de fidèles du président, a été nommée. Objectif affiché : mettre fin à ce qu’ils appellent la “propagande antiaméricaine”.
Donald Trump, maître de cérémonie d’un soir
À 79 ans, costume impeccable et énergie intacte, le président a assuré le rôle de présentateur tout au long de la soirée. Une première dans l’histoire des Kennedy Honors. Ses prédécesseurs se contentaient d’applaudir depuis leur loge. Lui a choisi la scène.
“C’est la plus belle soirée de l’histoire du Kennedy Center”, a-t-il lancé devant un public conquis, avant d’ajouter que le spectacle “recevait déjà des critiques élogieuses” et qu’il battrait des records d’audience lors de sa diffusion sur CBS le 23 décembre.
Chacun d’eux a une histoire de succès et de triomphe qui n’aurait pu arriver qu’aux États-Unis.
Donald Trump, à propos des lauréats 2025
Des lauréats très “America First”
Cette année, les personnalités distinguées collent parfaitement à la nouvelle ligne nationale et patriotique voulue par la nouvelle direction.
Sylvester Stallone, 79 ans, légende vivante avec Rocky et Rambo, est un soutien de longue date du président. Ce dernier l’a même nommé symboliquement “ambassadeur” à Hollywood, bastion démocrate historique.
Gloria Gaynor, 82 ans, reste dans toutes les mémoires pour son hymne I Will Survive. La reine du disco a été ovationnée debout.
George Strait, 73 ans, monument de la musique country, incarne l’Amérique rurale et conservatrice.
Le groupe KISS, sans son guitariste Ace Frehley récemment décédé, a reçu un hommage vibrant. Le glam rock des années 70 retrouve une place de choix.
Enfin, l’acteur britannique Michael Crawford, célèbre pour son rôle dans Le Fantôme de l’Opéra, a été distingué. Donald Trump, grand amateur de comédies musicales, n’a pas caché sa satisfaction.
Adieu collier arc-en-ciel, bonjour médaille dorée Tiffany
Petit détail qui en dit long : les traditionnels colliers aux couleurs de l’arc-en-ciel, jugés “vulgaires” par l’administration Trump, ont été remplacés par une élégante médaille dorée signée Tiffany (propriété du groupe LVMH).
Un changement symbolique fort qui illustre la volonté de retour à une certaine idée du classicisme et du luxe à l’américaine.
Une programmation profondément remaniée
Depuis la prise de contrôle, les spectacles de drag shows ont purement et simplement disparu de l’affiche. Les événements célébrant la communauté LGBT ne sont plus programmés.
À la place, le Kennedy Center accueille désormais des conférences organisées par la droite religieuse et des concerts d’artistes chrétiens. Un virage idéologique assumé.
Conséquence directe : selon plusieurs sources médiatiques américaines, la vente de billets aurait sensiblement baissé depuis ces changements.
Un président chez lui sur scène
Ceux qui ont suivi la soirée ont pu voir Donald Trump diffuser de courtes vidéos préenregistrées depuis le Bureau ovale. Une mise en scène inédite qui a rythmé les hommages.
L’ancien animateur de The Apprentice semblait parfaitement à son aise, alternant anecdotes personnelles et discours patriotiques.
Pendant son premier mandat, il avait boudé la cérémonie, certains artistes ayant publiquement refusé de le rencontrer. Cette fois, l’ambiance était radicalement différente.
Vers une culture 100 % patriotique ?
Cette soirée marque un tournant. Le Kennedy Center, autrefois temple de la diversité artistique, devient peu à peu un vecteur du nationalisme culturel prôné par Donald Trump.
Les artistes célébrés incarnent une Amérique triomphante, conservatrice, nostalgique parfois. Les symboles “woke” sont bannis, les références religieuses et patriotiques mises en avant.
Reste à savoir si le public suivra sur la durée. Les premières chiffres de fréquentation semblent indiquer une certaine désaffection.
Mais pour Donald Trump et ses soutiens, l’objectif est atteint : reprendre le contrôle narratif de la culture américaine, un domaine longtemps dominé par les élites libérales de New York et Los Angeles.
La soirée du Kennedy Center 2025 restera comme le symbole de cette reconquête culturelle. Une reconquête assumée, spectaculaire, et profondément clivante.
La culture américaine entre dans une nouvelle ère.
Plus patriotique. Plus conservatrice. Plus Trump.
Et vous, qu’avez-vous pensé de cette soirée historique ? Les commentaires sont ouverts.









