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Provocation à Lyon : Messages Anti-Police sur la Fête des Lumières

Ce samedi soir, alors que des millions de visiteurs admiraient les illuminations place des Terreaux, d’énormes slogans anti-police ont soudain envahi la façade du palais Saint-Pierre : « La police blesse et tue », « Non à l’État policier »… Qui se cache derrière cette opération coup de poing en pleine Fête des Lumières ? L’enquête est ouverte, mais les esprits sont déjà échauffés…

Imaginez la scène. Il est 21 h 30, la place des Terreaux est noire de monde, les enfants lèvent les yeux émerveillés vers les jeux de lumière, les touristes immortalisent l’instant. Et soudain, sur la majestueuse façade du palais Saint-Pierre, les traditionnelles illuminations artistiques laissent place à des messages crus, en lettres géantes : « Non à l’État policier », « La police blesse et tue », « Sainte-Soline, ni oubli ni pardon ». En quelques secondes, la magie de la Fête des Lumières bascule dans la polémique brute.

Un détournement spectaculaire en plein cœur de Lyon

Le samedi 6 décembre 2025, alors que l’édition anniversaire de la Fête des Lumières attire plusieurs millions de visiteurs, un ou plusieurs individus ont réussi l’exploit technique de pirater ou de surimposer des projections sauvages sur l’un des bâtiments les plus emblématiques de la ville. Pendant plusieurs minutes, cinq messages différents se sont succédé, tous dirigés contre les forces de l’ordre et le pouvoir en place.

Les slogans affichés ne laissaient place à aucune ambiguïté :

  • « On dégage le RN »
  • « Non à l’État policier »
  • « La police blesse et tue »
  • « Sainte-Soline, ni oubli, ni pardon »
  • « La violence policière est partout »

Ces phrases, immédiatement filmées par des dizaines de smartphones, ont fait le tour des réseaux sociaux avant même que les services techniques de la ville ne parviennent à couper la diffusion.

Une opération minutieusement préparée

Projeter des messages lumineux de cette ampleur sur un bâtiment classé n’a rien d’une improvisation. Il faut du matériel puissant, souvent un vidéo-projecteur de plusieurs dizaines de milliers de lumens, une position surélevée et surtout une parfaite connaissance des lieux. Les enquêteurs s’orientent vers l’hypothèse d’un groupe organisé, probablement issu de la mouvance anarchiste ou écologiste radicale, coutumière de ce type d’actions spectaculaires.

Le choix du palais Saint-Pierre n’est pas anodin. Siège du musée des Beaux-Arts, bâtiment historique du XVIIe siècle, il symbolise à lui seul le patrimoine lyonnais. Le détourner pour y afficher des messages politiques constitue un véritable sacrilège pour certains, un acte de réquisition de l’espace public pour d’autres.

« Utiliser un événement populaire réunissant toutes les générations pour diffuser de la haine anti-flics, c’est une nouvelle preuve de la dérive totalitaire de l’extrême gauche. »

Un policier lyonnais sous couvert d’anonymat

Sainte-Soline : le fantôme qui hante encore les manifestations

Parmi les messages, la référence à Sainte-Soline occupe une place particulière. Le 25 mars 2023, lors d’une manifestation contre les « méga-bassines » dans les Deux-Sèvres, de violents affrontements avaient opposé black blocs et forces de l’ordre. Deux manifestants avaient été grièvement blessés, plongeant dans le coma. Depuis, ce nom est devenu un étendard pour toute une partie de la gauche radicale, qui accuse l’État d’avoir franchi la ligne rouge.

Deux ans et demi plus tard, brandir « Sainte-Soline, ni oubli ni pardon » sur la façade d’un musée en pleine fête populaire montre que certaines blessures ne cicatrisent pas. Pour les militants, il s’agit de maintenir la pression. Pour les forces de l’ordre, c’est une provocation supplémentaire dans un contexte déjà tendu.

La réaction immédiate des autorités

La préfète du Rhône, Fabienne Buccio, n’a pas tardé à réagir. Dès le samedi soir, elle publiait un message de soutien sans équivoque aux policiers et gendarmes :

« J’apporte mon indéfectible soutien aux forces de l’ordre qui mettent en danger leur vie, à chaque instant, pour la sécurité de nos concitoyens. Ces actes inacceptables seront punis. »

Une enquête a été ouverte pour « dégradation de bien public » et « provocation à la haine ». Les auteurs, s’ils sont identifiés, risquent jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.

La mairie de Lyon, pourtant écologiste, s’est désolidarisée de l’action, rappelant que la Fête des Lumières « appartient à tous les Lyonnais » et qu’elle ne saurait être détournée à des fins politiques partisanes.

Un climat de défiance grandissant envers les forces de l’ordre

Cet incident ne sort pas de nulle part. Depuis plusieurs années, une partie de la jeunesse et des milieux militants entretient une méfiance viscérale envers la police. Les manifestations contre la réforme des retraites, les Gilets jaunes, les mouvements écologistes radicaux, puis les émeutes urbaines de 2023 ont laissé des traces profondes.

Le slogan « La police blesse et tue » n’est pas nouveau. On l’entend dans les cortèges, on le lit sur les banderoles. Mais le projeter en lettres de dix mètres de haut, devant des familles venues admirer des œuvres lumineuses, marque une étape supplémentaire dans l’escalade verbale et symbolique.

Pour beaucoup de Français, ces messages relèvent de la pure haine anti-flics. Pour d’autres, ils constituent une légitime dénonciation des dérives autoritaires. Le fossé semble chaque jour plus difficile à combler.

La Fête des Lumières, cible récurrente des contestations

Ce n’est pas la première fois que l’événement le plus populaire de Lyon est utilisé comme caisse de résonance politique. En 2018 déjà, des activistes avaient projeté des slogans pro-migrants sur la basilique de Fourvière. En 2022, c’était au tour des anti-pass sanitaire de tenter une opération similaire.

Chaque année, la sécurité est renforcée : palpations, fouilles, drones, centaines de caméras. Pourtant, l’imagination des contestataires semble sans limite. Cette année encore, malgré un dispositif exceptionnel, ils sont passés entre les mailles du filet.

Et maintenant ?

L’enquête s’annonce complexe. Les projections ont duré quelques minutes seulement, le temps pour les auteurs de plier bagage et de disparaître dans la foule. Les images de vidéosurveillance sont en cours d’exploitation, mais dans une place bondée, identifier les responsables relève du défi.

Au-delà de l’aspect judiciaire, cet événement pose une question de société plus large : jusqu’où la liberté d’expression peut-elle aller lorsqu’elle prend en otage un événement familial et culturel ? Peut-on encore séparer l’art, la fête et la politique quand une minorité militante décide d’imposer sa vision par la force du spectacle ?

Ce qui est certain, c’est que la Fête des Lumières 2025 restera marquée par ces quelques minutes où la lumière, habituellement synonyme de beauté et de partage, est devenue l’arme d’une guerre idéologique qui ne semble pas près de s’éteindre.

À Lyon comme ailleurs, le débat est lancé. Et il risque de durer bien au-delà des quatre nuits d’illuminations.

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