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Poseur de Bombes du Capitole : Arrestation Explosive Après 4 Ans

Quatre ans après avoir placé deux bombes artisanales devant les sièges du Parti républicain et démocrate, à la veille de l’assaut du Capitole, Brian Cole vient d’être arrêté. Il croyait dur comme fer que l’élection 2020 avait été « volée ». Mais pourquoi maintenant ? Et surtout, que va-t-il se passer avec les grâces massives de Trump ? L’histoire prend un tour inattendu…

Imaginez la nuit du 5 janvier 2021. À quelques heures seulement de l’assaut historique du Capitole, une silhouette encapuchonnée dépose deux sacs à dos contenant des bombes artisanales devant les sièges des partis républicain et démocrate. Les engins ne exploseront jamais, mais le mystère, lui, va hanter l’Amérique pendant plus de quatre ans. Jusqu’à jeudi dernier.

Brian Cole, 30 ans, enfin arrêté

Jeudi, à Woodbridge en Virginie, le FBI a interpellé Brian Cole. Trente ans, inconnu du grand public, mais depuis longtemps dans le viseur des enquêteurs. Lors de sa première comparution vendredi, la juge fédérale a ordonné son maintien en détention sans caution. Prochaine audience fixée au 15 décembre.

Les chefs d’accusation sont lourds : tentative d’utilisation d’explosifs à des fins malveillantes et transport d’explosifs dans l’intention de commettre un acte de violence. Des charges qui peuvent valoir la prison à vie.

Un suspect qui croyait l’élection « volée »

Dès son arrestation, Brian Cole n’a pas mâché ses mots face aux agents fédéraux. Il a répété croire fermement que l’élection présidentielle de 2020 avait été « volée » à Donald Trump. Une conviction partagée par des millions d’Américains à l’époque… mais qui, chez lui, semble avoir franchi un cap radical.

Cette révélation, rapportée par plusieurs grands médias américains, éclaire brutalement les motivations possibles du poseur de bombes. Un acte qui, le 5 janvier 2021, visait peut-être à créer le chaos la veille de la certification des résultats électoraux.

« Il a dit croire que l’élection avait été volée » – propos rapportés aux agents du FBI

Quatre ans de mystère et 500 000 dollars de récompense

Pendant 1 460 jours, l’identité du poseur de bombes est restée l’un des plus grands énigmes de l’histoire récente américaine. Le FBI avait mis sur la table une récompense record de 500 000 dollars. Des milliers d’heures de vidéosurveillance analysées, des portraits-robots diffusés, des appels à témoins répétés.

Et pourtant, rien. Jusqu’à ce coup de filet en Virginie.

Cette absence d’arrestation avait nourri toutes les théories. Certains y voyaient la preuve d’une manipulation des services secrets, d’autres accusaient le FBI de protéger un informateur. Le silence des autorités alimentait la machine complotiste à plein régime.

Le timing qui pose question

Pourquoi maintenant ? La question brûle toutes les lèvres.

Le 20 janvier 2025, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a signé un décret présidentiel historique : grâce pour environ 1 250 personnes condamnées pour l’assaut du 6 janvier, commutation de peine pour 14 autres, et abandon des poursuites contre des centaines d’accusés encore en attente de jugement.

En un trait de plume, la plus vaste enquête jamais menée par le ministère de la Justice a été quasiment rayée de la carte. Et c’est précisément dans ce contexte que tombe l’arrestation de Brian Cole.

Pam Bondi reste évasive

Interrogée jeudi sur les motivations politiques éventuelles du suspect et sur un possible lien avec l’assaut du lendemain, la nouvelle ministre de la Justice Pam Bondi s’est montrée particulièrement prudente.

« Je ne peux pas commenter tant que l’enquête est en cours », a-t-elle répété, refusant d’établir le moindre lien officiel entre les bombes du 5 janvier et les événements du 6.

Une prudence qui contraste avec la rapidité de l’annonce de l’arrestation, seulement 24 heures après l’interpellation.

Retour sur la nuit du 5 janvier 2021

Rappelons les faits. Vers 19h30-20h00, une personne vêtue d’un sweat gris à capuche, masque, gants et baskets Nike Air Max Speed Turf dépose un sac à dos contre un banc près du siège du Comité national républicain (RNC), puis un second près du Comité national démocrate (DNC), à quelques rues de là.

À l’intérieur : des tuyaux métalliques remplis d’explosifs artisanaux, des minuteurs de cuisine, des piles… Le tout relié à une bombe prête à fonctionner. Mais les engins ne sauteront jamais. Les minuteurs, mal réglés ou défectueux, n’ont jamais déclenché l’explosion.

Le lendemain, pendant que des milliers de manifestants envahissent le Capitole, les forces de l’ordre découvrent les deux dispositifs. L’évacuation du quartier est ordonnée en urgence.

Une affaire qui ne sera peut-être jamais jugée ?

Voici le paradoxe vertigineux : Brian Cole est aujourd’hui le seul individu arrêté dans cette affaire terroriste… mais il pourrait ne jamais être jugé.

Le décret de grâce signé par Donald Trump concerne explicitement « toute personne condamnée ou accusée d’infractions en lien avec les événements du 6 janvier 2021 au Capitole des États-Unis ». Or les bombes ont été posées la veille. Le texte inclut-il le 5 janvier ? Les juristes s’arrachent déjà les cheveux.

Si la justice considère que les faits du 5 janvier font partie du même « événement » global, Brian Cole pourrait bénéficier d’une grâce automatique. Ironie suprême : l’homme qui voulait venger la « fraude » pourrait être sauvé par celui qu’il pensait défendre.

Ce que cette arrestation dit de l’Amérique en 2025

Au-delà du fait divers, cette affaire cristallise les fractures profondes qui traversent encore le pays cinq ans après 2020.

Des millions d’Américains continuent de croire que l’élection leur a été volée. Certains, comme Brian Cole, étaient prêts à passer à l’acte violent pour « rétablir la vérité ». L’arrestation d’un seul homme ne refermera pas cette blessure.

Et pendant ce temps, les grâces massives du 20 janvier envoient un message ambivalent : ceux qui ont envahi le Capitole sont pardonnés, mais celui qui a failli faire exploser Washington pourrait rester en prison. Ou pas.

L’Amérique de 2025 reste un pays où la justice semble parfois écrire ses règles au jour le jour, selon les vents politiques.

Et maintenant ?

L’audience du 15 décembre sera décisive. Les avocats de Brian Cole plaideront-ils la grâce présidentielle ? Le parquet tentera-t-il de dissocier totalement les faits du 5 janvier de ceux du 6 ?

Une chose est sûre : cette affaire, que beaucoup croyaient enterrée pour toujours, vient de ressurgir au pire moment pour tout le monde.

Le poseur de bombes a un visage. Il a un nom. Il a des convictions. Et l’histoire, loin d’être terminée, risque de nous réserver encore bien des rebondissements.

À suivre de très près dans les prochaines semaines. Cette arrestation pourrait devenir le symbole d’une Amérique toujours incapable de tourner la page du 6 janvier… ou au contraire, la preuve que la justice, même tardive, finit toujours par frapper.

(Article mis à jour le 5 décembre 2025 – 3127 mots)

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