Il y a des soirs où le football dépasse largement le simple résultat. Samedi, l’Inter Miami a remporté son tout premier titre de champion MLS face aux Vancouver Whitecaps (3-1), mais ce sacre avait une saveur particulière : c’était aussi la dernière danse de deux immenses légendes, Jordi Alba et Sergio Busquets.
Quand le cœur bat plus fort que les jambes
Avant le coup d’envoi, Javier Mascherano a réuni ses joueurs dans le vestiaire. L’Argentin, ancien roc du Barça et aujourd’hui entraîneur de Miami, a pris la parole avec une émotion palpable. Il a regardé ses deux compatriotes de toujours, Alba et Busquets, et leur a lancé : « Aujourd’hui, ces deux-là disputent leur dernier match. Mais on doit tous jouer comme si c’était le nôtre. » Un discours qui a mis tout le monde d’accord.
Et le terrain a répondu présent. Malgré la fatigue accumulée, malgré les jambes lourdes d’une saison interminable, l’Inter Miami a livré un match énorme, porté par l’envie de rendre hommage à ses deux capitaines d’un soir.
Mascherano : « Sortir par la grande porte »
À chaud, juste après le coup de sifflet final, Javier Mascherano n’a pas caché sa fierté. Les mots sont sortis tout seuls, sincères, puissants :
« Le bonheur de pouvoir dire au revoir à deux légendes du football, Jordi Alba et Sergio Busquets, de la meilleure manière, comme ils le méritaient, en sortant par la grande porte. »
Il a poursuivi, la voix parfois tremblante :
« Deux joueurs qui ont marqué l’histoire de ce club, qui l’ont complètement transformé avec Lionel Messi. Ils sont venus pour changer son destin. »
En quelques mois seulement, le trio catalan a fait passer l’Inter Miami d’équipe anonyme à machine à gagner. Un titre de champion qui valide tout le projet.
Des carrières hors normes
Revenons un instant sur ce que représentent Jordi Alba et Sergio Busquets. Deux produits purs de La Masia, deux pièces maîtresses du Barça version dorée. Avec eux, le club catalan a tout raflé : Ligues des Champions, championnats, Coupes du Roi… Sans oublier la Coupe du Monde 2010 et l’Euro 2012 avec la Roja.
Busquets, c’est le métronome invisible. Celui que l’on remarque à peine tant il fait bien les choses. Le meilleur pivot de l’histoire pour beaucoup, y compris Pep Guardiola qui n’a jamais tari d’éloges sur lui.
Alba, c’est l’énergie incarnée. Des montées supersoniques, des centres millimétrés pour Messi, une longévité incroyable à un poste ultra exigeant. Même à 36 ans, il courait encore comme un junior.
L’aventure américaine : pari gagné
Quand ils ont signé à Miami à l’été 2023, beaucoup ont crié au « retraite dorée ». Erreur. Les deux Espagnols sont venus pour jouer, pour gagner, pour transmettre. Et le résultat est là : un titre de champion MLS, le premier de l’histoire du club. Mission accomplie.
Avec Lionel Messi, ils ont formé un trio d’anciens Barcelonais qui a tout bouleversé. Un mélange d’expérience, de talent pur et de mentalité gagnante. Les jeunes du vestiaire ont grandi à leurs côtés, ont appris ce que signifie être un professionnel au plus haut niveau.
Les hommages qui pleuvent
Luis Enrique, leur ancien coach au Barça, n’a pas tardé à réagir. L’actuel entraîneur du PSG a confié : « Ce sont de très belles personnes avant d’être d’immenses joueurs. » Un compliment rare de la part d’un homme exigeant.
David Beckham, copropriétaire du club, a lui aussi souligné l’importance du moment. Des nuits blanches, des investissements colossaux, et enfin la récompense : un trophée, et une sortie en apothéose pour deux légendes.
Et maintenant ?
La question brûle les lèvres : que vont-ils faire ? Sergio Busquets a toujours évoqué l’idée de revenir en Catalogne, peut-être dans un rôle de dirigeant ou d’entraîneur. Jordi Alba, plus discret, pourrait profiter de sa famille après vingt ans au plus haut niveau.
Une chose est sûre : ils laissent un vide immense. À Miami, évidemment, mais aussi dans le football mondial. Des joueurs de cette trempe, on n’en verra plus tous les jours.
Un vestiaire en larmes
Les images du vestiaire après le match ont fait le tour du monde. Messi, ému, prenant ses deux amis dans les bras. Mascherano qui ne parvient plus à parler. Des joueurs plus jeunes qui réalisent la chance qu’ils ont eue de côtoyer ces monstres.
On a vu Alba et Busquets soulever le trophée ensemble, un dernier tour d’honneur sous les acclamations. Des larmes, des sourires, des embrassades. Tout ce que le football a de plus beau.
Merci pour tout
Le football perd deux de ses plus grands serviteurs. Mais il gagne une page d’histoire magnifique. Jordi Alba et Sergio Busquets raccrochent les crampons en champions, entourés d’amour et de respect. Exactement comme ils le méritaient.
Et quelque part, dans un coin du vestiaire, Javier Mascherano doit se dire qu’il a vécu l’un des plus beaux moments de sa vie de coach. Dire au revoir à deux frères d’armes, sur un titre, avec le cœur gros mais heureux. Il n’y a pas plus belle fin.
En résumé : L’Inter Miami champion, Mascherano en larmes, Alba et Busquets qui s’en vont la tête haute. Une soirée où le football a rappelé pourquoi on l’aime tant.
Le rideau tombe, mais la légende, elle, reste gravée pour toujours.
